05/12/04 6.05 t.u. Jean-Marc Brissaud

Ce samedi soir j’ai zappé sur la télé dans un moment d’ennui. Miss France sur la Une d’une stupidité renversante, le Téléthon sur le 2 d’un banalité écœurante, un feuilleton stupide sur la trois avec Sylvie Vartan… etc.

Au même moment sur les chaînes arabes : un concert de musique plutôt élitiste sur 2M (Maroc), de la musique arabe plutôt populaire avec des chanteuses sur la 7 (Tunisie) idem sur une des chaînes algériennes et puis, surprise, une belle émission de fado sur la chaîne portugaise qui rappelait que la « saussade » est aussi notre « blues » européen… Il n’était que dix heures du soir… J’aurais pu trouver un bon bouquin ; passer un DVD d’un vieux film français ou me replonger dans le Ring dont les DVD sont incomparables. Non ? Je suis resté deux heures durant sur les chaînes arabes… Que personne ne se moque… Faiblesse ? Je connais les valeurs de notre culture mais qui peut encore les trouver en regardant les télévisions d’aujourd’hui mises à part quelques émissions culturelles d’Arte ou de la Cinq ?

Ces simples constatations valent plus que bien des discours politiques. Ceux qui ne veulent pas de la world civilisation qui s’épanouissait au même moment sur les chaînes italiennes, espagnoles, allemande et françaises (je n’ai pas pu capter les anglaises) doivent comprendre que nous gagnerons pas seuls le combat. Et au risque de choquer mes anciens camarades, je dirais que sans rien renier ni ne nos fidélités ni de nos combats, aujourd’hui, il est devenu impératif de savoir que la défense de toutes nos cultures identitaires sur le territoire français passe aussi par la reconnaissance de la culture arabe (sa langue, sa religion, sa musique, etc…). Nous n’avons voulu ni des uns ni des autres et nous avons mené un combat politique pour empêcher cela. Mais il faut savoir se battre avec les réalités d’aujourd’hui… Je ne suis partisan ni de Saddam Hussein (qui sera jugé par les vainqueurs) ou de Yasser Arafat (qui a su incarner le combat de son peuple) parce que je ne suis ni Irakien ni Palestinien et qu’il sont trop étrangers à tout ce que je suis ; mais je sais que je comprend le combat de tous ces jeunes Palestiniens sans terre ni avenir, comme de tous ces Irakiens à la culture plurimillénaire foulée aux pieds par des Yankee incultes…

Un samedi soir en France je me dis aussi qu’il va falloir terriblement réfléchir dans notre famille politique sur la nécessaire politique arabe de la France et sur son corollaire dérangeant : l’intégration non pas des populations arabes en France (elles n’ont ni la vocation ni l’intérêt de ressembler aux Européens de la décadence que nous sommes devenus) mais de leur langue de leur culture et de leur religion comme nouvelle partie intégrante de la nouvelle Nation française. Nous ne l’avons pas voulu nous l’avons combattu et c’est pourquoi nous sommes capables de le comprendre, dans la tradition de deux hommes (au moins) Frédéric II de Hohenstaufen et Jacques Benoist-Méchin… qui ont sut apprécier et aimer sans jamais rien renier…

Jean-Marc Brissaud

Note de voxnr :

1 pour les incultes le titre est une référence à Francis Cabrel...

2 J-M Brissaud fut un élu et un cadre de premier plan du Front national puis du Mouvement national républicain.