03/11/03 8.23 t.u. Christian Bouchet

Quand la seconde guerre contre l’Irak débuta, j’avais fait part de mon rêve que Bagdad soit le Stalingrad des yankees...

Ce rêve fut sans lendemain, mais il se pourrait bien qu’à défaut d’un Stalingrad à Bagdad, l’Irak devienne un nouveau Vietnam...

Si le 11/09 fut pour nous une satisfaction intense mais fugace, l’Irak actuel nous procure chaque jour notre lot de petits plaisirs. Ici un véhicule blindé qui saute sur une mine, là des GI’s qui tombent dans une embuscade, etc. et que dire quand c’est un hélicoptère qui est abattu par la résistance nationale irakienne ?

A défaut de Stalingrad, nous aurons peut-être demain Da-nang et l’offensive du Têt...

Mais trop se réjouir serait sans aucun doute inopportun. Si tout ne va pas en Irak comme Washington l’aurait souhaité, les actions de la résistance ne sont que des piqûres de moustiques pour le mastodonte américain. Des piqûres dont il semble bien qu’il puisse accepter la récurrence comme un mal nécessaire.

Quelques hommes qui tombent en Irak, c’est bien peu face au contrôle d’un noeud géopolitique important et face aux profits que commencent à engranger sur place les sociétés américaines chargées de la « reconstruction ». L’ «enlisement » n’existe sans doute que dans l’esprit des journalistes et pour Washington l’important est de contrôler au mieux l’Irak utile et de durer, tout en passant les pertes humaines - somme toute raisonnablement faibles, même si elles sont symboliques - aux pertes et profits.

Et puis fixer les yeux du monde sur l’Irak, faire peur au bon peuple en évoquant de nouveau les fantômes de Ben Laden et d’al-Qaida, tout cela est bien utile pour détourner l’attention d’autres combats tout aussi essentiels, sinon plus.

Pendant la crise irakienne, l’impérialisme américain continue tout azimut et j’invite mes lecteurs a découvrir dans Le Monde de ce week end, des manoeuvres visant à prendre le contrôle de pans entiers de l’économie russe par oligarques interposés. Le contrôle du monde passe sans doute autant par cette voie que par celle des armes.

Décidément, oui, les USA sont bien notre ennemi prioritaire.

Christian Bouchet