17/12/04 17.53 t.u. Thomas Wagener

Le sommaire d’Envoyé spécial, hier, 16 décembre, sur France 2 nous faisait craindre une suite de reportages totalement politiquement corrects (un sur Jamel, un autre sur les terrifiants néo-nazis est-allemands...). Or c’est une très sympathique soirée nationaliste que nous avons passé grâce aux programmateurs de l’émission. A tel point qu’on peut se demander si l’équipe d’Envoyé spécial n’a pas été secrètement infiltrée par une cellule nationale.

Je m’explique, le téléspectateur a d’abord dû subir un reportage d’UNE HEURE consacré au comique Franco-marocain Jamel Debbouze. Jamel à Trappes, Jamel en spectacle, Jamel au Maroc… Comme d’habitude, le comique est tellement insupportable que n’importe quel téléspectateur a subitement envi de voter Le Pen dès le premier quart d’heure.

Après cet épuisant reportage, un autre est consacré à la police du rail. Et c’est un splendide reportage bien sécuritaire, digne du Jean-Pierre Pernault pré-21 avril 2002. Pickpockets roumaines mineures, délinquants basanés qui se battent contre les flics… On se croirait dans les pires cauchemars du militant lepéniste de base ! Une vraie pub pour l’extrême droite !

Mais ensuite, c’est la pièce de maître, les fameux néo-nazis allemands. Voyage dans le ventre de la bête immonde, à savoir la Suisse saxonne (Allemagne de l’est) qui contraste singulièrement avec les riantes cités ethniques du précédant reportage. On voyage dans une paisible région rurale qui tranche avec l’image caricaturale de l’ex-RDA. Le journaliste galère pour trouver des crânes rasés, les membres du NPD (appelé à chaque fois « parti néo-nazi ») ressemblent à de bons pères de famille. Les skinheads radicaux semblent avoir disparus. Le seul vendeur de camelote nazie est un immigré chinois installé en République tchèque. Le journaliste réussit quand à trouver un immigré iranien jadis tabassé par deux mongoliens locaux et filme une discothèque « néo-nazi ». En effet, les jeunes à l’intérieur portent des marques portées par les néo-nazis ! Ce qui fait immédiatement pleurer le traducteur allemand !

N’ayant pas réussi à trouver des amateurs de svastikas en province, le valeureux journaliste se rend à Berlin pour assister aux réunions d’un « groupe néo-nazi ». Les jeunes militants proches du NPD se montrent à visage découvert et ne montrent aucune xénophobie. Ils parlent de lutte contre la mondialisation, de socialisme, d’économie pour le peuple et ne veulent pas se laisser caricaturer et réduire aux années 30-40. Ensuite, le journaliste suit une manifestation de nationalistes. Pas de croix gammées, les Allemands manifestent silencieusement en mémoire des bombardements alliés. La population locale les soutient et les seuls opposants à la manif sont quatre « antifas » qui se cachent derrière un drapeau israélien ! Etat connu pour son respect des droits de l’Homme. Tout le reportage est marqué par un contraste extrême entre les propos alarmistes du journaliste et le manque de spectaculaire des images à tel point que le téléspectateur (même peu callé en politique) se demande si le journaliste ne se fout pas volontairement de sa gueule. Un peu comme dans les films d’horreur débiles qui font plus rire que peur et dont on se demande si leur nullité n’est pas volontaire.

Ensuite, dans le dernier reportage, on a doit à un sujet sur le pinard et le bienfait des traditions viticoles et blablabla… Un vrai reportage identitaire.

Bref, ce numéro d’Envoyé spécial a été un véritable manifeste nationaliste subliminal en quatre parties.

1 Un immigré même intégré ne sera jamais français

2 L’insécurité règne et les immigrés en sont la cause

3 Les nationalistes radicaux font du bon boulot

4 Il faut défendre les traditions et l’identité française