Alors que tous les médias nous bassinent avec les déclarations des politicards de la drauche ou de la goite et des leaders de syndicats bien peu représentatifs, la position juste sur l’actuel problème du CPE a été prise par Dieudonné dont je vous invite à lire le communiqué mis en ligne en Tribune libre sur ce site.
Comme je l’ai écrit dans une chronique précédente, le CPE est détestable dans son essence et il est juste qu’il soit combattu.
Mais ce qui est encore plus détestable que l’inspiration libérale du CPE c’est que l’agitation qui l’entoure ne sert actuellement plus qu’à une chose : positionner au mieux les candidats à la présidentielle de 2007.
Ainsi est-on face à un théâtre de marionnettes et ne voit-on que le spectacle que l’on veut bien nous montrer. Derrière le rideau, les marionnettistes sont « copains comme cochons », ce que Dieudonné résume d’une phrase : « les petits complots entre Sarkozy et le leader de l’UNEF, et larbin du PS, Bruno Juliard, resteront comme un modèle du genre. »
La gauche mobilise et renforce ses troupes, elle se redonne une image de contestation et apparaît en lien avec la jeunesse. Les syndicats roulent des mécaniques pour montrer qu’ils sont encore en vie et pour faire oublier leur collaborationnisme de classe. Sarko plombe Villepin et inquiète le populo avec les bandes de casseurs. Il ne faut guère chercher plus loin pour comprendre la raison de la persistance de la crise.
Les réels problèmes de la jeunesse qui manifeste (ou qui d’ailleurs ne manifeste pas), le chômage endémique, la paupérisation des Français, tous ces beaux messieurs n’en ont rien à faire. Hommes politiques ou cadres syndicaux, ils sont assis dans la vie et ils en ignorent les affres et les inquiétudes. Quand aux « leaders » étudiants où lycéens, désignés comme seuls « représentatifs » par leurs aînés, ils sont à l’abri car ils sont des héritiers. C’est ce qu’à très bien compris une association de jeunes issus de l’immigration qui a diffusée un texte incendiaire contre Bruno Juliard en faisant ressortir que « cet enfant de nantis peut bien musarder jusqu’à pas d’heure sur les bancs des facs tout en saisissant le moindre prétexte pour mettre sur le pavé ceux dont l’avenir dépend des études, il s’en sortira toujours. Sa voie est tracée et son avenir assuré. C’est un “héritier”, comme il y en a de plus en plus dans la République » et de remarquer : « Tous les meneurs de mai 68 issus de la bourgeoisie aisée ont fait des études et ont pris les rênes du pays, investissant les centres de pouvoir : Etat et ministères, Assemblées (y compris le Sénat), syndicats, grandes entreprises plus ou moins publiques, presse, télévision et édition, et vivent en cercle fermé depuis trente ans aux frais de la République, dans l’ignorance de la vraie France, celle qui souffre et a besoin de travailler. Des prolos soixante-huitards, combien sont dans la lumière ? Néant. Si ce n’est quand l’un d’eux faisait la une des infos en se suicidant, ou quand d’autres versaient dans le terrorisme d’Action directe, pour cause de désespérance et de désillusion. »
Que nous reste-t-il a faire ?
Dénoncer autour de nous l’illusion et les illusionnistes, diffuser plus que jamais par la parole et l’écrit le refus et le mépris des politicards de la goite et la drauche et espérer que l’économiste Jacques Marseille ait raison en nous affirmant que la France revit 1788. Si tel est bien le cas, alors on pourra peut-être assister enfin à « un changement politique réel impliquant la mise à l’écart des forces politiques et syndicales traditionnelles largement corrompues et l’avènement de forces nouvelles dirigées par des hommes nouveaux, qui seules permettront l’édification d’une république authentiquement sociale et démocratique, écologiste et progressiste. »
C’est ce que souhaite Dieudonné Mbala Mbala.
C’est ce que je souhaite aussi.