Plutôt « Lettres d’Iwo Jima » que « 300 »
De nombreux indices laissent à penser que « 300 » devrait rapidement devenir un film-culte pour une partie de la jeunesse de l’opposition nationale extra-parlementaire française.
Pour ma part, ce que j’en connaîs déjà – par les articles de presse, les reportages et les bandes annonces – me procure un certain malaise. Le traitement des faits à mi chemin entre le comic et l’heroïc fantasy entraîne une absence de références historiques et civilisationnelles claires et oblige à une démonisation (1) de l’ennemi. Pour résumer « 300 », est à mes yeux plus un remake des combats du « Seigneur des anneaux » qu’un film relatant un moment de l’histoire de notre Europe.
Comme je sais par ailleurs que le concepteur du scénario et un des « executive producers » du film – Frank Miller - est connu pour son sionisme et sa défense du politiquement correct, je ne peux m’empêcher de m’interroger sur un timing fort adéquat : le film sortant au moment même où Washington et Tel-Aviv souhaitent mobiliser l’opinion publique du monde entier contre l’Iran, héritier historique des Perses. Pour faire simple, je pense qu’il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que « 300 » est un film qui s’intègre parfaitement dans la propagande des partisans du « choc des civilisations » (2).
Si la jeunesse de la mouvance nationale devait se choisir un film-culte parmi les plus récents sortis sur nos écrans, « Lettres d’Iwo Jima » correspondrait mille fois mieux.
On y trouve toutes les valeurs qui sont les « nôtres » : patriotisme, sacrifice de soi, conception aristocratique de la vie, etc. Tout cela sans la caricature hollywoodienne et le moralisme de « 300 » et sans la démonisation de l’ennemi.
Julius Evola a longuement insisté dans ses écrits sur le fait que la race de l’esprit devait passer avant la race du sang. Voir « Lettres d’Iwo Jima » nous conforte dans cette idée. Les « nôtres », ceux qui défendent nos valeurs, y sont les japonais, les « autres », l’ennemi, sont des êtres de notre race… Cette constatation est transposable dans notre actualité où les « autres » sont bien souvent racialement des « nôtres »…
Qu’il faille faire passer « les nôtres avant les autres », j’en ai toujours été intimement persuadé. Mais je le suis aussi du fait que le véritable clivage qui partage la mouvance nationale est bien là, dans la définition que chacun donne du nôtre et de l’autre.
1 – On notera par exemple la présence de monstre et d’éléments fortement négroïdes chez les Perses…
2 - Ainsi on peu lire sur le site officiel anglophone de présentation du film : " Based on the epic graphic novel by Frank Miller, 300 is a ferocious retelling of the ancient Battle of Thermopylae in which King Leonidas (Gerard Butler) and 300 Spartans fought to the death against Xerxes and his massive Persian army. Facing insurmountable odds, their valour and sacrifice inspire all of Greece to unite against their Persian enemy, drawing a line in the sand for democracy. The film brings Miller’s (Sin City) acclaimed graphic novel to life by combining live action with virtual backgrounds that capture his distinct vision of this ancient historic tale." |