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:::::::: entretiens ::

Ce qu’était réellement Unité radicale

16/08/02 2.54 t.u.
Christian BOUCHET


On raconte, ici et là, que vous avez été au Comité d’action républicaine avec Bruno Mégret. Est-ce vrai ?

Tout à fait, les lendemains de l’élection de François Mitterrand en 1981 ont coïncidé avec le début de ma vie professionnelle. A cette époque j’exerçais des responsabilités assez importantes dans l’encadrement d’une municipalité de droite.

Etant amené à traiter à longueur de journée de faits politiques concrets, j’ai rapidement pris conscience de l’inadéquation des thèses du Mouvement nationaliste révolutionnaire avec la vie réelle. Je l’ai alors quitté pour rejoindre les CAR qui venaient d’être fondés. Cela était d’autant plus logique que j’étais à cette époque très proche de la Nouvelle droite - je fréquentais alors tout aussi assidûment le Club de l’Horloge et le GRECE - et que nombre des dirigeants du Comité d’action républicaine étaient membres ou issus de celle-ci.

J’ai un très bon souvenir de cette période, nous faisions un travail très sérieux, très positif.

Par contre le ralliement au FN, suite aux législatives de 1985 qui ont vu l’élection à la Chambre de Mégret, a été, du moins en province, très mal négocié. Si Bruno Mégret et quelques autres ont pu s’intégrer, la plupart des membres des CAR de province ont été totalement ostracisés par les fédérations départementales du FN dont les responsables étaient particulièrement inquiets de voir arriver de nouveaux cadres susceptibles de les concurrencer.

J’avais toujours une certaine hostilité tant vis-à-vis de la personnalité de Le Pen que vis-à-vis de ses idées. J’aurais peut-être changé d’avis si j’avais été intégré dans l’encadrement frontiste de ma ville. La direction nationale des CAR nous a demandé de prendre contact avec les responsables du Front dans les départements où nous résidions. Je l’ai fait, on m’a accordé un rendez-vous et en définitive quand je me suis présenté on a à peine trouvé le temps de me recevoir et on m’a bien fait comprendre le peu de cas que l’on faisait de moi ...

Je n’ai pas renouvelé ma cotisation aux CAR, je n’ai pas pris ma carte au FN, et je suis retourné à mes premières amours, c'est-à-dire que j’ai rejoint Troisième voie qui avait été créé entre-temps par la fusion du Mouvement nationaliste révolutionnaire et de ce qu’il restait du Parti des forces nouvelles après le passage des principaux cadres de celui-ci au Centre national des indépendants.

J’avais pris de l’âge, de l’assurance, acquis un certain know-how ... Quelques mois après, Troisième voie ouvrait à Nantes sa première permanence en province et la totalité de la fédération 44 du FNJ rejoignait la Jeune garde, le mouvement de jeunesse de TV. Parmi les militants tercéristes nantais de l’époque, il y eut - l’espace d’un instant - un certain Samuel Maréchal et, beaucoup plus longuement, Philippe Rouger qui depuis a fait son chemin au sein du FN.

En 1988, vous êtes devenu secrétaire-général du mouvement Troisième voie, qu'est-il advenu ensuite ?

J’ai, avec quelques amis, transformé Troisième voie qui était un groupuscule assez informel en une organisation structurée dotée d’un Bureau politique, d’un bulletin intérieur, organisant des congrès où l’on votait sur des motions, etc.

En quelques mois, Troisième voie est devenu un gros groupuscule qui a pu louer la Mutualité pour y tenir un meeting, qui a ouvert des permanences en province - il y en avait à Angers, à Grenoble, à Nantes, à Valenciennes -, qui a organisé des manifestations de rue, qui a mis son organe de presse Révolution européenne en vente dans les kiosques, etc.

Dans le même temps, comme je n’étais pas en total accord avec Jean-Gilles Malliarakis, j’ai regroupé ceux qui pensaient comme moi dans une fraction nommée « Les tercéristes radicaux » qui s’exprimait à travers un bulletin Alternative tercériste et diffusait des textes théoriques grâce aux Editions Ars. Par l’intermédiaire de ces dernières et du bulletin, j’ai fait à l’époque un très gros travail de diffusion idéologique faisant redécouvrir Thiriart, Yockey et Valois et découvrir le national-bolchevisme allemand et russe.

En 1991, Troisième voie éclate. Pourquoi ?

Il s’est rapidement posé à la direction de Troisième voie le problème de l’avenir politique que pouvait avoir un groupuscule. Nous nous sommes rendu compte assez vite que nos meilleurs cadres, qui ne se satisfaisaient pas d’une action de témoignage et de dénonciation, étaient aspirés par le FN, alors en pleine ascension, où ils avaient l’espoir de mettre en pratique ce que nous disions en théorie, où ils pensaient pouvoir faire de la politique au sens plein du terme.

Il nous fallait donc réagir. Nous sommes à peu près tous tombés d’accord sur l’impasse à terme de notre démarche et sur la nécessité pour nous de rejoindre le FN.

Mais c’est là que les problèmes sont apparus.

Deux tendances se sont rapidement dessinées. Je proposais une entrée en groupe reconnue par le FN, que nous exigions des places au Conseil national de ce parti et que nous continuions d’exister en tant que fraction. De son côté Malliarakis voulait que les entrées au FN se fassent de manière individuelle et que chacun se débrouille ensuite. Je pense qu’il ne croyait plus à ce qu’il faisait et qu’il ne voulait alors que mettre un terme à un long engagement groupusculaire. Il avait à l’époque des problèmes financiers et il visait, semble-t-il, à devenir un journaliste salarié de la presse du FN. Ma conception des choses ne pouvait que le gêner dans sa stratégie personnelle.

De l’opposition de ces deux stratégies sont nés des heurts de plus en plus fréquents, et de plus en plus violents, qui ont fini par aboutir par un éclatement de Troisième voie en deux groupes. Un premier, largement majoritaire, que je dirigeais, et un autre qui suivait Malliarakis.

Que s’est-il passé alors ?

Jean-Gilles Malliarakis a rejoint le FN. Il n’y est resté que peu de temps. Ensuite il est devenu permanent d’un syndicat de petits commerçants et a renié toutes ses idées pour devenir un partisan déclaré du libéralisme économique et d’Alain Madelin.

Mais l’éclatement de TV ne s’est pas fait sans heurts, et les partisans de Malliarakis qui avaient rejoint le FN nous ont empêché de faire de même. Nous avons dû trouver une solution alternative.

Celle-ci a consisté à créer une organisation du nom de Nouvelle résistance et à développer une stratégie de Front uni anti-système, c’est-à-dire d’alliance, de convergence, de tous les opposants au système, qu’il soient nationalistes, régionalistes, écologistes, anticapitalistes, etc. Nous reprenions ce faisant les thèses de la lutte de la périphérie contre le centre.

Nous avons conseillé à nos membres un engagement plural dans les luttes du quotidien qui les conduise à être reconnus comme des « citoyens actifs » et nous avons aussi insisté sur la qualité de l’organisation et sur une presse grand public en créant un bimestriel nommé Lutte du peuple que nous avons fait diffuser dans tous les kiosques par les NMPP.

L’expérience a duré jusqu’en 1996 et bien que nous ayons dépensé beaucoup d’énergie et beaucoup d’argent s’est soldé par un échec patent.

Dans le même temps où vous participiez à la direction de Nouvelle résistance, vous étiez un des animateurs du Front européen de libération. Pouvez-vous nous en dire plus sur celui-ci ?

A la fin des années quatre-vingts il existait déjà une structure de coordination européenne à laquelle appartenait Troisième voie, il s’agissait du Groupe du 12 mars. Quand Troisième voie a éclaté, le Groupe du 12 mars a disparu. Il a aussitôt été remplacé par le Front européen de libération, créé à l’initiative d’Italiens, de Français et d’Espagnols - auxquels se sont assez vite joints des Portugais, des Anglais, des Suisses, des Allemands - tous influencés par l’œuvre et l’action passée de Jean Thiriart avec qui nous étions en étroit contact. Les mêmes étaient aussi marqués par ce qu’avaient expérimenté en leur temps Francis Parker Yockey et Otto Strasser, et étaient, d’une certaine mesure, fascinés par l’exemple de la IVe Internationale-Secrétariat unifié.

Nous étions dans une période de « gauchissement » du nationalisme-révolutionnaire et d’instabilité politique internationale liée à l’effondrement de l’URSS. Nous pensions que quelque chose pouvait être fait.

Nous avons donc développé une stratégie en trois parties :

1 - La lutte de libération nationale contre l’occupant américain était possible, comme était possible la lutte - inséparable à nos yeux - d’unification du continent européen ;

2 - Pour ce faire, nous avions besoin d’une organisation européenne et, soit d’un Piémont, c'est-à-dire un pays européen où nous aurions pris le pouvoir et qui aurait joué ensuite le rôle du Piémont dans l’unification européenne, soit d’un poumon extérieur c'est-à-dire un pays européen ou non qui nous apporterait son soutien et qui nous servirait de base arrière ;

3 - Il fallait donc agir sur les maillons faibles de l’impérialisme qui étaient pour nous les points chauds de l’ex-bloc soviétique et les régions touchées par des mouvements autonomistes insurrectionnels, et nous faire des alliés chez les pays et mouvements de libération en lutte contre l’empire yankee.

D’une manière concrète cela nous a conduit à nous investir militairement et humanitairement en Croatie et en Bosnie, à une période où les nationalistes soutenaient l’accession de ces pays à l’indépendance. Mais, alors que les militants d’extrême-droite allaient se donner des frissons en rejoignant la HOS - la milice du parti fascisant local -, nous avons voulu pour notre part agir de manière politique. Nous avons donc demandé aux nôtres de s’enrôler dans les unités étrangères des forces gouvernementales et nous avons tenté d’établir des relations politiques avec les administrations croates et bosniaques naissantes. Il y a eu deux ou trois rencontres avec des ministres, mais sans qu’il en ressorte grand chose ...

Dans la même optique nous nous sommes investi dans le soutien aux forces patriotiques en Russie. A plusieurs reprises des délégations du FEL, parfois accompagnées de Jean Thiriart, se sont rendues à Moscou où, grâce à notre correspondant local, Alexandre Douguine, nous avons pu rencontrer un certain nombre de personnalités dont le journaliste Alexandre Prokhanov, Guennadi Zuganov l’actuel dirigeant du très important Parti communiste local ou Viktor Anpilov du mouvement Russie ouvrière. Mais l’écrasement de la tentative de putsch conservateur et anti-Eltsine de Moscou a réduit à néant les espoirs que nous pouvions avoir d’une « aide russe ».

Plusieurs délégations du FEL se sont aussi rendues à la même période en Libye, en Iran et en Corée du Nord ...

Pour vous montrer l’ambiance dans laquelle nous agissions, je vous citerais deux exemples.

Notre section allemande a été dissoute à trois reprises pour « attitude hostile à la constitution ». La première fois sous le nom de Front nationaliste. Elle s’est reconstituée sous l’appellation de Front socialiste révolutionnaire des travailleurs et à été de nouveau dissoute. Elle a alors adopté le nom d’Action directe et a été redissoute aussitôt !

Notre correspondant argentin était un NR espagnol immigré. Il avait traduit une partie de l’œuvre de Jean Thiriart en espagnol et il diffusait celle-ci en Amérique latine. Il militait au sein de la gauche péroniste et avait fondé l’association Droit au logement argentine. Il est mort les armes à la main lors d’une action de commando de l’Armée de guérilla du peuple !

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