Trois ouvrages non-conformistes
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23/02/04 |
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5.35 t.u. |
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Roland Gaucher |
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Pour cette rubrique, j’ai retenu trois ouvrages qui ont en commun d’échapper au conformisme des médias.
Le premier s’intitule « Henry Frenay, la mémoire volée » (1). Il a pour auteur Charles Benfrejd. Il concerne le destin d’un homme qui fut un des grands acteurs de la Résistance. Dans la vision politiquement correcte qui est donnée de nos jours, il est banal de considérer que la Résistance fut un phénomène unitaire, correspondant à la volonté du peuple français.
Dans la réalité, il n’en fut rien, comme le montre Charles Benfrejd. Henri Frenay rassemblait sur le territoire français des hommes prêts à combattre. De Gaulle était à Londres, et il ne disposait guère de partisans prêts à agir. Les communistes en avaient bien davantage, mais ils commencèrent au début du conflit avec l’Allemagne à provoquer des sabotages dans les entreprises. Ils n’entrèrent dans la Résistance qu’à partir du moment où Hitler lança son offensive contre l’Union soviétique.
On n’aborde pour ainsi dire jamais ces questions, ni à la télévision, ni dans les grands organes de presse comme Le Monde ou Le Figaro, ou Le Nouvel observateur.
Aujourd’hui, Frenay est quasiment oublié.
Sur cette période de la Résistance et de la Collaboration, on trouvera une documentation abondante et très objective dans le livre de Jean Sevilla « Historiquement correct, pour en finir avec le passé unique » (2).
Trop souvent, dans les thèses sociologiques fortement documentées, il faut s’accrocher à la table afin de poursuivre une lecture vite ennuyeuse. Le gros livre de Sevilla (450 pages) se lit d’un trait, et mobilise constamment l’attention du lecteur. Les chapitres sur « le pacifisme de l’entre-deux-guerres », sur « fascisme et anti-fascisme » et « résistance et collaboration » démolissent de façon implacable les idées reçues, et j’ajouterai constamment imposées et répétées par les médias.
Cela se lit comme un roman.
L’ouvrage est loin de se limiter à une période relativement récente. Sevilla montre que l’image conventionnelle du Moyen-Age, qui est donnée trop souvent par les « profs » ne correspond pas à la réalité. Les chapitres qu’il consacre aux croisades, aux cathares, aux guerres de religion, à la terreur révolutionnaire, sont aussi pleins d’intérêt et se lisent d’une traite.
Bref, un livre absolument anticonformiste et que chaque militant nationaliste aurait intérêt à avoir sous la main.
Le troisième ouvrage qui a retenu mon attention est celui qui, bourré d’anecdotes, relate le destin d’un homme qui, engagé dans la guerre d’Algérie, est ensuite entré dans la police. « D’un uniforme à l’autre » de Jean-Claude Giraud, avec la collaboration de Philippe Randa (3).
Engagé volontaire en Algérie, Jean-Claude Giraud multiplie des scènes vécues qui retracent sans conformisme aucun la réalité de la guerre d’Algérie : il ne cache pas que des Algériens ont été torturés, mais il raconte aussi par le menu les atrocités du FLN, ce qui est de nos jours tabou dans notre pays. Il narre ses relations avec les harkis, lâchement abandonnés.
Revenu en France, après diverses péripéties. Il entrera dans la police. Et là c’est une nouvelle guerre qui continue : avec la criminalité, avec Jacques Mesrine, avec le gang des postiches, et la mafia sicilienne, avec Action directe et les attentats islamistes...
Une guerre qui est loin d’être terminée.
1 - Dualpha, 22 euros.
2 - Perrin, 21,5 euros.
3 - Dualpha, 29 euros.
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