30/09/02 18.46 t.u. Christian Bouchet

Les Editions des Syrtes ont publiées tout récemment « Le totalitarisme islamique à l’assaut des démocraties ». Son auteur n’est pas un inconnu dans nos milieux puisqu’il s’agit d’Alexandre del Valle.

Pour ceux qui l’auraient déjà oublié rappelons que ce « brillant jeune homme » fut pendant un certain temps la coqueluche des milieux identitaires français. On ne parlait que de lui, on publiait sur lui des articles dithyrambiques dans les revues nationalistes, ses livres étaient recommandés par tous, ses liens avec Guillaume Faye n’étaient un secret pour personne et tant le MNR, que l’organisation Terre et peuple, faisaient énormément pour sa promotion.

S’il y a un fait d’arme dont j’aime m’enorgueillir, c’est d’avoir été, avec mon ami Emmanuel Ratier, le tout premier à dénoncer en lui un agent d’influence sioniste qui parlait un jour dans une conférence identitaire ou sur Radio Courtoisie, et qui le lendemain prenait la parole dans une réunion du Bnaï Brith, qui écrivait un jour un papier dans une revue théorique liée au MNR et qui en donnait le lendemain un autre à un brûlot ultra-sioniste.

Les révélations d’Emmanuel Ratier et de moi-même ont eu quelques effets et on parle moins de ce triste sire dans nos milieux.

Lire « Le totalitarisme islamique à l’assaut des démocraties » est cependant intéressant et instructif, car il montre qui est réellement celui qui fut un temps le « monsieur islam » d’une partie de la mouvance nationale.

Ceux qui ont eu à subir les poursuites devant les tribunaux de nos nouvelles ligues de vertu seront tout d’abord heureux de le voir remercier chaleureusement ses amis Gilles-William Goldnagel, Marc Knobel et Jacques Tarnero. Asinus asinum fricat !

L’auteur dénonce ensuite le totalitarisme idéologique, le politiquement correct et la réductio ad hitlerum (attitude qui consiste à démoniser l’adversaire en l’accusant de collusion avec le nazisme)... On se prend alors à dire : « Quand même il pense un peu comme nous... et il dénonce les mêmes choses que nous. » Mais l’illusion ne dure pas car après avoir démonté le fonctionnement de la réductio ad hitlerum, del Valle passe aux travaux pratiques et explique comment la Oumma correspond au Lebensraum national-socialiste et comment l’islamisme est un Ur-fascisme. Puis il embraye sur les « liaisons » des islamistes avec les dangereux nazis et antisémites que sont Alexandre Douguine, Edouard Limonov, Emmanuel Ratier, Claudio Mutti, Alain de Benoist, Roger Garaudy, moi-même et bien d’autres... tous choisis pour leurs positions antisionistes connues.

Tout le reste est à l’avenant : informations erronées, analyses fausses et sionistophilie aiguë. Même l’antiaméricanisme qui existait dans son livre « Islamisme et Etats-Unis, une alliance contre l’Europe » est abandonné au profit d’un projet de grande alliance de l’Occident. Quant à l’immigration, elle est condamnée si elle est musulmane et enracinée, mais si les immigrés veulent bien se fondre dans la « culture occidentale », ils sont les bienvenus. On a là le discours à l’Etat pur des collabos du Grand Occident, celui de ceux qui travaillent pour le plus grand bien de Tel Aviv et de Washington.

Or celui qui le tient s’exprime encore sur Radio Courtoisie, et ses livres sont encore en vente dans les librairies de la mouvance nationale. Il y a là bien des incohérences et bien de la naïveté...

Christian Bouchet