03/06/02 22.53 t.u. géostratégie.com

Cet appel en surprendra quelques-uns. D’ordinaire, c’est une Europe condescendante qui envoie ses missi dominici surveiller les urnes d’autrui. Alors, pourquoi cette alarme ?

- Parce que les présidentielles françaises se sont déroulées dans une ambiance délétère (le président du Front National, Jean-Marie Le Pen dénonçant même publiquement des fraudes répétées et graves).

- Parce qu’à l’issue de ces élections, la France s’est retrouvée avec un président élu avec des pourcentages qu’on ne rencontre plus guère que dans quelques (rares) républiques tropicales.

- Parce qu’en dépit de tout cela, l’actuel président français, M. Jacques Chirac, se retrouve propulsé à la tête de l’État par moins d’un tiers des citoyens de son pays.

- Parce que la prochaine assemblée risque de ne refléter, in fine, qu’une poignée de formations politiques – UNMP, RPR, UDF, PS, PCF, Verts, à l’exclusion de toutes les autres – CPNT, FN, Génération écologie, LCR, Lutte-Ouvrière, pour les plus connues – qui ont pourtant rassemblé plus de 30 % des suffrages lors de dernières présidentielles.

- Parce que rien ne nous dit que si fraude il y eu, fraude il n’y aura pas.

- Parce qu’on sait, depuis l’assassinat de Pim Fortuyn aux Pays-Bas, jusqu’où peuvent tomber nos démocraties si propres sur elles.

Ces faits font légitimement craindre que ces législatives ne reviennen, tsimples exemples, qu’à exclure de la représentation nationale française la droite populiste (20 %), l’extrême-gauche (12 %), et à intégrer de gré ou de force (en clair la faire disparaître en tant que mode de pensée politique propre) la composante fédéraliste de la droite parlementaire sortante (8 %). Tout ceci revenant à exclure de la représentation nationale, ad minimo, 40 % du corps électoral !

Pour toutes ces raisons, les signataires demandent que l’Organisation de l’unité africaine (OUA) dépêche au plus vite des observateurs pour veiller au bon déroulement de ces législatives.

Pourquoi l’OUA ?

- Parce que cette instance compte parmi les plus sûres démocraties de la planète, Cameroun, Mali et Sénégal, pour ne citer qu’elle.

- Parce que qui mieux que des observateurs de ces démocraties-sœurs de notre République Française – qui connaissent si bien nos institutions, dont ils se sont souvent inspirés, et notre langue, dont ils sont les ardents défenseurs – est à même de s’acquitter de cette tâche ?

Alors, aidez-nous, l’instant est grave.

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