Des communistes ... aux altermondialistes
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20/01/04 |
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20.03 t.u. |
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Roland Gaucher |
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Le Parti communiste s’est effondré. Un grand nombre de travailleurs, d’intermittents et de chômeurs qui, autrefois, votaient pour lui, accordent désormais leurs suffrages au Front national.
Il fut un temps où les leaders du Pcf s’appelaient Jacques Duclos, Marcel Cachin, Jacques Doriot, Maurice Thorez, Georges Marchais... Il était normal de les combattre, mais nul ne pouvait nier leurs qualités d’activistes et leur relief personnel.
Aujourd’hui, le pauvre Robert Hue a disparu. Qui s’en souvient ? C’est une femme qui le remplace : l’insignifiante Marie-Georges Buffet.
Il suffit pour s’en rendre compte de se reporter au supplément intitulé « Communistes » publié dans L’Humanité du 7 janvier 2004 relatant le Conseil national des 16 et 17 décembre 2003. Dans son rapport, qui est un monument d’ennui, la dirigeante du Pcf affirme que « les potentialités existent. Notre projet communiste peut répondre aux attentes ».
Mais quel projet ? Il suffit de se reporter à la discussion qui s’ensuit pour constater que la plus grande confusion règne au sein du parti. Tant pour la tactique à adopter à l’occasion des régionales, que pour l’entente avec le Parti socialiste.
Ce dernier, de son côté, semble singulièrement divisé. Et si les trotskistes semblent plus dynamiques, les vieilles querelles doctrinales qui les ont séparés, et qui n’intéressent plus grand monde, ne semblent pas près de s’éteindre.
Il y a toutefois, à l’extrême gauche un mouvement neuf qui se manifeste : celui des altermondialistes. Il a fait l’objet d’une étude réalisée par une sociologue, Isabelle Sommier : Le Renouveau des mouvements contestataires à l’heure de la mondialisation (Flammarion).
A lire cet ouvrage on constate qu’il n’y a pas seulement une crise des partis politiques de gauche et d’extrême-gauche, mais aussi un essoufflement des activités syndicales. Ce phénomène est dû, selon l’auteur, à une forte diminution des travailleurs manuels. Il en résulte que les syndicats, aujourd’hui s’appuient fortement sur les fonctionnaires et les retraités.
Après la chute de l’impérialisme soviétique, l’internationalisme s’est disloqué. Les altermondialistes, qui sont souvent des intellos s’efforcent de le reconstituer. Exemple : Pierre Bourdieu qui, dans son intervention aux états-généraux du mouvement social (23-24 novembre 1996) affirme « qu’il faut réinventer l’internationalisme qui a été capté et détourné par l’impérialisme soviétique, c’est-à-dire inventer des formes de pensée théorique et des formes d’action pratique, c’est-à-dire capables de se situer au niveau où doit avoir lieu la forme de combat. S’il est vrai que la plupart des forces économiques dominantes agissent au niveau mondial transnational, il est vrai aussi qu’il y a un lieu vide, celui des luttes transnationales. »
D’où le recours fréquent à des formes d’action illégales. Ces opérations bénéficient d’un large soutien médiatique. La création d’internet et son extension foudroyante ont été également de sérieux appuis.
Il reste que la principale force qui peut s’opposer à la dictature mondialiste des grands capitalistes exploiteurs et de l’impérialisme américain ne se situe pas dans ces milieux issus de l’extrême-gauche et des intellos bavards, mais dans les résistances nationalistes. Encore faut-il que celles-ci s’unissent. Une internationale populiste reste a créer de Vladivostok à Dublin.
Roland Gaucher
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