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:::::::: textes idéologiques :: douguine ::

La main glisse vers le holster …

26/07/03 15.26 t.u.
Alexandre Dougine

Ce texte est l’éditorial du numéro 7 d’Elementy. Paru le 20 septembre 1998, bien qu’ancien de près de quatre années il n’est absolument pas « daté » et il illustre parfaitement la pensée de notre camarade et collaborateur moscovite.

Héraclite appelait l’« hostilité » la « mère de toutes choses ». Partout dans le monde il y a des pôles opposés : exécuteurs et victimes, hommes et femmes, autorité coercitive et sujet rebelle. Guerre des éléments. Guerre des classes, des races, des systèmes économiques, des intérêts matériels, des ambitions, des idées. Pourtant depuis un certain temps, la conscience ordinaire a pris l’habitude de faire une démarche démagogique : une contradiction n’empêche pas l’harmonie générale ; à la fin, les opposés s’accordent. Le conte de fées d’une fin heureuse, une synthèse indolore et sans problèmes. La croyance naïve en un « troisième » être, complètement prisonnier de l’ouragan du fatal combat des deux premiers.

Le monde réel est construit selon les lois de la dualité. Peut-être cette réalité, quelque part dans l’infini, cesse-t-elle d’exister, suivant une loi inconnue (et non prouvable) de Lobachevsky ou une affirmation théologique de Nicolas de Cuse. Tant que nous aurons affaire à un monde concret, l’hostilité restera le dénominateur commun de l’existence. Le problème n’est pas celui du darwinisme vulgaire et de la « lutte pour la vie ». Tout sujet, tout être, toute idée est tiraillée entre deux limites : l’existence et la non-existence, la vie et la mort, la présence et l’absence, l’attraction et la répulsion, les ressemblances et les différences, et ainsi de suite. Les frontières sont opposées, inamicales pour chaque coté. Leur présence emplit la réalité de drame, de dynamique, de force et d’angoisse.

C’est pourquoi l’agression est la loi fondatrice de l’existence.

Il est possible de dessiner un grand nombre de trajectoires, par lesquelles passent les décharges de l’énergie cosmique. Il est possible d’étudier l’attraction et la répulsion des particules au niveau atomique et, de cette manière, de comprendre le principe d’agression se trouvant à la base des armements nucléaires. Il est possible de s’attaquer à la cosmologie et d’explorer le fantastique processus de disparition de la matière dans les masses gravitationnelles des trous noirs. Il est possible d’établir une typologie de la violence parmi les animaux et de dessiner des graphiques des poussées d’agression dans la société humaine. Finalement, il est possible d’examiner à cette lumière les doctrines de lutte des classes ou de haine raciale. L’agression est un phénomène significatif et complexe, fondamental, de la réalité cosmique. Par son universalité, elle dépasse peut-être tout le reste …

Quel que soit le type d’agression que nous examinons, depuis le début nous rencontrons les définitions de deux positions, deux pôles, deux frontières, entre lesquels s’accumule et jaillit l’éclair de la violence, le feu brûlant de la guerre. (à ce propos, le même Héraclite pensait précisément que le feu était le fondement mystique du cosmos).

Pour « Elementy », la définition de ce qui est nôtre et de ce qui est étranger, de ce qui est amical et hostile, ne présente aucune difficulté. Dès le premier numéro, nous avons tracé une ligne de démarcation entre le « nous » et le « pas nous », suivant la logique de Schmitt et la thèse de Sartre sur la « lutte des consciences ». Manifestement, seule l’agression peut exister entre le « nous » et le « pas nous ». Que cette agression soit réelle ou potentielle, qu’elle s’exprime par un conflit mortel direct ou qu’elle mûrisse secrètement dans une inaction apparente, c’est une autre question. La trêve peut sembler longue. Mais tôt ou tard elle sera rompue.

« Nous », d’un point de vue spirituel, c’est la Tradition, la société organique, la Révélation supra-humaine, la totale supériorité du spirituel sur le physique, la hiérarchie, la différenciation qualitative, l’affirmation de l’éthique du héros au-dessus de l’éthique du marchand.

« Nous », d’un point de vue social, c’est le socialisme, l’égalité matérielle, la communauté, la domination du principe d’équité sur le principe de profit et d’efficacité, le collectivisme, et le nationalisme.

« Nous », d’un point de vue géopolitique, c’est l’Eurasie, l’alliance continentale, les forces de la terre, le bloc géant formé autour de la Russie.

« Nous », d’un point de vue du style, c’est le mouvement, la vie, l’activité, la maîtrise, l’Amour et la Mort.

« Pas nous », d’un point de vue spirituel, c’est le monde moderne, la civilisation occidentale commençant avec les Lumières, l’humanisme, le cartésianisme et le kantisme, l’individualisme, le matérialisme, la domination de la société marchande.

« Pas nous », d’un point de vue social, c’est le capitalisme, la hiérarchie basée sur la richesse matérielle, l’accent mis sur le profit et sur l’intérêt, l’égoïsme, l’individualisme, le cosmopolitisme.

« Pas nous », d’un point de vue géopolitique, c’est l’Amérique et l’Occident, les forces de la mer, le monde anglo-saxon, l’atlantisme et le mondialisme.

« Pas nous », d’un point de vue du style, c’est la stagnation, le conservatisme, le conformisme, la tranquillité, la couardise, la prudence, la froideur, l’indifférence, et la peur égoïste de la mort.

Entre ces pôles du « nous » et du « pas nous » jaillit une haine inexorable et terrible. L’un exclut l’autre. Dans ce cas, la « lutte des consciences » est absolue, puisque tous les cas de désaccord à l’intérieur de chaque camp disparaissent lorsqu’ils sont face à un système de valeurs totalement étranger, opposé, géant. Les anarchistes, les fascistes, les communistes, les nationalistes de gauche, les non-conformistes se retrouvent dans le même camp, en dépit de toutes les contradictions internes.

Une nouvelle carte des conflits et des batailles, des actes terroristes et des polémiques,
des attaques et des manœuvres stratégiques se dessine. Nous entrons dans une époque complètement unique de Nouvelle Agression, où tous les anciens opposés, rivaux, adversaires et ennemis restructurent radicalement leurs rangs. Les communistes d’hier fraternisent avec les capitalistes sous les slogans du mondialisme, les fascistes d’hier serrent les mains des anarchistes dans les divers centres du combat contre le mondialisme.

Le « Nouvel Ordre Mondial », la « société ouverte », le gouvernement mondial, le marché planétaire, les droits de l’homme, le One World, l’universalisation de l’Occident et de son modèle, le libéralisme, la canonisation de l’idiot ordinaire comme représentant normal et moyen de l’humanité. Cela vient d’un seul camp, celui du « pas nous ».

L’Empire eurasien, les « ennemis de la société ouverte » (regardez précisément qui est inclus dans cette catégorie par Karl Popper dans « La société ouverte et ses ennemis » – c’est nous), la liberté des nations et des peuples pour maintenir leur originalité, leur autonomie, leur hiérarchie spirituelle, leur différenciation nationale, les valeurs supra-humaines, pour l’Orient et contre l’Occident, le droit exceptionnel à être appelé « humain », attribué seulement au héros, au sage, au dévot, au soldat. C’est le camp du « nous ».

Deux positions qui ne peuvent pas être réconciliées, deux super visions-du-monde englobant tout, deux projets mutuellement exclusifs de l’avenir de l’humanité.

Entre eux il y a seulement l’inimitié, la haine, le combat brutal dans les règles ou sans les règles, pour l’extermination, jusqu’à la dernière goutte de sang. Entre eux il y a des monceaux de cadavres, des millions de vies, des siècles interminables de souffrances et d’actions héroïques.

Lequel d’entre nous résumera l’Histoire ?

A quoi ressemblera sa fin ?

Qui dira le dernier mot ?

Qui rira le dernier ?

Qui tirera la dernière balle dans le corps de l’ennemi tombé ?

Eux ou nous ?

« Nous » ou « pas nous » ?

Cela sera décidé par la guerre. La « mère de toutes choses ».

Traduit du russe par Victor Olevich.

 
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