29/03/04 9.25 t.u. Israël Shamir

Le film de Mel Gibson est en passe de devenir un événement important - peut-être le plus important - de l'année 2004. Des rumeurs déplaisantes circulent (dans le New York Times) indiquant que M. Gibson aurait cédé : il aurait décidé de censurer l'Evangile. J'espère que ce n'est pas vrai,car un homme susceptible de céder et de censurer l'Evangile n'est pas digne de faire un film au sujet du Golgotha. « Changer ne serait-ce qu'une seule lettre au texte de la Bible, cela reviendrait à détruire le monde », dit la croyance juive. Je souscris : si l'Evangile, la partie la plus importante de la Bible, nous enseigne que le Grand Prêtre des juifs a endossé la responsabilité du verdict, M. Gibson n'a absolument pas le droit d'y changer quoi que ce soit, même sous peine d'être en personne crucifié.

Naturellement, le Grand Prêtre des pourfendeurs de l'antisémitisme, Abe Foxman, le type qui a perçu des pots-de-vin de Marc Rich-le-voleur, n'est absolument pas inquiet de voir d'inoffensifs Goyim américains attaquer des juifs innocents. D'abord, pour la bonne raison que cela n'a aucune chance de se produire. Même si les juifs crucifiaient le Christ, aujourd'hui, à l'heure des infos de vingt heures sur CNN, les Américains n'oseraient rien objecter. Ensuite, toute attaque contre un juif rapporte gros à Abe Foxman : il prospère quand il y a de la castagne.

Non. Ce qui le préoccupe, c'est autre chose.

Foxman et les autres contempteurs du film de Gibson sont préoccupés par la perspective que les jeunes enfants américains d'ascendance juive, comme les fils du gouverneur du Vermont, Dean, ou de beaucoup de nos lecteurs, voient le film et ne s'appellent plus jamais eux-mêmes « juifs». Foxman, Bronfman et consorts ont peur que ces enfants - et les adultes, aussi - n'aillent à l'église, tandis que ces leaders resteront avec leurs homologues retraités, en Floride. Leurs cauchemars sont nos espoirs.

Beaucoup de braves gens se croient « juifs », par erreur, ou par ignorance. A cause de cette erreur, ils paient le prix fort : ils sont obligés de lutter contre « les juifs », tout en soutenant l'organisation. J'ai vu la même chose en Russie, où beaucoup de braves gens se définissaient comme « communistes », à l'époque de Brejnev. Ils étaient placés dans une situation extrêmement inconfortable, qu'il s'agît de justifier l'invasion de l'Afghanistan, comme de la condamner.

Mais aujourd'hui, aucune personne honnête n'a plus aucune obligation d'aucune sorte de se définir comme juif (ve).

L'Eglise a, de tout temps, accueilli ces braves gens d'origine juive en son sein. Ils sont les bienvenus, et le film de Gibson, espérons-le, les éloignera de Foxman et de Caïffe et les amènera vers le Christ. Mais ce projet magnifique ne saurait être mené à bien aux prix d'un compromis idéologique et théologique. L'Eglise est ouverte aux hommes de bonne volonté, et la séparation des agneaux des boucs est un prémisse prometteur du Jugement Dernier. Aujourd'hui, la sortie du film de Mel Gibson nous offre l'opportunité de séparer les agneaux des boucs.

Joe Sobran, éditorialiste de Washington, m'écrit :

« Le simple fait que le film de Mel Gibson expose l'histoire évangélique suffit à ce qu'il soit accusé d' « antisémitisme ». Avez-vous remarqué que la chrétienté, l'Eglise catholique, les papes, Martin Luther, beaucoup des auteurs chrétiens les plus éminents - les Evangiles eux-mêmes - sont, en permanence, qualifiés d'antisémites ? Mais ce n'était généralement pas (jusqu'ici) le cas de Jésus lui-même. Pourquoi donc ? A l'évidence, on essaie de nous dire quelque chose, avec toutes ces accusations d'antisémitisme. Un homme a tenu tête aux autorités juives de son temps, suscitant leur ire, et il a inspiré DEUX MILLE ANS d'antisémitisme ! Pourquoi s'en tirerait-il à si bon compte ?

Pourquoi ne viendraient-ils pas, tout simplement, le mettre en accusation ? C'est tout simplement ce qu'ils entendent faire. Alors, qu'ils le disent. Vous savez, quand ils parlent d' « antisémitisme », ils parlent, en réalité, du Christ. S'ils ne le disent pas, alors : à nous de le dire ! »

Vraiment, ce film peut réveiller les chrétiens américains et les porter au degré du sacrifice suprême et de la gloire du Christ. Cela amènera les « juifs » américains au sommet de leur long processus d'assimilation - dans l'Eglise. Cela les libèrera. Car le christianisme, c'est, avant tout, la liberté.

Alors, la Terre sainte demeurera comme le socle de la Croix, et elle ne sera plus le piédestal de l'Antéchrist.

On Jewishtribalreview.org, 08.02.2004
http://jewishtribalreview.org/shamir9.htm

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