Un deux poids, deux mesures qui en dit long
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03/09/02 |
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13.18 t.u. |
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Aurora Uzas |
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Lorsque la Licra n’aime pas le boycott quand ils vise Israël, et seulement Israël.
Le lobby supposément antiraciste, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra), a affirmé son intention de déposer un recours en justice, destiné à contrer les efforts déployés par une trentaine d’associations, fédérées au sein de la Coordination des appels à une paix juste au Proche-Orient, et appelant au boycott des produits israéliens.
Dans son annonce, la Licra souligne que " l’incitation au boycottage est une faute pénale, et exhorte le public à se rendre coupable de discrimination ".
Quelques petites remarques en passant :
1. En droit français, le boycott n’est pas formellement interdit, c’est en fait une question d’appréciation.
2. Question “appréciation” justement. Comment ne pas noter, qu’au yeux de ce lobby, ce qui était, hier, louable : le boycott contre l’Afrique du Sud de l’apartheid, devient, aujourd’hui, exécrable, car visant l’entité sioniste ?
3. Ce faisant ne faut-il pas désormais considérer la Licra comme un lobby – non plus antiraciste – mais plus prosaïquement pro-israélien (ce qui serait parfaitement de son droit). Les deux étiquettes étant résolument incompatibles compte tenu de la nature raciste (voire “judéo-nazie”, comme le dénoncent de nombreux intellectuels et pacifistes israéliens : Israël Shamir, Uri Avnery, etc.) de l’entité sioniste.
4. À noter, qu’en toute logique, la Licra devenant le lobby d’un État – dont les actions sont dénoncées, y compris au sein du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, comme des crimes de guerre – devrait perdre le statut juridique lui permettant de se porter partie civile dans les affaires de racisme.
5. À se demander qui, face à la lutte opposant le peuple de Palestine au terrorisme d’État sioniste, qui se rend " coupable de discrimination " ?
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