24/10/04 1.47 t.u. Roland Gaucher

« L’homme du jour, Alexandre Loukachenko », c’est le titre d’un article que je viens de lire dans L’Humanité. Il commence ainsi : « En 1994, il a été élu par le peuple. En 1996, il est devenu l’Etat. En 2001, il est devenu un petit Dieu. C’est en ces termes que l’opposant libéral Anatoli Lebedko dénonce les dérives autoritaristes d’Alexandre Loukachenko. Cet ex-garde frontière, qui fut également directeur d’un kolkhoze, dirige d’une main de fer la Biélorussie. En dix ans, cette jeune république est devenue un Etat de non-droit où tout opposant est évincé, voire physiquement éliminé. Les médias qui ne sont pas à la botte du président sont muselés ou fermés sur le champ. Les violations des droits de l’Homme sont telles que Loukachenko s’est même vu interdire de séjour dans l’Union européenne et aux Etats-Unis. »

J’abrège. L’auteur de l’article, Cathy Ceibe, conclut : « Loukachenko s’est fait fort de renvoyer dans les cordes toute voix contestataire. Il est le garant de la grandeur de son pays. Et son modèle a de quoi faire frémir : "En son temps, l’Allemagne a été sortie des ruines grâce à un pouvoir très fort. Tout n’était pas mauvais dans l’Allemagne du célèbre Adolf Hitler", avait-il osé déclarer en 1995 ».

Personnellement, je me garderai de porter le moindre jugement sur Loukachenko. Je n’ai découvert son nom qu’à l’occasion des élections. Si je lisais les critiques qui le concernent dans Libération ou dans Le Monde, elles ne me surprenaient pas. Mais dans L’Huma, ex-torchon stalinien, Oh, là !

Voyons ça !

Il était garde-frontière. Mais de quoi ? Peut-être de l’ex-Empire soviétique. Sûrement pas de l’Allemagne nazie.

Il a été directeur d’un kolkhoze. Qu’est-ce que c’était qu’un kolkhoze ? Une institution stalinienne...

La Biélorussie serait devenue un « Etat de non-droit » où tout opposant est évincé, voire physiquement éliminé ? Et il n’y avait pas de camps de concentration, ni d’élimination sous le régime bolchevique ?

Alexandre Loukachenko aurait violé les droits de l’Homme ? Nul ne l’ignore : les droits de l’Homme étaient profondément respectés dans les Goulags.

Il aurait dit que « tout n’était pas mauvais dans l’Allemagne du célèbre Adolf Hitler » ?

Nul ne l’ignore, tout était parfait dans la Russie de l’immense démocrate Joseph Staline.

Il suffit pour s’en convaincre de relire la collection de L’Humanité à laquelle la pauvre Cathy Ceibe n’a peut-être pas accès.

Roland Gaucher