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Subhas Chandra Bose, l'armée nationale indienne et la guerre de libération de l'Inde

18/03/04 10.51 t.u.
Ranjan Borra


Pendant cette longue période «d'hibernation», entre l'arrivée de Netaji à Berlin et le début des opérations des deux organisations, on peut raisonnablement supposer que la création d'une légion indienne, qui pourrait être transformée en une Armée Indienne de Libération en Occident, traversa l'esprit de Bose. Il discuta peut-être même de cette question avec ses collègues -- les compatriotes indiens en Allemagne qui l'avaient rejoint -- pour savoir comment réaliser cette idée. Cependant, comme précisé plus haut, son premier mémorandum soumis au gouvernement allemand n'incluait pas un tel plan. Selon N.G. Ganpuley, qui fut son adjoint à Berlin,

Netaji lui-même, lorsqu'il quitta l'Inde, ne pouvait pas, par aucun effort d'imagination, avoir pensé à former une unité armée nationale en-dehors du pays, et par conséquent il n'avait pas de plans précis, prêts à être réalisés. Même à Berlin, il ne pouvait pas penser à cela pendant les quelques premiers mois de son séjour. [3]
Quand et comment en vint-il donc à concevoir un tel plan? Mr Ganpuley raconte un épisode intéressant à cet égard. Pour citer à nouveau son livre:

Tout vint d'une inspiration du cerveau de Netaji qui commença à travailler à partir d'un simple incident. Il lut un jour qu'une demi-douzaine de prisonniers de guerre indiens étaient amenés à Berlin par le Département de la Radio pour écouter la BBC et d'autres stations qui émettaient en hindoustani. Il les vit venant ici non comme des Indiens libres, mais comme des prisonniers. Ils étaient amenés chaque jour au Service de la Radio pour écouter et pour traduire les programmes en hindoustani, et étaient renvoyés dans leurs quartiers escortés par une sentinelle. Après avoir eu une conversation avec eux à propos de la guerre, de leur captivité et de leur vie actuelle, son esprit actif commença à travailler ... Il y réfléchit pendant quelque temps et décida de former une petite unité militaire nationale ... A peine avait-il pris cette décision ... qu'il commença à négocier avec la section des Affaires Etrangères avec laquelle il était resté constamment en contact. Il leur exposa ses plans pour entraîner de jeunes Indiens des camps de prisonniers pour en faire une milice nationale. [4]
Bien qu'un peu sceptiques et hésitants au début, les Allemands répondirent à ces plans de manière encourageante. C'était à un moment psychologiquement bien choisi par Netaji. Les forces alliées avaient été vaincues sur le continent, et la Wehrmacht progressait avec succès en Union soviétique. Ce fut aussi une coïncidence historique qu'un grand nombre d'Indiens de l'armée britannique, prisonniers de guerre capturés pendant l'offensive éclair de Rommel en Afrique du Nord, se trouvaient dans les mains des Allemands. La première idée de Netaji fut de former de petits groupes de parachutistes pour faire de la propagande et du renseignement à la frontière nord-ouest de l'Inde. La réaction de quelques prisonniers sélectionnés, amenés à Berlin à partir du camp de Lamsdorf, et de Cyrénaïque, fut si encourageante qu'il demanda à ce que tous les Indiens prisonniers en Afrique du Nord soient amenés en Allemagne immédiatement. Les Allemands accédèrent à cette requête, et les prisonniers commencèrent à être rassemblés au camp d'Annaburg, près de Dresde. Les efforts de recrutement, cependant, rencontrèrent au début quelque opposition de la part des prisonniers, qui à l'évidence s'étaient mépris sur les intentions et les motivations de Netaji. A cet égard Hugh Toye écrit:

Lorsque Bose lui-même visita le camp en décembre il y avait encore une hostilité marquée. Son discours fut interrompu, et beaucoup de ce qu'il avait à dire ne fut pas entendu. Mais les conversations privées furent plus encourageantes; les questions des hommes montraient leur intérêt : quel rang auraient-ils ? comment l'ancienneté dans l'armée indienne serait-elle considérée ? comment seraient les relations entre les légionnaires et les soldats allemands ? Bose refusa de marchander, et quelques-uns qui auraient pu être des recrues de valeur renoncèrent. D'autre part, de nombreux hommes lui rendirent hommage comme à un patriote indien, et plusieurs se dirent prêts à rejoindre la Légion inconditionnellement. [5]
Netaji chercha et obtint un accord des Allemands, que la Wehrmacht entraînerait les Indiens dans la plus stricte discipline militaire, et qu'ils seraient entraînés dans tous les services de l'infanterie, à utiliser les armes et les véhicules motorisés de la même manière qu'une unité allemande; les légionnaires indiens ne seraient pas mélangés avec des unités allemandes; qu'ils ne seraient pas envoyés sur un front autre que l'Inde pour combattre les Britanniques, mais qu'ils seraient autorisés à combattre en défense à tout autre endroit s'ils étaient surpris par une unité ennemie; que dans tous les autres domaines les membres de la Légion jouiraient des mêmes facilités et commodités concernant la solde, les vêtements, la nourriture, les permissions, etc, comme une unité allemande. En décembre 1941 tous les arrangements étaient terminés et la tâche suivante fut de persuader les hommes de s'engager et de former le noyau. Il apparut que les prisonniers avaient besoin d'être convaincus qu'il y avait aussi de jeunes civils indiens, étudiants, bien placés dans la vie, et responsables de leurs familles, qui étaient prêts à tout abandonner pour rejoindre la Légion. Dix des quarante jeunes indiens résidant alors à Berlin s'engagèrent. Ils furent rapidement rejoints par cinq prisonniers qui étaient déjà à Berlin avec la propagande radio allemande, et le premier groupe de quinze hommes fut ainsi formé.

Le 25 décembre 1941, une réunion des résidents indiens à Berlin fut annoncé dans le local du Centre de l'Inde Libre, pour donner une fête d'adieu aux quinze premiers qui devaient partir le jour suivant pour Frankenburg, le premier camp d'entraînement et Quartier Général de la Légion. La brève cérémonie fut simple et solennelle. Netaji bénit la Légion, la première du genre dans l'histoire du combat pour l'indépendance de l'Inde. Il la baptisa Azad Hind Fauj (Armée de l'Inde Libre). L'Armée indienne de libération en Occident connut ainsi une humble et modeste naissance.

La force de la Légion augmenta régulièrement, et le travail de recrutement continua sans faiblir. Dès qu'ils furent suffisamment entraînés et disciplinés, les membres du premier groupe reçurent la responsabilité additionnelle de visiter le camp d'Annaburg et d'aider au recrutement. Alors que la Légion était envoyée à Frankenburg en Saxe, un autre groupe fut envoyé à Meseritz dans le Brandebourg pour être entraîné aux tactiques de guerre. Abid Hasan et N.G. Swamy, les deux premiers recruteurs que Netaji avait envoyés au camp d'Annaburg en 1941, étaient devenus de facto membres fondateurs de la Légion à Frankenburg et de la Compagnie irrégulière à Meseritz, respectivement. A Meseritz, les Indiens furent placés sous le commandement du capitaine Harbig, dont le premier objectif était de leur faire oublier qu'ils avaient été des prisonniers.

Il y avait aussi des Tadjiks, des Uzbeks et des Persans s'entraînant pour des rôles militaires similaires à ceux prévus pour les Indiens. En temps utile, les recrues poursuivirent par des entraînements à des opérations tactiques, telles que l'utilisation de la radio, sabotage et équitation, et aussi faire des parcours spéciaux pour la montagne et les parachutistes. D'après Toye, «le moral, la discipline et les relations indo-allemandes étaient excellentes, les officiers allemands de premier plan.» [6]

Netaji visitait les camps de temps en temps et regardait les progrès de ses stagiaires. Comme il était lui-même attiré par l'entraînement militaire et la discipline, il observait les méthodes d'entraînement allemandes avec un grand intérêt. Il est bien évident qu'en Allemagne Netaji lui-même supporta les rigueurs de cet entraînement, bien que les documents sur ce sujet manquent encore. En Inde, il était membre du Corps d'entraînement de l'Université et commandait les volontaires à la session annuelle du Congrès National Indien, mais il n'avait jamais eu une véritable éducation militaire avant son arrivée en Allemagne en 1941. Comme l'écrit Joyce Lebra: «Bien que Bose n'avait pas eu d'expérience militaire auparavant, il subit l'entraînement et la discipline à la manière allemande, en même temps que les soldats de la Légion indienne.» [7] Pour lui, la création d'une Légion était plus positive, plus nationaliste, et plus satisfaisante que la simple propagande radio. A la différence de ses ex-compatriotes du Congrès National Indien, incluant Gandhi, Nehru et Patel, il recherchait la confrontation avec les Britanniques -- avec une armée - plutôt que faire un compromis avec eux autour d'une table de conférences, sur la question de la liberté de l'Inde. Croyant fermement en la discipline et l'organisation, rien peut-être ne pouvait être plus satisfaisant pour lui que de voir ses hommes entraînés par le commandement allemand, avec des officiers du plus haut niveau. En quatre mois, le nombre de recrues monta jusqu'à 300. En six autres mois, 300 autres s'y étaient ajoutés. En décembre 1942, exactement un an après que le recrutement de la Légion ait commencé, elle atteignit la force de quatre bataillons. Au début de 1943 la Légion serait forte de 2 000 hommes, bien partie pour atteindre son maximum de 3 500 hommes. Mais revenons au début de 1942, presque un an après l'arrivée de Netaji à Berlin.

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