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politique
suite

Le monde vu de ma cellule

13/04/03 13.42 t.u.
Michel Lajoye (prisonnier politique)


Un battage médiatique sur les prisons bat son plein depuis quelques semaines. Tout a commencé par une série d'évasions toutes plus rocambolesques les unes que les autres, et le dernier épisode en date sont des déclarations de Dominique Perben qui a édicté de nouvelles mesures qui ont fort diverti les détenus Iorsque nous les avons apprises via les médiats.

Assurément la plus drôle est celle qui vise à faire opérer des fouilles à corps par des surveillants cagoulés. Compte tenu qu'un prisonnier est capable de reconnaître même de dos un de ses geôliers, et ne parlons pas de la voix, cela donne une idée de l'efficacité qu'auront ces cagoules. Mais peut-être que le but de cette mesure est de faire rire les détenus, dans ce cas remercions Perben d'instaurer des représentations de clowns cagoulés dans les prisons...

Ces fouilles seront destinées, selon le ministre, à enrayer les trafics qui ont cours dans les prisons, c'est-à-dire l'entrée clandestine de téléphones portables, drogues, alcools, etc. Vraiment, quel boute en train ce Perben, ou alors il est sérieux et a une méconnaissance totale du monde des prisons. Dans ce cas, cela démontre son incompétence, il doit démissionner ! Car ces matériels prohibés, comment pénètrent-ils dans les enceintes pénitentiaires ? Par les avocats, les visiteurs, les intervenants extérieurs, etc., répondent en coeurs les syndicats des surveillants. C'est oublier un peu vite qu'avant d'aller à une visite quelconque (parloir famille ou avocat) un détenu est fouillé à corps, idem à son retour. Donc, que les technocrates de la Place Vendôme nous expliquent où, dans quels orifices naturels, un détenu peut dissimuler une bouteille d'alcool, un téléphone portable et autres. Dans les sphères ministérielles, les adeptes de l'élargissement anal sont fort nombreux, mais de là à s'y fourrer une bouteille de whisky... Pourtant, il y a en a dans les prisons, donc cela n'entre pas par la filière montrée du doigt par les syndicats de surveillants, il y en a une autre que manifestement les élus du personnel des prisons rechignent à désigner, et pour cause !

Car si le ministre veut savoir comment entre ce qu'il dénonce, qu'il s'intéresse donc au train de vie de certains éléments (je dis bien certains, il ne faut pas généraliser) de son personnel. Ce sont eux qui organisent ces trafics ! Les seuls qui ne sont pas fouillés lors de leur entrée en prison, ce sont les surveillants. Tous les autres entrants passent à la détection ! Ces trafics, très lucratifs, permettent à certains fonctionnaires de doubler, voire tripler, leur salaire qui est déjà pourtant copieux (primes comprises, un surveillant avec 5 ans d'ancienneté gagne autant qu'un professeur agrégé).

Ces pratiques ne sont pas nouvelles, et je n'accuse pas le ministre actuel de la justice de ne pas tenir son personnel des prisons, puisque cela a toujours été ainsi. Pour s'en donner une idée, je renvoie ceux que cela intéresse à la lecture du livre « Le Rêveur casqué » de Christian de la Mazière. Dans la seconde partie de son ouvrage, il raconte son temps de prison à la fin des années 40. Si on ne peut en rien comparer les conditions de détention avec ce qui se fait actuellement, en revanche les moeurs en vigueur restent les mêmes. L'ancien « Waffen SS » parle de ces surveillants qui se constituaient un pécule en procurant, contre paiement à faire verser à l'extérieur de la prison, divers articles interdits à l'intérieur. Cela leur permettait, après quelques années, de s'offrir le fond de bistrot dont ces fonctionnaires rêvaient.

Aujourd'hui rien n'a changé, sauf que la « belle bagnole », les sorties en boîtes, etc. ont remplacé les rêves de fond de bistrot des années 40. Perben, comme ses prédécesseurs, le sait. Dès lors les mesures annoncées suite aux évasions récentes ne sont que poudre aux yeux, de l'annonce destinée à donner le change à l'opinion. Pour le reste, rien ne changera, cela continuera comme avant. Cela fait partie des « avantages » de la profession qui ne peuvent être supprimés. En effet, malgré les flamboyantes campagnes de publicités, l'Administration pénitentiaire a de plus en plus de mal à recruter des chômeurs pour en faire des surveillants de prison. Les nouveaux enrôlés ne comblent même pas les places à pourvoir. Dès lors, si le ministre s'intéressait d'un peu trop près à ce que trafiquent certains de ses fonctionnaires, nombres de ces derniers seraient révoqués, ou quitteraient d'eux-mêmes une profession qu'ils exècrent, mais qu'ils continuent a exercer car c'est bien payé, et que parallèlement ils ont des « revenus complémentaires » avec cette possibilité de trafiquer en toute impunité...

Michel Lajoye

 
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