On comprend mieux ... ou l’antisémitisme : une mythomanie instrumentalisée
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21/07/04 |
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10.51 t.u. |
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Christian Bouchet |
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Les déclarations de Sharon, faîtes le week end passé, permettent soudain de mettre en perspective bien des faits dont la médiatisation laissait perplexe tous les citoyens conscients.
Il y avait depuis de longs mois, de la part des agents d’influence sionistes dans le monde politique et les médias, une campagne chronique pour nous convaincre que la France était un pays antisémite.
Comme cela n’est nullement le cas, tout était un peu foireux : des nazis de pacotille traçaient maladroitement des croix gammées dans des cimetières, un rabbin s’agressait lui-même à avec un canif, un responsable communautaire s’adressait ses propres lettres de menace, l’acte d’un schizophrène poignardant un étudiant d’une yeshiva devenait une agression antisémite (mais on oubliait de signaler que le même malade mental avait poignardé plusieurs autres français « blacks-blancs-beurs »), le vol avec violence d’un scooter à un fils de rabbin était analysé de même, etc.
La semaine passée, toute la classe politique et médiatique s’enflammait pour le récit d’une jeune femme victime prétendue de brimades antisémites dans le RER.
Tout cela avait beau être du travail d’amateur, mal ficelé, mal conçu et rapidement éventé par les policiers et les juges, les médias n’en faisaient pas moins leurs grands titres.
Mentez, mentez, il en restera toujours quelque chose, tel semblait bien être le leitmotiv de tous les journaleux de France et de Navarre.
En fait, ils mentaient sur ordre supérieur... Du moins certains le faisaient, les autres suivant vraisemblablement tant par bêtise que par conformisme crasse.
La déclaration de Sharon explique la raison de tout cela. Il fallait mettre « la pression », il fallait créer de toute pièce un antisémitisme là où il n’existait pas.
Maintenant, il convient de s’interroger sur la raison de cela.
J’ai pu lire, ici et là, que Sharon voulait relance l’alya des juifs de France afin d’augmenter le pourcentage des Hébreux dans la population de l’entité. Cela est bien possible, mais cela ne me semble aussi être qu’une raison marginale. Nos concitoyens juifs - à l’exception de quelques illuminés - savent bien qu’ils vivent très bien en France, qu’ils n’ont absolument rien à y craindre et qu’ils risquent bien moins d’être victimes d’attentats dans les rues de Paris que dans celles de Jérusalem. Ainsi le nombre d’émigrants potentiels vers Israël ne doit pas être très significatif.
Il est fort probable, sinon certain, que nous sommes plutôt dans une stratégie à « double détente » dont le but n’est pas de convaincre une partie de la « communauté » de France de faire son alya (si la manip aboutit de surcroît à cela ce sera tout bonus...) mais de culpabiliser nos concitoyens et nos dirigeants pour influer sur notre politique étrangère.
Dans l’esprit de Herzl et des premiers sionistes, Israël devait être le refuge des juifs persécutés dans le monde entier. C’est avec une telle idée que l’on a justifié l’injustice faîtes au peuple palestinien. Il fallait donner un refuge à ces juifs qui avaient tant souffert...
On en est toujours au même point et les vieilles recettes sont décidément les meilleures. L’antisémitisme en France justifie le rôle de refuge de l’entité et puisque nos gouvernants sont incapable de lutter contre ce racisme si particulier ils ne doivent donc pas s’opposer à la politique israélienne au Proche-Orient.
Une fois de plus donc, la situation en Palestine influe sur notre vie politique française et les lois de plus en plus liberticides qui se mettent en place dans notre pays y trouvent leur origine.
Cela m’entraîne à conclure que le slogan « A Paris, à Gaza, intifada ! » reste pour nous d’une brûlante actualité et que notre libération politique et intellectuelle passe, comme je l’ai déjà écrit à de nombreuses reprises, par celle de Jérusalem.
Christian Bouchet
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