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:::::::: entretiens ::

Ce qu’était réellement Unité radicale

16/08/02 2.54 t.u.
Christian BOUCHET

L’affaire « Maxime Brunerie », la complaisance vis-à-vis des journaleux et les provocations médiatiques de certains seconds couteaux de la scène radicale française, le torrent de désinformation déversé par les médias, tout cela a notablement brouillé l’image de l’organisation Unité radicale...

Il nous a donc paru nécessaire de mettre en ligne ci-dessous un entretien avec son secrétaire-général, de sa fondation au début de l’année 2002, tel qu’il a été publié dans le livre Les Nouveaux nationalistes (Editions Dualpha)



Christian Bouchet, vous êtes actuellement secrétaire-général du mouvement Unité radicale (note du webmestre : il démissionnera de ce poste en avril 2002), par quel itinéraire en êtes-vous arrivé là ?

Mon engagement politique est étroitement lié à mon histoire familiale.

Je suis issu de la toute petite bourgeoisie provinciale, d'un milieu d'artisans et de petits commerçants. La famille de ma mère était très fermement ancrée dans le mouvement national dès les années trente. Un de mes oncles a été successivement Camelot du roi, membre d'une dissidence ultra de l'Action française, milicien sous Vichy, activiste anti-communiste dans les années cinquante et est finalement tombé sous les balles des fellaghas en Algérie.

Ma famille dans son ensemble s'est durant la seconde guerre mondiale rangée sans état d'âme dans le camp de la collaboration. Cela, d J'en veux pour preuve ce fait : quand les Allemands ont quitté Angers, la Kommandantur a évacué les collaborateurs qu'elle estimait les plus exposés et a envoyé un véhicule pour chercher ma famille. Celle-ci a refusé de partir, ne voyant pas pourquoi elle le ferait !

Elle a rapidement compris pourquoi elle aurait dû le faire !

Leurs magasins et domiciles ont été pillés, mon grand-père a été lynché par la foule, est passé devant un tribunal populaire, a été condamné à mort et emmené sur le champ au dépotoir municipal pour être exécuté. Il n'a dû sa survie qu'à l'arrivée inopinée d'une jeep américaine. Les GI's se sont emparés du prisonnier et l’ont remis ensuite aux autorités civiles. En définitive, mon grand-père a été rejugé quelque temps plus tard quand les choses étaient déjà calmées et condamné à une peine relativement clémente. Dans le même temps, toute ma famille s'est retrouvée dans les prisons de l'épuration dans des conditions de vie assez éprouvantes.

Je suis né en 1955, et le souvenir de cela était encore très frais. De surcroît, les familles de collaborateurs en province vivaient dans une certaine mesure entre elles. Toutes ses amies, ou presque, ma mère les avaient connues « au pensionnat », c'est-à-dire dans la prison où elle était incarcérée. J'ai ainsi grandi dans un milieu où la haine de la résistance et du gaullisme était le credo quotidien ...

Ajoutons à cela que la guerre d'Algérie est elle aussi passée par là. Que les plus proches amis de ma famille ont cessé soudain de venir à la maison ... Ils avaient tous été arrêtés pour fait d'OAS !

Quand je regarde en arrière, j'ai l'impression d'avoir toujours vécu dans la politique extrême et mon engagement personnel était donc logique et n'était qu'une affaire d'âge.

A la rentrée qui a suivi mai 68, j'ai lancé un petit groupe anti-gauchiste dans mon collège. Groupe qui a édité son propre matériel de propagande dans lequel, je me souviens, nous dénoncions la « judéo-plouto-démocratie » ... un terme qui devait être peu compréhensible par nos condisciples. Bientôt nous avons rejoint le seul groupuscule nationaliste qui était implanté à Angers, c'est-à-dire la Restauration nationale, autrement dit l'Action française, le mouvement royaliste.

Royaliste ! C'est assez peu en accord avec votre évolution future ... Je me souviens d'un éditorial que vous aviez signé dans le journal Lutte du peuple pour saluer l'anniversaire de la révolution de 1793 ...

J’ai changé, bien sûr, mais en définitive pas tant que cela.

Quand je l’ai rejoint, le mouvement monarchiste connaissait une embellie. Il y avait du monde et il y régnait un réel débat intellectuel avec des positions politiques très différentes. On y trouvait, par exemple, côte à côte un des futurs dirigeants de la Contre-réforme catholique de l’abbé Georges de Nantes et Patrice de Plunkett qui allait peu de temps après rejoindre le GRECE. L’un nous présentait un Maurras défenseur de la chrétienté, l’autre un Maurras païen dénonçant dans le Christ un « révolutionnaire juif et barbu » !

Pour ma part, je me suis dès mon engagement intéressé au phénomène du « socialisme monarchiste » ou de la « gauche monarchiste », ce que Karl Marx dénonce dans Le Manifeste du Parti communiste sous le nom de « socialisme féodal ». J’ai commencé à étudier différentes expériences politiques comme les courants plébiscitaires dans le légitimisme, la « Montagne blanche », les débuts de l’AF, Georges Valois et le Cercle Proudhon, et plus près de nous le Mouvement socialiste monarchiste de la fin des années quarante ou le Parti carliste en Espagne.

Je lisais alors avec passion un petit bulletin qui se nommait Le Lys rouge ! ... et ce faisant je n’étais pas loin du nationalisme-révolutionnaire.

Tout naturellement, j’ai participé à la création de la Nouvelle Action Française de Bertrand Renouvin. J’y voyais, comme la plupart de ceux qui y étaient, un retour à l’AF des origines, celle justement du Cercle Proudhon.

Le mouvement a évolué assez rapidement dans un sens qui a fait que je ne m’y reconnaissais plus, et je l’ai donc quitté.

Je m’étais entre-temps installé avec ma famille à Nantes. Or dans cette ville, une partie de la section d’Ordre nouveau - composée de militants nationalistes-révolutionnaires inspirés par Jean Thiriart - avait scissionné et constitué un groupe autonome, l’Organisation lutte du peuple, qui était dirigée par un fils de magistrat : Yves Bataille. Je l’ai rencontré, très rapidement je me suis lié d’amitié avec lui et j’ai rejoint les rangs de l’Olp. Quand l’Olp a périclité, j’ai adhéré au Groupes nationalistes révolutionnaires de François Duprat. Après l’assassinat de celui-ci j’ai été de ceux qui ont porté sur les fonds baptismaux le Mouvement nationaliste révolutionnaire.

Donc c'est tout naturellement que vous êtes passé du socialisme monarchique au nationalisme-révolutionnaire ...

Oui, il n’y a pas eu dans mon esprit de solution de continuité. Je n’étais pas à l’AF par monarchisme, mais par une sorte de socialisme populiste qui me faisait distribuer des tracts réclamant l’instauration d’une « monarchie populaire ». Dans le nationalisme-révolutionnaire je retrouvais le même socialisme populiste, le passéisme institutionnel en moins.

En évoquant votre jeunesse vous avez évoqué la très forte hostilité de votre famille à « la résistance », est-ce cet anti-résistancialisme plutôt que l'anti-communisme qui a motivé votre engagement originel ?

Oui, c’est incontestable. Et je me souviens même de ne pas avoir voté à plusieurs reprises pour des listes du FN parce que celui-ci y faisait figurer des résistants. Mon anticommunisme lui, n’a jamais été lié à un antisoviétisme ou à un anti-stalinisme mais toujours au fait que les FTP avaient été une partie constituante de la Résistance.

Cela dit, j’ai pris de l’âge, j’ai une vision moins manichéenne de la société. Je conçois très bien que l’on ai pu être Résistant. Je n’oublie pas que Georges Valois est mort en déportation pour fait de Résistance. Les divers travaux historiques, dont ceux récents de Jean-Claude Valla , sur la présence de gens de « nos idées » dans la Résistance m’ont fait longuement réfléchir et m’interroger. Mais je conclus toujours que ceux des nôtres qui ont choisi ce camp, il y a maintenant deux générations, se sont trompés. Sans avoir aucune sympathie rétrospective pour un certain peintre munichois ou pour son idéologie, je ne peux que tomber d’accord avec Pierre-Antoine Cousteau qui écrivait au sujet de l’Allemagne dans la Seconde guerre mondiale : « Elle représentait à l’époque avec tous ses crimes la dernière chance de l’homme blanc alors que les démocrates, avec tous leurs crimes, représentaient la fin de l’homme blanc ».

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