De çi, de là...
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14/09/03 |
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7.14 t.u. |
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Roland Gaucher |
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Explosive manchette de L’Huma, il y a quelques jours, avec ce titre-choc « Le mur de la Honte ». De Sharon, bien sûr !
A ce propos, l’ex-stalinien Guy Konopnicky, qui barbote aujourd’hui dans les eaux cosmopolites de Marianne, pourrait peut-être rechercher dans la collection de L’Huma une manchette identique sur un autre mur de la Honte, celui de Berlin.
On lui souhaitera bon courage.
Intéressant article dans Libération du 5 août, qui consacre une double page à une réunion très discrète, et très protégée, réunissant une centaine de personnalités à l’échelle mondiale et qui s’est tenue à Versailles, le 15 mai 2003. Citons : « Ballets de motards de la police, entourés des forces spéciales nanties d’une oreillette. Des hommes en costume s’extraient de limousines aux vitres fumées. L’accès au Trianon Palace est verrouillé, les voitures fouillées... Le Saint des saints des clubs mondiaux, la Mecque du Gotha mondial, le « top du top » des séminaires de réflexion prend ses quartiers annuels à l’abri des regards. « Bienvenue pour la centaine d’élus du Bilderberg » ».
On apprend que pendant trois jours l’élite de cette société secrète du Bilderberg va discuter des suites de la guerre en Irak, de la lutte contre le terrorisme, de la Convention européenne, etc. En son sein, on trouve des personnalités comme Wolfowitz (n° 2 du Pentagone), Valéry Giscard d’Estaing, Dominique de Villepin, des gouverneurs de banques centrales, des experts comme le juge anti-terroriste Brugière ; des têtes couronnées comme l’Espagnol Juan Carlos et la reine Béatrix des Pays-Bas ; des journalistes qui se sont engagés à respecter la règle de l’omerta (pour la France, Libération ne cite que Nicolas Beytout des Echos et Alexandre Adler du Figaro).
Bref, il s’agit d’une mafia qui rassemble des hommes politiques, des hommes d’affaires, les uns et les autres de dimension internationale, et de grand représentants des médias, qui en la circonstance trahissent leur devoir : informer l’opinion.
Quittons la presse ennemie qu’il est indispensable de lire quand on veut informer l’opinion, pour une mince publication nationaliste La Nation eurasienne, la revue théorique du Réseau géopolitique européen. On y trouve à la fois des textes français et anglais qui dessinent les contours d’une nouvelle « internationale » eurasienne, destinée à s’opposer à l’impérialisme américain.
On en retiendra particulièrement un article consacré à Alexandre Douguine. Rappelons que celui-ci, qui est venu plusieurs fois en France, a été proche de la Nouvelle droite et d’Alain de Benoist, et qu’il a longtemps milité dans la mouvance nationale-bolchevick. Selon l’article, il serait maintenant dans l’ombre de Poutine.
Une poignée de misérables, l’épuration de la société française (Fayard) est un gros volume de plus de six cent pages. Ce livre, bourré de renseignements, a été réalisé sous la direction de Marc-Olivier Baruch, entouré d’une douzaine de sociologues, historiens, chargés de recherches au CNRS, etc.
« Une poignée de misérables » est une phrase qui fut prononcée à la radio, le 14 octobre 1944, par le général de Gaulle. Elle indiquait que, dans son esprit, seule une infime minorité avait collaboré.
La réalité de l’Epuration, menée notamment, avec le concours des misérables staliniens, fut assez différente. Il en résulte de cette longue enquête que 350.000 dossiers durent ouverts ; si l’on considère qu’une bonne partie des personnes inquiétées était mariées, avaient des parents et des enfants, on peut concevoir que de deux à trois millions de Français ont été « perturbés » par cette période.
Les collaborateurs d’Olivier Baruch examinent minutieusement l’effet de l’Epuration dans différentes catégories sociales : le corps préfectoral, la magistrature (on apprend ainsi qu’un seul magistrat n’a pas prêté serment au Maréchal), les avocats, les universitaires, le monde des lettres, le milieu théâtral, les médecins, l’épuration au village, l’épuration parlementaire, le monde économique, etc.
J’aurai sans doute l’occasion de revenir sur cet ouvrage, très bien documenté, mais très ardu à lire. Je signale une lacune (il y en a peut-être d’autres) : dans les annexes, je n’ai vu aucune mention du livre de maître Yves-Frédéric Jaffré, Les Tribunaux d’exception.
Le livre de Pierre Péan sur Le Monde a fait un « tabac ». Pour autant, l’auteur ne reste pas inactif. Selon la lettre confidentielle d’Emmanuel Ratier, il prépare une autre enquête sur les Dassault, à la fois avionneurs et homme de presse. L’ouvrage devrait paraître en octobre chez Fayard.
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