02/11/04 10.05 t.u. Sacha Papovic

L’actualité géopolitique, l’effervescence en cours sur notre continent, la grande lutte planétaire entre l’Amérique et le reste du monde, se manifestent aujourd’hui sur le continent européen. Nous, Macédoniens de souche européenne et de confession orthodoxe, souhaitons lancer un appel à nos frères européens, un appel à la fraternité, un appel au secours ! Au nom du géopolitologue Krum Velkov, éditeur de la première revue macédonienne de géopolitique, d’inspiration anti-mondialiste, éditée à Skopje, nous appelons les Européens à la solidarité continentale contre les menées mondialistes et américaines contre notre pays!

Un référendum doit avoir lieu en Macédoine le 7 novembre prochain. Quels sont ses enjeux, quelles en sont les implications géopolitiques? Commençons par en expliquer l’arrière-plan, qui couvre évidemment toute la question balkanique. L’actuel gouvernement macédonien a pris la lourde décision de diviser et de fractionner le pays, sous prétexte de faire passer une loi sur les “communautés locales”. Cette loi, qui se pose comme “démocratique”, livrera, si elle passe, 5000 à 6000 km2 du territoire macédonien à des autorités locales albanophones, liées, bien entendu, aux structures politiques et terroristes albanaises et kosovars. De facto, le Kosovo tout entier est actuellement sous le contrôle des Albanais. Si la loi sur les “communautés locales” passe en Macédoine, à l’issue du référendum du 7 novembre 2004, les Albanais contrôleront entièrement une portion importante du territoire macédonien, leur permettant ainsi d’étendre leur assiette géopolitique, d’établir définitivement leur emprise sur le Kosovo serbe et de stabiliser la région à leur profit. Les Albanais sont tous adeptes, désormais, de la théorie du “Plus Grand Kosovo”, dont ils feront de Pristina la capitale et le centre névralgique de toute l’albanité islamique et balkanique, comprenant le Kosovo lui-même, le Sud de la Serbie (qu’ils convoitent), le Nord de la Macédoine (que le prochain référendum risque de leur livrer) et le Nord de l’Albanie, plus islamisé que le Sud. En effet, la partie méridionale de l’Albanie est largement chrétienne-orthodoxe, entretient des liens étroits avec la Grèce, abrite une présence militaire grecque depuis 1997. Au Kosovo et en Macédoine du Nord, les Albanophones sont pour l’essentiel musulmans, pro-turcs et pro-américains. La “conquête”, légale et pacifique, mais illégitime et mal intentionnée, des territoires macédoniens, constitue, pour l’albanité musulmane des Balkans, une étape nécessaire pour se tailler une position hégémonique dans la région, ce qui correspond évidemment à la stratégie américaine de stabiliser le Kosovo au profit de Washington et du Pentagone et de faire des Albanais ses alliés privilégiés contre les peuples slaves et orthodoxe, le tout avec la complicité turque.

Le Kosovo est à l’Amérique du 21ième siècle,qui prépare un 21ième siècle tout aussi américain que le 20ième, l’équivalent de la tête de pont normande en 1944. Le Kosovo est une “place d’armes” qui permettra, par Albanais interposés, de sécuriser les positions de l’US Army dans les Balkans. Si le Kosovo n’a pas les frontières du “Plus Grand Kosovo”, rêvé par les ultra-nationalistes albanais, il restera en permanence fragilisé, avec des “frontières démembrées” (pour reprendre le vocabulaire de Vauban et Richelieu). Et si le Kosovo garde des frontières démembrées, l’hégémonisme américain dans les Balkans restera fragile. Tel est le véritable enjeu du référendum macédonien qui se tiendra le 7 novembre prochain !

L’actuel gouvernement macédonien est un gouvernement de marionnettes pro-occidentales, une sorte de Géorgie des Balkans. Le Président macédonien Branko Crvenkovski joue dans les Balkans le même rôle que Salikashvili en Géorgie dans le Caucase. Leur fonction à tous deux est identique dans le cadre de la stratégie générale des Etats-Unis. Crvenkovski obéit à l’ordre du jour des Américains et crée, au détriment de sa propre patrie, les conditions matérielles de l’avènement du “Plus Grand Kosovo”.

Les forces nationales macédoniennes agissent aujourd’hui pour faire échouer le référendum suggéré par Crvenkovski et ses maîtres américains. L’objectif des forces nationales macédoniennes est de faire en sorte que le peuple dise NON au projet occidentaliste de diviser le territoire de la Macédoine et d’en livrer d’importantes portions à l’appétit des impérialistes albanais, fidèles au passé ottoman et à l’alliance américaine. Si le NON des patriotes macédoniens est massif, ce sera la première grande victoire des forces grandes-européennes dans les Balkans. Les Américains se rendent compte que le référendum peut échouer : leurs relais médiatiques font pression sur le peuple de Macédoine pour qu’il s’abstienne de voter, pour qu’il boycotte le scrutin, afin de donner du poids aux voix albanaises minoritaires. Les stratèges de Washington connaissent l’enjeu et savent que les résistances populaires européennes seront tenaces contre les intérêts américains et albanais dans la région.

Il est important que les peuples d’Europe centrale et occidentale connaissent la vérité, prennent conscience de l’enjeu terrible de ce référendum. Le combat que mènent les forces nationales macédoniennes aujourd’hui est un combat anti-mondialiste au coeur même de la région hautement stratégique que sont les Balkans, sans lesquels l’Europe n’est jamais qu’un continent estropié, mutilé, incomplet.

Vive la résistance populaire macédonnienne !
Vive les balkans européens libérés !
Pas un mètre carré pour l'USA army !

Sacha Papovic