Retour en Absurdie
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05/08/02 |
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6.32 t.u. |
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Christian Bouchet |
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En vacances pour trois semaines dans le nord de l’Inde, c’est dans l’avion qui me ramenait de New Delhi à Paris que j’ai découvert, à la lecture des journaux, mon exclusion du MNR suite à « l’affaire Brunerie ».
Je vais peut-être surprendre mes lecteurs, mais, à défaut de la considérer comme juste, je considère cette décision comme justifiée.
En effet, c’est avec étonnement, puis avec affliction et abattement, que j’ai lu, à la fois dans la presse et sur internet, les innombrables bêtises et provocations auxquelles s’étaient livrés quelques cadres « radicaux » qui pouvaient ainsi satisfaire leur principal fantasme : être médiatisés à tout prix et exister enfin aux yeux des journalistes.
J’ai eu l’impression de revenir quelques années en arrière et de me trouver face à la même complaisance provocatrice avec les médias qu’avaient eu les groupuscules néo-nazis et policiers qui portaient les noms de Fane et de Pnfe.
Face à une telle situation, il était naturel que le MNR se sépare d’éléments trop voyants ou trop compromis. Il était naturel qu’on sacrifie quelques uns de ses membres pour préserver son existence et son image.
N’étant plus, ni dirigeant, ni membre, d’Unité radicale (ce qui explique en grande partie ses prises de positions erratiques, contradictoires et provocatrices de ces derniers mois), et ayant quitté cette organisation parce que j’estimais alors (c’était avant le premier tour des présidentielles) qu’il fallait que les radicaux suivent une ligne uniquement politique qui passait à mes yeux par un soutien sans faille à Bruno Mégret, j’ai cependant une légère amertume d’avoir été exclu.
Mais l’amertume n’est pas une vertu politique et je sais que le travail entrepris va continuer, que les contacts noués vont perdurer, que les réseaux d’amitié et d’idéologie vont subsister... Je suis donc serein car je sais que d’une manière ou d’une autre, que ce soit au sein du MNR, du FN, ou ailleurs, les radicaux qui refusent le « tout provocation », vont continuer leur travail et participer à la nécessaire recomposition du paysage national français.
Quant à « l’affaire Brunerie », que fallait-il donc faire me demanderez vous ?
Rien, absolument rien. Il fallait la traiter pour ce qu’elle était : un problème relevant de la psychiatrie. Il fallait dire bien clairement que les radicaux n’étaient pas concernés, qu’il n’était pas exclu que ce ne soit pas une provocation policière et utiliser les moyens que donne la loi pour répondre aux diffamations de la presse. Soutenir Maxime Brunerie, se répandre en déclarations provocatrices comme cela a été fait, laisser paraître sur son forum des déclarations de sympathie avec la tentative de régicide, ne pouvait qu’amener au résultat que l’on connaît maintenant.
Ce qui est le plus terrible, et le plus malheureux, dans l’histoire, c’est que la bêtise de certains rejaillit sur toute une famille d’idée et sur tout un courant politique, c’est que le long travail politique fait depuis au moins quatre années est soudain anéanti. C’est aussi que, si dissolution il y a, les raisons de celle-ci feront jurisprudence et pourront être ensuite utiliser contre toutes les organisations du camp national. Certains auront ainsi rendu un beau service au système qu’ils s’imaginent combattre.
Il m’avait toujours semblé évident qu’avant de faire un communiqué ou de répondre à un journaliste, il fallait réfléchir aux conséquences que cela pouvait avoir. Il est fâcheux que le 15 juillet, et que les jours qui ont suivi, tout le monde n’ait pas appliqué cette sage prudence.
Christian Bouchet
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