Le référendum
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03/12/04 |
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2.02 t.u. |
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Roland Gaucher |
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Demain l’Europe ? Essayons de faire le point sur les forces qui doivent se prononcer lors du prochain référendum.
Commençons par ce qu’on appelle l’extrême-droite et une partie de la droite qui reste fidèle au souverainisme.
Lors de la dernière consultation électorale, le Front national a obtenu quelque 10 %, et le parti de de Villiers environ 7 %.
J’ai déjà souligné que si les dirigeants des deux formations s’entendaient pour lancer un manifeste commun, leur score bondirait bien au-delà des 17 % des votants. Mais il ne faut se faire aucune illusion, cette entente ne se fera pas. C’est une des raisons qui m’incitent à penser que le souverainisme est un combat d’arrière-garde. Donc, il faut s’en tenir à ce chiffre : environ 17 % des votants.
Passons à l’extrême-gauche. Le Parti communiste est résolument contre le projet de Constitution. Il peut mobiliser 4 à 5 % des électeurs. Les trotskistes, de leur côté, rassembleront 2 à 3 %.
Si on additionne l’extrême-droite, une partie de la droite et l’extrême-gauche, on ne dépasse pas les 25 %.
Restent deux facteurs : une mobilisation d’une partie des abstentionnistes, qui sont fort nombreux. Il est pour l’instant très difficile de savoir dans quelle proportion ils se manifesteront.
En revanche, une âpre bataille est déjà engagée au sein du Parti socialiste. Et le résultat de cette bataille peut être décisif. Il faudrait dans ce cas que les partisans de Fabius réussissent à rassembler près de 20 % des électeurs.
Cela paraît fort difficile. Nous aurons déjà la possibilité de porter sur ce sujet un jugement plus précis d’ici quelques jours, puisque nous saurons au lendemain du 1° décembre, qui l’a emporté au sein du PS, de Fabius ou de Hollande.
De toute façon, il convient dès maintenant de considérer que la bataille pour le souverainisme est déjà derrière nous. Ce qui importe, c’est l’Europe qui est à la veille de se construire. Si c’est l’Europe libérale, pro-impérialiste, telle qu’elle est concoctée à Bruxelles, il conviendra de la combattre par tous les moyens. Cela ne peut se faire que par un renforcement des liaisons entre toutes les forces populistes d’Europe. Avec Umberto Bossi, Jörg Haïder, l’ex-Vlaams Blok, les nationalistes néerlandais, le NPD et, bien entendu, les anciens communistes de l’Europe de l’Est.
Roland Gaucher
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