L’affaire Gollnisch
 |
14/12/04 |
 |
5.47 t.u. |
 |
Roland Gaucher |
|
Il y a des sujets tabous. Gollnisch est en train d’en faire l’expérience. Parmi ceux-ci : l’extermination des juifs durant la seconde guerre mondiale et le rôle qu’y ont joué les chambres à gaz.
Citons ici Libération du 30 novembre : « Interrogé lors d’une conférence de presse au sujet des chambres à gaz, Bruno Gollnisch avait précisé qu’il ne remettait pas en question leur existence, mais doutait du nombre de morts et demandait que les historiens puissent discuter librement de leurs présence dans tel ou tel camp. »
Quoi de plus naturel que ces propos ? C’est le rôle des historiens de donner leurs points de vue sur n’importe quel sujet, points de vue qui peuvent à leur tour être librement réfutés. On évoque en ce moment le souvenir de Napoléon. Cela ne plaît pas à l’hebdomadaire Marianne, qui voit dans l’Empereur un pré-fasciste. C’est le stricte droit d’un journal d’exprimer un point de vue, comme il est normal qu’il soit contesté. Rappelons, ce qui est très oublié aujourd’hui, qu’au XIX° siècle, un quidam publia un ouvrage où il affirmait que l’Empereur n’avait jamais existé, et que les douze maréchaux de l’Empire étaient en réalité les douze signes du zodiaque. Cela fit rire tout Paris, mais on ne demanda pas que l’auteur soit poursuivi devant les tribunaux.
Il n’en va pas de même pour Gollnisch. Deux semaines après sa conférence de presse, il a été suspendu de sa fonction de professeur de Droit et de Civilisation japonaise à Lyon, dans l’attente de la réunion d’une commission de discipline. Comme celle-ci se faisait attendre, alors Perben est entré en lice.
Une enquête préliminaire a été ouverte sur cette affaire. Les recherches aboutirent à cette conclusion : il était difficile pour la Justice de poursuivre Gollnisch.
C’en était trop pour Perben. Il ordonné des poursuites ! ...
Rappelons quand même que l’autorité qui s’est prononcée sur les « crimes nazis » était le tribunal de Nuremberg, c’est-à-dire celui des vainqueurs. Les vainqueurs en la circonstance, étaient les impérialistes américains et les bolcheviks staliniens ; ceux-ci sont responsables de dizaines de millions de morts pendant la guerre civile, puis dans les goulags, ce qu’on n’évoque jamais dans les médias ; ceux-là, par leurs bombardements firent plus de 600.000 morts dans la population civile rien qu’en Allemagne.
Ce tribunal des vainqueurs a, entre autre, attribué à l’Allemagne national-socialiste, le massacre de milliers d’officiers polonais à Katyn. Nul n’ignore plus aujourd’hui qu’ils ont été tués par l’Armée rouge. C’est dire le crédit que l’on doit accorder à ce tribunal.
Il n’empêche, ses décisions sont sacrées. Le chiffre des six millions ne peut être discuté, ni le rôle des chambres à gaz. Sinon on a affaire à la justice.
Roland Gaucher.
|