26/07/03 21.18 t.u. Christian Bouchet

J’avais le choix cette semaine entre vous parler du récent livre d’Ilich Ramirez Sanchez dit Carlos - « L’Islam révolutionnaire » - que je viens de recevoir et vous rendre compte du rapport du MRAP sur « La naissance d’une nouvelle extrême-droite sur internet » dont la publication date du 18 juillet dernier...

Le deuxième thème me plaisait bien. J’avais trouvé un bon titre (du moins je crois) « Le national-sionisme ça fout la gerbe... » et j’avais commencé, avec délectation, à dire pis que pendre des amis du bel Alexandre del Valle.

Mais, j’ai eu le tort de commencer à lire, en parallèle, le livre de Carlos. Or, dès les premières pages, il était évident pour moi que l’événement dont il fallait rendre compte c’était sa publication. Cet ouvrage nous permet d’entrer de plein pied dans le temps historique, de comprendre le monde, de recharger nos accus de résistants. Alors qu’avec le rapport du MRAP, on ne fait que mettre le doigt sur deux médiocrités infinies : celle des rédacteurs du document et celle des internautes de cette extrême-droite la plus bête du monde qui se pâme d’admiration devant les ratonades de Tsahal ou des régiments yankees et qui se paluche en lisant Faye, Fallaci ou del Valle.

Vous devrez donc attendre encore une semaine pour que je vous parle des blaireaux de SOS-Racaille ou de l’AIPJ. Dans l’immédiat, place à Carlos !

Et plutôt que de disserter sur son livre, en voici quelques courts extraits qui devraient vous donner envie de le lire :

Sur le 11 septembre :

« En regardant les attaques à la télévision, j’ai eu un très profond sentiment de soulagement ; mon sacrifice à Khartoum ne fut pas vain ».

Sur Saddam Hussein :

« Il a commis des erreurs stratégiques terribles. Néanmoins, il reste le dernier « Chevalier arabe ». Je serais très fier de me battre sous ses ordres, comme un simple fantassin, contre les Etats-Unis et Israël ».

Sur la deuxième guerre mondiale :

« Nos « crimes », s’ils étaient punissables, devraient l’être tout autant que les massacres gratuits que « l’Amérique » perpètre, sans aucune honte depuis soixante ans. Depuis la guerre des villes dirigée exclusivement, pendant la Seconde guerre mondiale, contre des populations civiles : villes brûlées, anéanties par le phosphore ou le feu nucléaire, Tokyo, Dresde, Hambourg, Hiroshima, Nagasaki... Les millions de déportés de la victoire, les populations déplacées, les prisonniers assassinés et morts de faim dans les camps des vainqueurs qui n’avaient pas de mots assez durs pour qualifier la « barbarie » de l’ennemi »

Sur les attentats suicides :

« Pourquoi rabaisser ce qui vous dépasse ? Pourquoi dénigrer ce que vous êtes incapables de faire ? Plutôt que de martyrs, vous parlez de kamikazes pour associer nos chouhada au sacrifice héroïque des pilotes japonais contre la flotte yankee. Mourir pour sa patrie, pour une noble cause, pour la justice ou la loi de Dieu vous paraît odieux, méprisable, monstrueux même. C’est cela qui vous fait peur. La peur est dans votre camp. Parce que contre des volontés prêtes à tout, vous vous découvrez impuissants. »

Sur les thèses d’Huntington :

« Après l’idée ethnocentrique de « Fin de l’Histoire » de Fukuyama qui avait la prétention de présenter la démocratie américaine comme le modèle final et indépassable de l’organisation humaine, l’idéologie impérialiste a forgé un nouveau concept destiné à justifier ses agressions présentes et futures, celui de « Choc des civilisations ».

(...) Il faut comprendre que l’idée d’un « choc » entre cultures et religions a été conçue, inventée, imaginée pour les besoins d’une mauvaise cause. Ce concept est une arme de guerre, une arme idéologique pour créer l’inquiétude, pour susciter la défiance et la peur entre les peuples de culture et traditions différentes. »

Et il y en a encore 260 pages du même tonneau... Alors à votre carte bleue, « L’Islam révolutionnaire » peut s’acheter contre 25 euros franco à librad.com :: lien :: [n'étant pas encore affiché :: sous la rubrique dons / autre en mentionnant le titre du livre dans le champs remarque lors de la facturation :: lien ::]. Sinon, n’importe quel libraire (à Paris donnez votre préférence à nos amis de La Licorne Bleue, rue Jules Vallès) vous le fournira (son éditeur est Le Rocher).

Christian Bouchet