03/01/03 7.09 t.u. Thomas Demada

Le 22 novembre dernier s'est déroulé à Basse-sur-le-Rupt, petit village du 88, l'écoulement et la consommation de 50 kg de marijuana (feuilles de cannabis séchées et fumée sans additif chimique, c'est la défonce bio) et ce avec la bienveillance du préfet et la protection des forces de police...

Personne ne s'étonnera qu'en marge des concerts ou des rassemblements "alternatifs" de grosses quantités de stupéfiant "partent en fumée". Mais ce "festival" baptisé "Euphoria" (tout un programme) n'était ni un programme punk ou un happening gay et lesbien, il se proposait tout bonnement de goûter et de choisir le meilleure ganja de France. Les organisateurs avaient tout de même débauché quelques vagabonds héroïnomanes pour assurer quelques animations "cultureuses" : overdoses et cracheurs de feu, jongleries épileptiques etc... Cette fumette collective a été organisé par un jeune étudiant nancéien en médecine, membre du collectif CIRC et parrainé par l’infâme Jean-Pierre Galland, héraut du lobby cannabique, dont le visage qui rappelle certaines allées du Beyrouth de la guerre civile est à lui seul un plaidoyer contre le cannabis.

Euphoria a tout de même cristallisé 2000 "fumeurs" venant de toute la France, et devant apporter chacun au moins 15 grammes de leur production personnelle en guise de ticket d'entrée. Le "staff" d'organisation se chargeant lui de fournir les 2000 repas hallucinogènes, allant du gâteau choco-canna à la soupe aux "herbes". Ce qui au total aurait du faire une prise tentante pour les services des stupéfiants, d'autant plus que le rassemblement supérieur à 300 personnes se déroulait sans autorisation préfectorale.
L'explication de la passivité des forces réactionnaires du système n'est pas une quelconque influence occulte du lobby des "drogues douces", c'est tout simplement que les fumeurs de ganja se recrutent dans la jeunesse dorée des petits blancs fils de fonctionnaires, possèdant des plans de ganja à domicile ; le commerce du "shit" (la résine de cannabis) étant lui l'apanage de la jeunesse immigrée, les centres de production se trouvant dans le Magrehb (le "multiracisme" se retrouve aussi dans la drogue, c'est l’apartheid des stupéfiants). Evidemment les inspecteurs et les préfets étant des êtres humains (au moins du point de vue biologique) ils ont des enfants, en dire plus sur les passe-temps de leur progéniture serait de la diffamation...

Pour poursuivre dans le pittoresque, ajoutons que le festival avait lieu dans une colonie de vacances estivales louées par le curé de la paroisse, en toute connaissance de cause (c’est sûrement ça vivre dans le siècle pour les séides du Vatican). La date, le 22 novembre, n'était pas innocente puisque c'est la sainte-Cécile, sainte-patronne de l'église du village, les ouailles étaient donc concentrées dans leur lieu de prière (puisse t'il lui aussi partir en fumée), bien loin de la "canna-cup"... Aucun média (hormis canal+ qui a déféqué un reportage apologétique sur l’événement) n'a fait écho à ce sinistre, alors que ces relais du système claironnent dès que des flicards tombent sur quelques boulettes de shit.

Ne soyons pas hypocrite, un régime efficace ferait des psychotropes cannabiques un monopole d'état (comme le tabac et les taxes sur l'alcool) et engrangerait les bénéfices de la misère humaine, (personne n'est obligé de fumer un joint ou de boire un pastis). Si l'Etat actuel ne dépénalise pas, ce n'est pas une question éthique, ils craignent simplement une explosion des banlieues si on leur supprime leur monopole d'importation et de circulation de la résine de cannabis. Le scandale n'est donc pas tant l'orgie cannbique mais la preuve une nouvelle fois sous la férule de la droite de la criminalisation de la seule pauvreté, les bourgeois pouvant jouir à loisir...

Thomas Demada