11/10/04 7.01 t.u. Roland Gaucher

Mercredi 6 octobre, sur l’émission de France 3, Vie privée, vie publique - Secrets, mensonges et vérités, était invitée, au titre de la rubrique « mensonges », Marie-Léonie Leblanc. De nos jours, les choses vont très vite mais on se souvient peut-être de cette jeune femme qui avait inventé de toutes pièces une agression perpétrée contre elle dans le RER, aux cris de « Sale juive » par une bande de jeunes noirs et maghrébins.

« L’agression », il convient de le rappeler, avait suscité l’indignation de Chirac et de Raffarin, la mobilisation de la police et celle des médias contre cette violence atroce.

Que nous apporta cette émission sur cet épisode relativement récent mais qui engendra un fantastique « tabac » médiatique ? Rien ! Rigoureusement rien !

En une phrase, Chirac, dont le rôle fut décisif dans la porté donnée à cette affaire, est évacuée. Idem pour Raffarin. Les médias ? Bof ! Ça ne compte pas. Expédiés eux aussi, dans les oubliettes.

Reste sur le plateau la pauvre Marie-Léonie Leblanc, accompagnée de sa mère. Que dit-elle ? Qu’elle a été victime de troubles psychiques.

Oui, mais ça on le savait. L’immense importance donnée par les médias, par le Président de la République, par Matignon, par la télévision, par la radio et par la presse aux propos d’une jeune femme instable et affabulatrice est balayée, oubliée.

Il aurait été pourtant très intéressant de faire venir un policier, qui nous aurait expliqué dans quelles conditions il avait été prié d’enquêter de toute urgence sur cette affaire grotesque. Ou un journaliste de Libération, qui nous aurait décrit la fièvre subite qui s’était emparée de la rédaction ... pour rien !

Surtout, il aurait été intéressant de convoquer l’ami de Marie-Léonie, un certain S. Car il a joué dans cette affaire un rôle décisif. Pourtant, il ne comparaîtra pas lorsque se déroula le procès. Il est très étrange que l’avocat de Marie-Léonie Leblanc ne l’ait pas fait citer comme témoins. Il ne l’est pas moins que le Président du tribunal n’ait pas été plus curieux.

Lors du procès, les médias ont montré le même désintérêt, qui se perpétue. Or S n’est pas un mineur, il a environ 25 ans. On connaît l’identité de Marie-Léonie, la sienne continue d’être cachée malgré son rôle incontestable dans cette affaire.

S est toujours un inconnu. Son nom n’intéresse ni les dirigeants du Monde, du Figaro, du Nouvel Observateur ou de Marianne, pas plus que ceux des chaînes télévisées ou que les juges des tribunaux.

Pourquoi ?