Grand écran et minable programmeur
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31/03/04 |
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8.31 t.u. |
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Aurora Uzas |
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Ferry Luc est-il percepteur de nos chères têtes blondes ou, désormais, propagandiste ad majorem Spielbergi gloriam ?
La question mérite, franchement, d’être posé.
Le gouvernement français, nous apprend le, décidément bien renseigné, Jerusalem Post a demandé aux établissements scolaires de projeter des films liés à l’Holocauste : La liste de Schindler, Le choix de Sophie ou Le Pianiste, officiellement, pour lutter contre l’antisémitisme, rapporte le quotidien.
En fait, il s’agit de l’une des mesures contenues dans le Guide Républicain du ministre Luc Ferry, qui sera diffusé dans les écoles à 300 000 exemplaires pour les cours d’éducation civique.
Compte tenu du passé islamophobe de Ferry-la-haine, l’on est en droit de se poser des questions quant à cette restriction, pour le moins surprenante, à ce seul volet du Racisme, celui qui vise la communauté mosaïque française.
En effet, il eut suffi pour combattre l’islamophobie rampante de programmer un film comme le 13ème Guerrier, où l’on voit un Sarrasin, un poète bagdadi plus précisément, combattre les forces du mal l’épée à la main à côtés de ces frères d’armes Vikings…
Serait-ce qu’en plus de sa vindicte à l’endroit des musulmans, Ferry a, un plus, les Scandinaves (et/ou les païens) dans le nez ?
Mais, semble-t-il – avec Ferry et le crime organisé syndical qui gangrène le Mammouth, en tout cas – à l’impossible nul n’est tenu. Il faudra donc nous contenter de ce pas, volontairement, limité, dans la lutte contre les discriminations.
Ferry passe pour une pointure en matière de littérature. Possible. À l’évidence, il n’en est pas de même avec le 7ème Art.
Certes, je ne contesterai pas le choix du Pianiste, mais pour quelle obscure raison imposer à un public immature et, par là, influençable, un pensum pompeux et faux comme La liste de Schindler, dont tout un chacun sait qu’il n’est que le fatras apologétique d’un individu douteux que même sa veuve a renoncé à défendre ?
Deux films de Spielberg sur trois. Tiens ! Serait-ce trop demander au sieur Ferry de nous rendre quelques comptes sur ce choix par trop biaisé en faveur d’un milliardaire plein aux as et de sa production ?
Une propension suspecte à la brosse (intéressée ?) à reluire d’autant plus suspecte qu’il existait, évidemment, d’autres œuvres cadrant avec le but, l’officiel du moins, affiché de cette opération. Je pense ici au film de Louis Malle, Nuit & Brouillard ou encore au poétique La vie Est Belle. Films européens, qui plus est.
Et quant à inculquer des valeurs patriotiques aux jeunes Français, et en restant fidèle au contexte historique, La Bataille du Rail n’eut pas fait tâche.
Et quitte, à choisir, à tout prix, un film américain et prenant des libertés avec l’Histoire, restait l’inégalable To be, or not to be de Lubitsch…
Ferry, une fois encore, a préféré courber l’échine devant les lobbies. Faut-il même s’en étonner ?…
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