A l’incitation d’un ami, militant engagé depuis de longues années dans le combat anti-impérialiste, j’ai rencontré, il y a peu, David Lasme.
Je présume que ce nom ne dit rien à quiconque car il faut être un habitué de France 24 pour avoir eu une chance d’entendre ce jeune Ivoirien qui représente en France « La majorité présidentielle », le front électoral qui soutenait la candidature de Laurent Gbagbo, et les Jeunes patriotes, la grande organisation des militants nationalistes de Côte d’Ivoire.
D’une manière un peu intuitive, j’avais depuis quelques temps un préjugé favorable pour Laurent Gbagbo. Un de ces préjugés politiques - tout à fait irrationnels mais qui se révèlent souvent d’une parfaite justesse – basé sur le proverbe « Dis moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es. » Or les fréquentations d’Alassane Ouattara parlaient d’elles même.
J’en étais là de mes réflexions quand j’ai rencontré David Lasme. Les lecteurs des journaux auxquels je collabore liront dans leurs colonnes la totalité du long entretien qu’il m’a accordé.
Je ne résiste cependant pas, dès maintenant, à en livrer quelques extraits.
Concernant les références idéologiques des Jeunes patriotes ivoiriens : « Le nationalisme des sans-culottes de 1793 et des communards de 1871 ».
Sur leurs revendications : « La préférence nationale pour les Ivoiriens de souche »
Sur la « loi du sol » : « Chez nous, on applique la loi du sang. Celle du sol, on l’a abolie dès 1972 »
Sur les multinationales : « Elles pillent les pays du tiers monde et créent les condition d’un exil en masse des jeunes, d’une émigration vers l’Europe. Et elles gagnent sur les deux tableaux, car une fois en Europe ces émigrés en augmentant le chômage font baisser les salaires donc augmentent le bénéfices de leurs succursales locales… »
Quant au fait que la classe politique soutienne quasi-unanimement Alassane Ouattara, David Lasme trouve cela normal. Il me l’explique ainsi : « Cela se comprend très bien par le financement occulte des partis politiques. Ils ne vont quand même pas mordre la main de ceux qui les nourrissent : les multinationales et le grand patronat ». Puis il m’avoue que la crise que traverse son pays lui a permis soudain de se rendre compte que les nationalistes de tous les pays mènent le même combat contre les mêmes ennemis et de comprendre, de ce fait, le combat du Front national, avant de conclure qu’il invitera, au nom des Jeunes patriotes,lors des présidentielles de 2012, les 30.000 bi-nationaux Franco-Ivoiriens à apporter leurs votes au candidat des nationaux Français !