De la mythomanie aux mabouls de l’antiracisme
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21/07/04 |
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10.52 t.u. |
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Roland Gaucher |
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Supposons une chose : une voyageuse du RER est agressée par six hommes (dont quatre maghrébins et deux noirs). Elle s’appelle Leblanc (un nom très franchouillard). Elle porte plainte. Elle se contente de dire qu’on lui a volé de l’argent et qu’on l’a insultée en la traitant de « sale pute de Française » et que parmi les voyageurs, aucun n’a réagi.
L’affaire est transmise à la police. Evidemment, le ministre de l’Intérieur n’intervient pas. Le Président de la République n’est pas averti. Le serait-il qu’il dirait à son entourage qu’il est submergé par les problèmes à résoudre, et qu’il a d’autres choses à faire que de s’occuper de ces conneries. A commencer par l’affaire Sarkozy.
A partir du moment où l’agressée déclare qu’elle a été traitée de « sale juive », et que les voyous identifiés comme Nord-Africains et Noirs ont gravé sur son ventre des croix gammées, alors tout change, tout bascule, et le délire commence :
- le ministre de l’Intérieur, de Villepin, saute sur l’affaire, alerte l’Elysée et la presse ;
- le Chi-chi bondit et exprime son « effroi » ;
- les médias se bousculent pour être les premiers à étaler ce forfait odieux et lui donner une dimension démentielle.
Leur réaction, après les révélations apportées très rapidement par l’enquête, sera en général minable.
Ici, il convient, avant de porter un jugement sur cette affaire, de rendre un hommage aux services policiers. En un rien de temps, il ont démontré le caractère délirant de la plainte déposée par la foldingue Leblanc, dont l’identité n’avait été indiquée par la presse que par l’initiale « L » (alors qu’elle n’est pas mineure, puisqu’elle a 23 ans) et que celle de son compagnon (25 ans !) continue (pourquoi ?) à se limiter à un énigmatique « S ».
Ce délire politique (dans ses plus hautes sphères) et médiatique mériterait toute une enquête. Je vais me limiter à un point.
Dans la société, il existe une hiérarchie des classes sociales : l’aristocratie, les classes moyennes, les milieux populaires.
On retrouve une hiérarchie identique quand il s’agit de définir les victimes du racisme :
1 - l’aristocratie : aucun problème, ce sont les juifs. Et eux seuls. Ils sont des victimes supérieures.
2 - les classes moyennes : on y trouve les maghrébins, les noirs, les musulmans. Ils ont droit, de temps en temps, à une certaine considération.
3 - le lumpen prolétariat : eh ! bien, pas de problème, ce sont les minables franchouillards. Quand ils sont attaqués, dépouillés dans les transports, personne n’en parle dans les médias. A l’extrême rigueur, leur cas mérite trois lignes. Chirac lui-même les traite comme une catégorie à part.
Parmi ces Franchouillards figurent les catholiques. Il suffit d’un graffiti sur les murs d’une synagogue ou sur les tombes d’un cimetière juif pour que ce soit « l’horreur ». Constamment, des inscriptions semblables figurent sur les murs des églises, des vols y sont commis, des graffitis souillent les cimetières chrétiens.
Qui en parle ? Sûrement pas les évêques et les curetons de l’Eglise de France. Ils s’écrasent.
Roland Gaucher
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