« Laver les affronts des médiocres et des vils a toujours été l’honneur des hommes debout »
Youssef Chems
Dans son article publié par Le Monde du 11 juillet, François Weyergans écrit au sujet de Zinédine Zidane : «On parlait à son propos de tragédie grecque et voilà qu’avec son carton rouge du 9 juillet, il donne raison à Sophocle: on ne juge d’une vie humaine qu’à la fin. »
Les jugements du « coup de boule » qui, a défaut de finir une vie, finit une carrière, furent immédiates. Souvent marqués par la négation : « C’est un coup du hasard, la colère, fermons les yeux, oublions ça ». Depuis on a du subir dans tous les médias toutes les analyses possibles et imaginables sur la raison du geste, sur la perte de contrôle du joueur, etc.
Sans m’être particulièrement passionné par le sujet, j’ai pu a peu près tout entendre.
Or symptôme signifiant de l’involution de notre société, il est une explication qui n’a guère été mise en avant. Celle que Zinédine Zidane pouvait être tout simplement un homme d’honneur. Un homme pour qui laver un affront est plus important qu’une victoire et que les prébendes qui vont avec…
Je ne sais quelle est la réalité, mais je me plais à imaginer que je suis dans le vrai. Qu’il y a encore des hommes pour qui l’honneur personnel est plus important que la gloire et que l’argent, des hommes qui souscrivent encore à l’idée qu’il vaut mieux être que paraître…