Trop beau (gros...) pour être vrai.
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12/07/04 |
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10.06 t.u. |
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Christian Bouchet |
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Comme le disait l’excellent docteur Goebbels : « Plus c’est gros, plus ça marche ! »
Et depuis samedi, une agression cousue avec du fil blanc « marche », nous pourrions même dire qu’elle « court » !
Elle a fait la une de tous les JT et de tous les quotidiens.
Tous nos hommes politiques, petits ou grands, ont fait part de leur horreur face à la « barbarie de l’acte ».
Pourtant, nous sommes face à une alternative : soit le fait est exact, soit c’est un montage. Dans les deux cas le battage médiatique qui lui est accordé est pour le moins anormal et suspect.
Imaginons que les faits soient exacts.
Une jeune femme se fait délester de sa bourse, est légèrement bousculée, les agresseurs - qui ne sont pas des « français de souche » - lui coupent quelques mèches de cheveux et la taguent avec un feutre...
C’est effectivement un événement fâcheux et perturbant pour la personne qui le vit, mais c’est aussi - et surtout - un événement banal comme il s’en produit de nombreux chaque jour même si tous les ingrédients ne sont pas réunis.
J’ajouterais même que cette jeune femme n’a pas connue grand chose. Il est des victimes qui ont été violées, qui ont pris des coups de couteaux ou même qui sont décédées suite à une agression.
A-t-on parlé d’elles ainsi, avec une telle insistance et un tel effroi ?
Non pas et cela pour une raison simple : il est moins grave d’être violé, suriné ou tué quand on est un bon français que de subir une agression antisémite même si celle-ci est fortement symbolique.
Il me vient à ce moment précis une idée affreuse : tous les Français ne sont peut-être pas égaux devant une agression, devant la loi et devant les médias...
Mais il est aussi bien possible qu’aucun des faits relatés par les médias ne soit véridique.
Il est en effet troublant qu’il n’y ait pas eu de témoins, que - selon l’AFP - la jeune femme ait été incapable de donner un signalement précis de ses agresseurs et de dire si elle était seule ou non dans le wagon au moment des faits, que agressée le vendredi matin, elle n’ait été entendue que le samedi après-midi par la police, etc.
Cela rappelle d’autres agressions toutes aussi véridiques : une principale de collège frappée par son amant qui avait déclarée avoir été victime de fascistes ; une jeune black qui avait déclaré avoir été rasée de force par des skin-heads alors qu’elle avait raté une coupe de cheveux qu’elle voulait se faire elle-même ; un rabbin libéral qui s’était autoestafilé ; etc.
Quoiqu’il se soit passé, dans l’une ou l’autre hypothèse, on est dans le fait divers et cela ne justifie pas la couverture médiatique attribuée à l’événement, ni les réactions de nos hommes politiques. Par contre, cela nous montre la veulerie et le non-professionnalisme des journaleux et l’inféodation servile des politicards. Cela nous montre aussi que la bouc-émissairisation des jeunes beurs (forcément violeurs, antisémites, etc.) n’est pas du tout condamnable aux yeux de la nouvelle classe qui nous bassine pourtant avec l’indispensable lutte contre le racisme...
Je ne peux mieux conclure qu’en citant Alain Soral : « Depuis que le beur de banlieue n’aboie plus « sale français » mais « sale feuj » pour cause de solidarité « imaginaire » avec les petits palestiniens de l’intifada, ces mêmes intellectuels français, eux qui nous avaient interdit de nous plaindre, eux qui exigeaient même que nous battions notre coulpe de vilains colons exploiteurs, nous intiment l’ordre, dans autant de médias à la botte, de châtier les vilains beurs, ni jeunes, ni différents, ni pauvres, ni victimes désormais ; seulement machos et antisémites. »
L’hypothétique agression de samedi est donc bien révélatrice. Mais elle ne l’est pas de la montée du racisme en France comme on voudrait nous le faire croire, elle l’est seulement de l’état de nos médias et de notre monde politique.
Christian Bouchet
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