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Mercredi, 19 Janvier 2011
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Losers and winners, ou le monde de 2050
Christian Bouchet
Éditorial
Losers and winners, ou le monde de 2050
Est-ce parce que l’âge venant mes idées se modèrent ? Le fait est que je me surprends, depuis quelques temps, à me trouver en accord avec des auteurs aussi éloignés de moi qu’Yvan Rioufol, Daniel Pipes ou Guy Millière. Que mes lecteurs se rassurent, nous ne désignons pas, eux et moi, le même ennemi, nous ne souhaitons pas pour demain la même société et notre idéologie de référence n’est pas soudain devenue identique… Mais il se trouve que sur bien des constats, voire sur bien des solutions, les analyses de ces néo-cons recoupent les miennes.

Je reviendrais sans doute sur cela, pour l’analyser, dans une prochaine chronique. Si j’évoque ici ce fait, c’est qu’une lecture attentive de Guy Millière m’a permis de découvrir le rapport de la banque HSBC « sur l’évolution de l’économie planétaire au cours des quarante prochaines années ». Comme le précise Millière dans l’analyse qu’il lui consacre « ce rapport va dans le sens des analyses de tous les spécialistes mondiaux de la prospective, ce qui n’a rien de surprenant puisqu’il s’appuie sur leurs travaux, ainsi que sur ceux de nombre d’économistes et de géopolitologues. »

Pour ce qui nous concerne, ce rapport ressemble fort à une dystopie. Qu’on en juge. En 2050, deux pays devraient être en position d’hégémonie sur la planète entière : la Chine et les États-Unis. La Chine devrait avoir cinq fois plus d’habitants que les USA et devrait être dominante en Asie, mais pas à l’échelle planétaire, où les États-Unis seraient la puissance majeure, la seule capable, selon les rédacteurs du rapport, de garantir un ordre planétaire par ses capacités technologiques et ses moyens militaires.

En troisième position arriverait l’Inde.

Quant au reste, ce serait le déclin, le recul, voire la disparition.

Guy Millière résume ainsi le devenir de l’Europe vu par les auteurs du rapports : elle « verra un décrochement majeur qui la fera sortir du rang des acteurs majeurs du monde. Les raisons ? La démographie, bien sûr. L’ensemble de l’Europe devrait être la seule région du monde à perdre des habitants : l’hypothèse basse retenue ici est une diminution de l’ordre de cinquante millions. Comptent aussi les flux migratoires : l’Europe devrait voir partir des gens bien formés et arriver des gens peu ou mal formés qui auront des difficultés d’intégration. (…)En périphérie de l’Europe, la Russie connaîtra un déclin très net, elle aussi.»

Si on excepte Israël et la Turquie qui devraient tirer au mieux leur épingle du jeu, tous les pays situés dans la zone arabo-musulmane seront, en 2050, sortis de l’Histoire. Il en sera de même de l’Afrique subsaharienne et de l’Amérique latine où seul le Brésil devrait surnager. Toutes ces régions étant réduites à être, selon leurs capacités, des zones de sous-traitance industrielle ou de production agricole extensive et des région de pauvreté et de dictatures où des vagues de radicalité politiques pourront survenir sans qu’elles aient la moindre capacité de peser sur le cours de l’Histoire, même par l’usage de la violence.

Guy Millière, citant le rapport d’HSBC conclut qu’il « devrait en résulter un monde dont le centre de gravité aura pleinement basculé vers l’océan Pacifique autour duquel seront les trois principales puissances économiques. Un recentrement des priorités de défense des États-Unis vers l’Asie. Une zone Europe- Méditerranée où resteront des îlots de prospérité (Royaume-Uni, Israël) menacés, et survivant par leurs liens aux États-Unis, et où la culture dominante devrait être l’islam, au sein duquel la Turquie reviendrait occuper une position de relative prépondérance. L’Europe continentale ne comptera plus. Les civilisations européennes seront au crépuscule. »

L’usage du terme dystopie est donc bien justifié. Cela étant le rapport de la banque HSBC « sur l’évolution de l’économie planétaire au cours des quarante prochaines années » n’est qu’un document projectif et il ne fait que prolonger dans l’avenir des tendances actuelles. Or, rédigé par des libéraux, il péche sur un point : il ne fait pas entrer en ligne de compte une variable qui pour nous est fondamentale : la volonté des masses que peuvent susciter ceux que Jean Mabire nommait « les éveilleurs de peuple ».

Le fait est que les nations européennes, dont la France, sont actuellement sur le déclin. Mais une volonté politique peut réveiller leur énergie, un leader peut apparaître, et tout peut changer…

C’est le fait que j’ai toujours cette espérance qui me pousse à ne cesser ni d’écrire ni d’agir et c’est, sans doute, le fait d’être un « pessimiste actif » bien que lucide qui, in fine, me différencie vraiment de Millière, Pipes ou Rioufol, et qui me laisse penser que le monde en 2050 sera bien différent de celui qu’on nous décrit actuellement.
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