La pensée de Francis Parker Yockey en Australie
La biographie de Kevin Coogan, Dreamer Of The Day : Francis Parker Yockey And The Post-War Fascist International (New York: Autonomedia, 1999), ne fait aucune référence à la pensée de Francis Parker Yockey comme ayant eu une influence quelconque sur l’Australie. Cela n’est guère surprenant, quels que puissent être les autres défauts du texte de Coogan. Les affaires de la « droite » australienne font rarement beaucoup d’impression sur les recherches européennes et américaines et, de toute manière, le matériel est difficile à obtenir. Ce court article comblera ce vide. Il suppose une certaine « pré-connaissance » du lecteur concernant les paramètres généraux du sujet et évite donc les « sentiers battus ». Il ne traite pas non plus des éléments précis de la philosophie politique de Yockey (un vaste sujet), préférant se concentrer sur certaines questions clés qui ont affecté la scène australienne.
Yockey arrive : l’histoire de Leslie Leisemann
On ne doit pas supposer que la pensée et les activités de Yockey étaient en tous points inconnues en Australie. La mini-saga de Yockey en Australie commence avec un nom du Queensland, Leslie Leisemann. Il avait un passé « haut en couleurs ». En tant que partisan
de la doctrine du Social Credit et contact du Australia First Movement de P.R. Stephensen,
il se retrouva interné pour un temps pendant la Seconde Guerre Mondiale (1). Pendant sa détention, il fit la connaissance de Thomas Potts Graham, un antisémite anglais, d’un caractère quasi-paranoïaque (2). Tous deux devinrent bons amis, et restèrent en étroit contact après la guerre, jusqu’à la mort de Leisemann dans les années 80. Graham initia Leisemann aux « raffinements » de la doctrine antisémite et tous deux tentèrent de correspondre avec
tous les Australiens d’esprit similaire – ou « potentiels ». Ils correspondirent aussi avec des antisémites d’outre-mer et échangèrent donc des lettres avec Arnold Spencer Leese, éditeur britannique du bulletin Gothic Ripples. Certains autres Australiens eurent aussi une correspondance avec Leese dans les années 50 (3). A un moment aussi, Leisemann et Graham découvrirent les idées et le mouvement de Francis Parker Yockey, vers la fin des années 50.
Comme l’indiquent les archives, Yockey avait publié son magnus opus, Imperium, en 1948.
A la fin de 1948, lui et d’autres assistants fondèrent le Front de Libération Européen (ELF) et publièrent son manifeste, la Proclamation de Londres. Le projet de Yockey était d’équiper idéologiquement les forces marginales du « néo-fascisme » continental avec une nouvelle doctrine pour une crise imminente. Il arguait que ces forces devaient « pencher vers l’Est », favorisant le camp soviétique dans le choc « à venir » avec les Etats-Unis ; sa logique se fondait sur la base qu’une domination ou une hégémonie soviétique sur l’Europe ne pourrait jamais durer et qu’elle était de toute façon une force « spirituellement » moins corruptrice que l’impérialisme américain. Yockey prédisait un super-Etat européen qui, d’une manière ou d’une autre, inclurait la Russie (4). Cette version assez simplifiée de sa géopolitique donnée ici souhaitait une révolution nationale en Amérique contre la ploutocratie, mais ne comptait pas sur elle – et reléguait les colonies blanches des anciens empires européens (telles que l’Australie) à une position de pions mineurs sur un grand échiquier. Nous n’avons pas besoin de relever une peur australienne quelconque au sujet de la géopolitique de Yockey. Alors qu’une fraction des forces euro-nationalistes approuvait sa doctrine (beaucoup ne le faisaient pas), et alors que certains Américains avaient des relations avec elle, la manière dont elle arriva en Australie n’est pas aussi claire.
En 1975, j’ai discuté avec Leisemann à Brisbane. Il m’informa qu’il avait en sa possession
de « nombreux » numéros d’un bulletin publié par Yockey. Il se rappelait que c’était Frontfighter. C’était, bien sûr, la lettre d’information du Front de Libération Européen. Malheureusement, sa proposition de me les transmettre fut empêchée par une tempête au Queensland qui inonda une vieille remise où Leisemann conservait ses papiers (5). Il semble que Leisemann avait distribué Frontfighter aux personnes intéressées ; cependant, bien que sa mémoire fût défectueuse, il me fit clairement comprendre qu’il préférait Leese et dit qu’il y avait des « problèmes » entre les deux. Bien que pas particulièrement intellectuel, Leisemann comprenait le point essentiel : Yockey pensait que l’Union Soviétique était une ennemie du sionisme (habituellement Leisemann disait : « les foutus Juifs ») et Leese pensait le contraire (6). A un certain moment au début des années 50, Leisemann dit qu’il n’entendit plus parler de Yockey, mais il avait vu, mais jamais lu, Imperium, grâce à un immigrant allemand non nommé arrivant au Queensland (il était donc arrivé en Australie dans les années 50). Leisemann était intéressé par le fait que le Parti National Socialiste d’Australie (dont il était alors un chaud partisan, et l’avait en fait été dès 1964) avait « adopté » le livre – comme nous le verrons.
Un Allemand apporte la Parole
L’affirmation de Leisemann selon laquelle Imperium était arrivé en Australie dans les années 50 était correcte. Klaus Nikolai était un immigrant allemand vivant sur Bribie Island lorsque je le rencontrai en 1975, grâce à un hasard (7). Cependant, curieusement, il n’y avait aucun lien personnel entre lui et Leisemann. Néanmoins, l’histoire de Nikolai était utile, sur le plan général et aussi pour retrouver l’influence de Yockey en Australie ; je vais donc la reconstruire et la préciser. Il me raconta :
« Je suis un criminel de guerre, je suppose …
J’ai été éduqué en Allemagne dans les années 30 sous le national-socialisme. Comme je semblais prometteur, je fus envoyé dans une « école Napola », qui était une école politique contrôlée par le Parti. Je rejoignis finalement les Waffen SS, et en 1941, me retrouvai jeune officier, combattant sur le Front de l’Est …
Jusque-là, je croyais en l’idéologie officielle. Ce n’était pas toujours dit, mais on nous disait dans les années 30 que les Russes, et les Slaves en général, étaient des « sous-hommes ». Nous Allemands étions les Aryens nordiques, la race des Seigneurs. Je n’ai jamais trop réfléchi à cela jusqu’à ce que j’entre en Union Soviétique. Il y avait aussi beaucoup de propagande de guerre sur les crimes du communisme, et beaucoup de cela était vrai comme nous le savons, et on nous disait que nous débarrassions le monde d’un mauvais système …
Nous arrivâmes dans une zone où quelques paysans ukrainiens avaient arrêté les officiels communistes et avaient proclamé une sorte de gouvernement local. Un ordre arriva à mon unité de les arrêter. Ce n’était pas un ordre inhabituel et semblait raisonnable alors que nous étions en train de tirer les choses au clair. Plus tard on nous dit de les exécuter, plus de cinquante d’entre eux. Je contestai l’ordre. Après tout, c’étaient des Ukrainiens et je croyais que nous les « utilisions » contre Staline ; ils ne nous étaient pas hostiles et nous avaient désigné tous les communistes et nous avaient remis leurs prisonniers aussi. L’ordre fut confirmé au niveau du régiment. J’allai plus loin et on me dit alors que l’ordre d’exécution était venu de l’autre aile [politique] des SS et devait être exécuté. Je connaissais la sanction pour la désobéissance à un ordre. Nous les fusillâmes. Et ensuite vous vous demandez pourquoi nous avons perdu cette fichue guerre ?! »
Nikolai dit que cette politique à l’Est des nazis n’avait rien à voir avec la lutte contre le communisme ou quoi que ce soit de logique. C’était de la « folie », du « colonialisme » contre une « partie de la race blanche ». Il poursuivit :
« Il y a ces groupes américains, vous savez, avec des svastikas et d’autres choses. Ils disent qu’ils sont des « nationaux-socialistes ». Ils disent que nous tentions de sauver la race blanche et de combattre le communisme et ils nous admirent. Ne croyez jamais à leurs idioties au sujet de cette guerre … »
Par la suite Nikolai fut blessé et renvoyé chez lui. Il servit plus tard dans le Volksturm, la levée de l’« Armée populaire » qui combattit comme milice allemande pendant les six derniers mois de la guerre. En 1949, il rejoignit le Parti du Reich Socialiste (SRP) du major-général Otto Ernst Remer, un grand parti nationaliste allemand finalement interdit par la Cour Constitutionnelle en 1952-53, officiellement en tant que « résurgence » du parti nazi, mais
en réalité parce qu’il s’opposait au contrôle américain sur l’Allemagne et voulait travailler (travaillait ?) avec le Bloc de l’Est pour parvenir à la réunification. Un peu plus tard, Nikolai émigra en Australie. C’est alors qu’il était dans le SRP qu’il vit pour la première fois Imperium et entendit le nom du Front de Libération Européen.
Nikolai dit que Yockey avait une influence sur le SRP (c’était exact) et appelait à l’unité
de tous les vrais nationalistes. Son livre était un « nouveau départ » parce qu’il identifiait
le « libéralisme américain comme un plus grand ennemi de la culture européenne que le communisme soviétique ». En effet, le SRP était officiellement « neutraliste », une position que beaucoup d’Allemands approuvaient (8). Il semble que Nikolai avait acquis un exemplaire en anglais (un coup de chance étant donné que le livre fut publié en si peu d’exemplaires) en même temps que d’autres textes publiés en allemand, et avait apporté ces travaux en Australie. Nikolai initia par la suite certains Australiens « supposés de droite »
à Yockey, mais on ne peut pas dire que ses efforts eurent un impact réel. Il se peut que la politique australienne de « droite » ait été fermement tenue par les partis conservateurs dominants et que l’idée même d’une politique « neutraliste », en Allemagne ou n’importe
où ailleurs, ait facilement pu être regardée avec suspicion, sinon comme de la propagande communiste. Néanmoins, le récit de Nikolai confirme celui de Leisemann : la pensée de Yockey arriva en Australie dans les années 50 bien que n’ayant pas d’effet perceptible sur
les affaires de la « droite » australienne.
Le « parti nazi » fait découvrir Yockey aux Australiens
Ironiquement, étant donné la véritable interprétation du nazisme allemand par Yockey (voir ci-dessous), la principale force qui présenta Imperium à un public australien fut le Parti National-Socialiste d’Australie (NSPA) néo-nazi de la ligne Rockwell, formellement fondé
en janvier 1964.
Le premier leader du NSPA fut le pittoresque Arthur Charles Smith (né en 1935). J’ai parlé
de Smith dans ma thèse de doctorat (9). Smith était fondamentalement un nationaliste radical australien, marginalisé par des années d’isolement dans plusieurs petits groupes de type néo-fasciste (Parti National des Travailleurs, Parti des Travailleurs Nationalistes, Parti de l’Unité Nationale) et par son association avec une coterie d’associés, tout aussi pittoresque, sinon carrément criminelle. Smith alla jusqu’à Colin Jordan et ensuite George Lincoln Rockwell et au « truc publicitaire » du nazisme (« le truc publicitaire » : les paroles de Smith notées par les enquêteurs de police). Il y avait là un moyen de mobiliser et de médiatiser la « droite » d’une manière spectaculaire. Malheureusement, ce « truc publicitaire » submergea l’impulsion nationaliste, donnant naissance à une forme très différente de politique – mais cela nous emmènerait trop loin. Nous commençons avec le NSPA fondé par Smith, et d’autres personnes comme Donald Lindsay (10), Edward Cawthron et Brian Raven.
Smith fut interrogé à nouveau pour la préparation ce cet article (11). Comme d’habitude, il
fut précis. Il se rappelait que Rockwell avait « promu » Yockey – ce qui était certainement vrai à un moment de la fin des années 50 / 1960-61. Cependant, il y eut plus tard un « certain problème » soulevé par Rockwell (vrai : Rockwell dénonça Yockey comme « Strassériste », une vision partagée par Colin Jordan, l’héritier spirituel de Arnold Leese, un sujet dont nous discuterons bientôt plus longuement). Smith avait « lu le livre » peut-être au début des années 60, et admettait que peu de gens dans son milieu à Sydney s’y étaient intéressés ; sa complexité les dépassait. « Ce fut Ted Cawthron qui l’adopta ». Bien que de temps en temps des groupes dirigés par Smith de 1964 à 1972 réservèrent des salles sous le nom de « Société de discussion Francis Parker Yockey » et ainsi de suite, le livre ne joua aucun rôle dans ce milieu immédiat. Et comme Smith le reconnut, sa version du national-socialisme australien évitait tout effort violent d’intellectualisation, « ainsi que Cawthron tentait de le faire ».
De là nous en arrivons enfin au père australien principal de la pensée « yockiste ».
Le cas du Dr. Edward Cawthron
La principale figure pour la propagation de la pensée de Yockey en Australie à l’époque des années 60 et 70 doit être le Dr. Edward (Ted) Cawthron.
Ma thèse de doctorat parle aussi de Cawthron. Cependant, ce domaine peut maintenant être développé pour traiter la présente question (12).
Cawthron, né en 1940, étudia les sciences à l’Université d’Adélaïde, sortant licencié avec mention. En 1970, il réussit un doctorat à l’Université Nationale d’Australie, sa thèse ayant porté sur une question de physique nucléaire. Cawthron avait travaillé à l’Université Nationale sous la direction du célèbre Sir Mark Oliphant, dont la compétence scientifique n’est pas contestée (13).
Mais la passion de Cawthron était la politique. Son apparition dans les rangs des nazis australiens ne doit pas entraîner le lecteur à penser qu’il était un « néo-nazi » au sens où
nous l’entendons actuellement (14), ni un partisan de la ligne Rockwell des années 60. Cawthron connaissait l’auteur et participa à un projet académique lancé en 1978 ; il fut cité par moi après cela (15). Il devint clair dans les interviews, et Cawthron le confirma ensuite ouvertement, qu’il avait toujours eu des idées personnelles concernant la « pertinence » du national-socialisme allemand sur la scène australienne – et avait finalement développé pendant sa « période nazie » une très forte réserve concernant la nouvelle idéologie néo-nazie venant des Etats-Unis. Il confirma ce que d’autres dans le milieu néo-nazi avaient dit de lui par dérision – qu’il n’était pas un néo-nazi et préparait la disparition du groupe qu’il finit ironiquement par contrôler.
D’abord, Cawthron s’affilia au NSPA, en fait contribua à le constituer (1963-64), parce
qu’il avait deux « motivations » de base. Premièrement : son interprétation particulière du nationalisme australien le plaçait en-dehors des normes de la droite australienne – parce
qu’il était un « nativiste », pas un partisan de l’« idée britannique » étroite de notre identité nationale. Il pensait qu’un type de force très différent, une force activiste militante, était nécessaire pour mobiliser une clientèle populaire entièrement nouvelle et que seul un mouvement nationaliste « nativiste » pourrait assurer l’héritage et la liberté européens (pas seulement britanniques) de l’Australie. Deuxièmement : il interprétait la Seconde Guerre Mondiale comme une sorte de « guerre civile raciale européenne » qui avait sapé la position de la Civilisation Occidentale dans le monde. Cela avait donc été une erreur de faire une guerre contre Hitler. De plus, pendant sa première période, il identifiait le communisme soviétique à l’aspect négatif de la révolution coloniale et de la crise de la Civilisation Occidentale, considérant la montée des deux phénomènes comme une conséquence de la guerre. Mais il n’était pas un « hitlérien » en tant que tel (16) et ne fut jamais aussi vulgaire que les nazis de Rockwell, dont la conduite provocante inspirait certains en Australie. Il pensait que le « truc publicitaire » pourrait servir à construire une nouvelle force et à briser
les vieux moules, mais il en appelait au « professionnalisme » et à l’absence d’uniformes et autres imitations allemandes. En d’autres mots, le « nazisme » de Cawthron fut donc dès
le début hautement conditionnel.
Cependant, à mesure que les années 60 passaient, et avec l’échec du NSPA, Cawthron finit par considérer le « nazisme » comme une erreur tactique. Ensuite, il « découvrit » Imperium vers 1965-66. Certains passages d’Imperium étaient manifestement des références critiques, mais aussi codées, à l’Allemagne nazie. Cawthron me cita trois passages qui le poussèrent
à réviser ses vues :
« La pensée raciale matérialiste du 19ème siècle eut des conséquences particulièrement graves pour l’Europe lorsqu’elle fut associée à l’un des premiers mouvements de Résurgence de l’Autorité au 20ème siècle. Toute excroissance d’équipement théorique dans un mouvement politique est un luxe, et l’Europe de 1933-2000 ne peut pas se le permettre. L’Europe a payé cher ces théories raciales à l’ancienne mode et elles doivent être détruites ».
« Le snobisme racial du 19ème siècle était intellectuel et son adoption dans un domaine trop étroit par la Résurgence de l’Autorité en Europe entre les deux premières guerres mondiales fut une grotesquerie ».
« La tentative d’interpréter l’histoire en termes de Race doit être abandonnée. Le 20ème siècle la voit tout autrement. Elle a été la mode d’un siècle. Elle est maintenant complètement morte. Sa dernière formulation, et sa plus radicale, tenta d’intervenir dans le domaine de l’action. Cela fut la dernière tentative. Un Empire de mille ans – oui, mais cela a été réalisé – en Inde, en Chine, en Egypte » (17).
En effet, Yockey avait amplifié ces pensées dans L’Ennemi de l’Europe (1953), un pamphlet qui tentait de mobiliser les cadres néo-fascistes et les survivants du fascisme historique pour une nouvelle politique. Il disait :
« Chacun doit maintenant reconnaître ouvertement que la greffe de l’absurdité démodée de la théorie verticale de la race sur la glorieuse Résurgence Européenne de l’Autorité opéré par la Révolution Européenne de 1933 fut une énorme tragédie – d’autant plus que l’association de ces deux idées n’était en aucune manière nécessaire ni même logique » (18).
Cawthron put voir en 1967 qu’il y avait eu des objections « néo-fascistes » à des composantes clés de l’idéologie et de la pratique de l’Allemagne nazie, des critiques qui étaient valables et contraignantes. L’Allemagne nazie avait suivi une « doctrine raciale » erronée qui avait dressé les Européens les uns contre les autres, la chose même dont le mouvement néo-nazi prétendait que le nazisme n’avait pas faite et qu’ils niaient avec leur nouvelle croyance raciale.
Le nazisme conditionnel de Cawthron s’était secrètement brisé. C’est la pensée de Yockey qui lui avait montré « la vérité ». Cependant, Cawthron pensait que peut-être seul Yockey avait clairement exprimé cette « vérité » et qu’à part cela il [Cawthron] était « seul » avec elle dans l’Australie des années 60 tout en étant en totale contradiction avec ses opinions, étant une figure majeure dans un « mouvement nazi ». Cawthron dit qu’il ne partageait ces révélations avec personne sauf certains Hongrois qui étaient des partisans en exil du parti hongrois des « Croix Fléchées ». Ces alliés hongrois de l’Allemagne à l’époque de la guerre étaient groupés dans la section australienne du Mouvement Hongariste. Curieusement, ces Hongrois comprenaient le dilemme de Cawthron. Ils lui dirent qu’un parti « nazi » était une mauvaise tactique et que « pour servir sa nation et son peuple » Cawthron devait être un « nationaliste australien » et un « socialiste » au lieu d’être un « raciste blanc » abstrait, [qu’il devait] combattre ici le communisme en s’alliant avec les conservateurs. Ils ajoutèrent que les relations entre toutes les races et nations devaient être sur la base du « co-nationalisme » (une coopération des nationalismes), reconnaissant la dignité de tous et leur droit à rechercher leur politique de l’identité (19). Cawthron prit tout cela avec lui. Il travaillerait avec ce qu’il avait, avec les gens qu’il avait, et irait vers un mouvement politique nationaliste radical différent. C’était une situation bizarre. Pourtant, comme il le raconta à l’auteur, il avait noté l’émergence de groupes anti-immigration après 1968 et pouvait visualiser la création d’un nouveau mouvement, un peu comme le National Front, alors nouveau en Grande-Bretagne.
Cawthron raconta que plus il pensait à cette nouvelle voie, plus il était intrigué par Yockey. Cawthron dit qu’à l’époque il ne connaissait rien ou très peu des activités politiques de Yockey aux Etats-Unis et en Europe – ni son aversion envers le « racisme » puéril des Américains et leur anti-communisme paranoïaque (qui les poussait à faire bloc avec leur propre Establishment), ni son rejet de ces « nationalistes » européens qui pensaient qu’en se mettant du coté de la superpuissance américaine ils pourraient acquérir suffisamment de capital politique pour aller plus loin. Cawthron ne découvrit jamais que Yockey était un acteur majeur dans cette sous-culture politique, quelqu’un dont le refus de pencher « à droite » lui avait valu des « ennemis ». Néanmoins, Cawthron prit aussi une route similaire.
En 1966, Matt Koehl, l’homme qui succéderait à Rockwell, et qui redéfinirait le nazisme américain comme un certain parent du phénomène néo-nazi contemporain, publia pour la première fois Some Guidelines For The Development Of The National Socialist Movement (20). Il arguait que le nazisme avait les qualités d’une nouvelle religion aryenne et que le nouveau mouvement devait acquérir une signification doctrinale améliorée. Il citait de nombreuses « hérésies » contre la révélation du nazisme. Il y avait ceux qui niaient ou minimisaient le rôle central du Juif dans tout ce qui était anti-Aryen. Certains refusaient de centrer leur foi sur la reconnaissance de la centralité de Hitler et de sa mission. Il y en avait d’autres qui étaient des « nationalistes sociaux », des gens qui voulaient un nationalisme populaire comme une « foule » de mouvements européens de l’entre-deux-guerres, mais comme ceux-ci manquaient d’une doctrine raciale « transcendante » (sic), ils étaient sur la mauvaise voie et ne devaient pas être imités à présent. Les fascistes n’étaient pas bons parce qu’ils n’étaient pas des racistes (sic), alors que les nationaux-bolcheviks n’étaient que des communistes qui étaient pour la race blanche. Pire, ils étaient les héritiers de quelques sales types (comme les « Strasseristes ») qui avaient fait des ennuis à Hitler dans le parti nazi d’origine. Il y avait les « cosmopolites » qui pensaient à des alliances amicales avec les nationalistes et les nationalistes raciaux venant d’autres peuples non-blancs, et qui étaient donc des traîtres de facto. Et les co-nationalistes ne pouvaient pas attirer tous les Aryens dans le même bateau parce que les vieilles rivalités nationales restaient fortes ! Le tour de force
de Koehl était un étonnant morceau d’absurdité qui faisait des néo-nazis ce qu’ils étaient –
et sont toujours. Il ne devait y avoir qu’un seul national-socialisme : Hitler l’avait créé, Rockwell l’avait fait renaître et Koehl devenait son héritier (du moins pour quelque temps). C’était un culte, une nouvelle religion sous un habillage politique.
Comme l’expliqua Cawthron : « J’ai commis chacune de ces hérésies à un moment ou à un autre ». A cause de la qualité des gens autour de lui, pas seulement dans le NSPA, mais dans les milieux de droite en général, Cawthron introduisit ces hérésies petit à petit et attendit leur gestation. C’est Imperium qui devait accélérer le processus.
Que voulait faire Cawthron avec Imperium pour son mouvement ? Il est nécessaire de comprendre que Cawthron se retrouvait lui-même piégé dans une impasse. Il considérait
les « hérésies » énoncées par Koehl comme les expressions véritables d’une philosophie politique nouvelle et cohérente. Néanmoins, il était obligé de traiter avec des gens qui n’y comprenaient pas grand-chose. Il fit le lien entre Imperium et ces « hérésies » (il était clairement sur cette voie ici !) et développa un programme et une politique pour amener leur réalisation. Fondamentalement, Cawthron arguait pour un paquet d’idées et de principes activistes :
- il y aurait un nouveau mouvement nationaliste australien, basé sur une interprétation « nativiste » de l’identité nationale.
- le mouvement défendrait l’« Australie blanche » et les intérêts globaux de la Civilisation Européenne.
- le mouvement combattrait pour la libération de tous les peuples vis-à-vis de l’impérialisme et pour le droit de tous les peuples à acquérir leur indépendance nationale.
- le mouvement demanderait un changement populaire pour donner le gouvernement au peuple, pour accroître le potentiel démocratique, pas pour le diminuer.
- le mouvement, en libérant l’Australie du contrôle économique étranger, récompenserait le travail, se préoccuperait de l’environnement et créerait un nouveau système social.
En énonçant ces objectifs, Cawthron avait complètement rompu avec le modèle de la politique de droite subordonnée au Système. Il voulait toucher différents groupes et faire concurrence aux partis conservateurs.
Mais pour le faire avec ses ressources, il devait recentrer les forces « nazies », lentement changer l’humeur du groupe, chercher de nouvelles alliances, de nouveaux membres et
de nouveaux symboles (il adopta le drapeau « Eureka ») et faire disparaître les anciens, imperceptiblement – de manière à ce que ni les participants ni les policiers politiques ne le soupçonnent et résistent au changement politique désiré. Et avec la philosophie politique sous-jacente d’Imperium, les riches références aux sources d’un discours alternatif (au libéralisme et au marxisme), il semblait avoir l’autorité pour agir. Du moins, c’était le plan.
Cawthron me raconta qu’à un moment qui devait remonter à 1970, il reçut une lettre de Matt Koehl le réprimandant pour la confiance évidente qu’il faisait à Imperium. Koehl lui disait que ce « n’est pas vraiment un texte national-socialiste ». Cawthron comprenait cela – mais pas les raisons exactes de Koehl pour son opinion. La question était de savoir ce que Koehl savait et ne disait pas. Essentiellement, Koehl était conscient des critiques du nazisme allemand par Yockey parce qu’il avait évolué dans des milieux similaires dans l’Amérique des années 50. Il cherchait donc à empêcher d’autres de partir dans cette direction. Koehl était conscient que son homologue britannique, Colin Jordan, acolyte d’Arnold Leese, détestait Yockey et tout ce qui allait avec sa pensée. Il savait que Jordan était un ferme avocat de la foi raciale, de l’antisémitisme rigide (croyant dans la stupide formule de « l’URSS sous contrôle juif ») et qu’il critiquait tout type d’innovation idéologique ou politique (21).
Les écrits de Cawthron pendant la période 1967-70, tels qu’ils sont exprimés dans le Australian National Socialist Journal (ANSJ), indiquent l’influence décisive de Yockey. Quelque six éditions parurent (22). En effet, en 1969, le ANSJ connut un changement de format et parut avec une couleur et une couverture similaire ou magazine Western Destiny. Cawthron admit que ce changement était délibéré et qu’il était destiné à suggérer qu’il se lançait dans des directions idéologiques similaires. Après tout, Western Destiny comptait
dans ses rangs des auteurs et des parrains de la philosophie de Yockey, y compris le futur théoricien de la Nouvelle Droite française, Alain de Benoist (23).
Le régime de Cawthron ne dura pas, et il fut déposé du contrôle du NSPA à la fin de 1970, permettant aux plus souples (du point de vue de la police politique) de le prendre en charge. Ceux qui étaient proches de Cawthron et qui étaient probablement prêts à faire le changement avec lui s’effacèrent. Bien que Imperium et Yockey seraient mentionnés de temps en temps dans la littérature du groupe après cela, l’attrait du « yockisme » fut répudié en pratique. Le NSPA se lança dans la violence politique contre la gauche et vécut ses cinq années suivantes comme une opération clandestine qui utilisait tous les moyens des voyous pour lutter contre les « communistes ».
Banalité
La diffusion des travaux de Yockey dans l’embryonnaire mouvement nationaliste et plus largement « patriotique » fut constante en Australie après la période Cawthron. Imperium était connu de la Ligue des Etudiants Eureka (1975-76) basée à Melbourne et de la Résistance Nationale / Alliance Nationale Australienne (1977-81) et ensuite de l’Action Nationale (1982). Il fut finalement vendu par le service de librairie de la Ligue Australienne des Droits dans les années 90 (24). D’autres textes de Yockey, comme L’Ennemi de l’Europe et la Proclamation de Londres, circulèrent dans les années 80 sous les auspices de différentes personnes, y compris Cawthron (25). En disant cela, il ne s’ensuit pas que ceux qui examinaient les écrits de Yockey étaient convertis à un système ésotérique ; plutôt, cela signifie au mieux que les idées et les arguments pouvaient passer dans une équipe et être employés par des individus et des cadres quand la tendance ou les circonstances le permettaient. Il ne s’ensuit pas non plus que les idées de Yockey étaient adoptées par beaucoup de gens comme une sorte de point de référence approprié pour leurs propres opinions, ni que les « yockistes » dogmatiques émergeaient en Australie. Les écrits de
Yockey circulent toujours en Australie.
Néanmoins, on peut dire que les arguments de Yockey furent employés à différents moments dans le discours local. Cela fut fait par Alec Saunders dans les années 80 via son influence sur le groupe « Avant-garde Nationale » de Brisbane et directement ou indirectement via « L’Action Nationale Australienne » (26). L’auteur de ce texte a utilisé certaines références « yockistes » dans des débats internes du dernier groupe (27). L’activiste néo-nazi bien connu, Jack van Tongeren, cita aussi Yockey (28). Occasionnellement, on fait référence à Yockey dans des milieux mineurs et plus ésotériques (29). Cet article, malgré sa forme, peut aussi encourager d’autres investigations par une nouvelle génération de penseurs et d’activistes qui adopteront ce qu’ils choisiront, adapteront ce qu’ils désirent – et jetteront le reste. Si les idées sont des choses vivantes, elles connaissent un sort aussi dur que tout le reste. « C’est la vie », disait Ned Kelly.
Conclusion
Il est clair que l’Australie n’a jamais été épargnée par les développements sur la scène de la « droite » internationale. Cependant, notre politique est particulière et nous avons tendu
à rester exempts d’une sophistication selon les standards des mouvements européens du nationalisme, du populisme nationaliste et ainsi de suite. Non que nous autres « coloniaux » ici aux antipodes pensions vraiment ainsi seulement parce qu’une certaine insularité fait partie de notre conscience. Cependant, nous parvenons à « adopter » (et ensuite à adapter) des idées d’outre-mer à notre environnement. De cette manière, Yockey peut être compris et son « utilisation » dans le combat politique confirme cette tendance.
Il est clair qu’il fut « connu » ici très tôt, et grâce à Cawthron ses idées furent finalement présentées à une plus large audience. Sitôt établie localement, son influence put aisément circuler et est restée une partie du bruit de fond d’un grand vacarme.
L’impact de Yockey fut toujours sur des individus, en particulier des cadres et certains leaders. Il a pu encourager certains à persévérer dans un vaste courant inspiré par les géants de la création intellectuelle occidentale, ou pour d’autres, il fut peut-être utile d’avoir recours à un travail majeur de philosophie politique quand l’occasion le demandait. Quel que soit le cas, il était là à la demande.
Yockey restera probablement une référence occasionnelle dans le processus en cours de formation intellectuelle dans les rangs des nationalistes australiens. Bien sûr, le système géopolitique de Yockey est dépassé à présent, et il est honnête de dire que les aspects de sa pensée n’ont aucune importance directe pour les mouvements de la liberté australienne. Même les applications « yockistes » de la pensée révolutionnaire-conservatrice trouvent peu d’échos modernes en général. Je cite à nouveau Kelly : « C’est la vie ».
Notes
1. La carrière de Leisemann est traitée dans: David Harcourt, Everyone Wants To Be Fuehrer, Sydney 1972 et dans David Harcourt, « An Assault On The Jew-Democratic Nuthouse »,
dans Henry Mayer (ed.) Labor To Power, Sydney, 1973. Il y a deux dossiers de l’ASIO sur Leisemann (l’un est cité plus bas) et d’autres sources non-citées venant des investigations effectuées chez les détenus de l’époque de la guerre.
2. Thomas Potts Graham est mentionné dans: Bruce Muirden, The Puzzled Patriots: The Story Of The Australia First Movement, Melbourne, 1968. Graham fut membre du Parti National Socialiste d’Australie jusqu’à sa chute en 1975. Graham fut aussi lié au leader néo-nazi Jack van Tongeren, ayant rencontré ce dernier au début de 1984, douze mois avant la fondation du Mouvement Nationaliste Australien. Ce contact a pu continuer jusqu’à ce que son retour en Angleterre vers 1988 écarte l’octogénaire de la scène australienne.
3. AA CRS A6126/26 Item 1060 De Wykeham De Louth. Ce dossier de l’ASIO, Australian Security Intelligence Organisation [Contre-espionnage australien], à présent déposé aux Archives Australiennes, concernait un associé de Leisemann et de Graham, notant la grande quantité de contacts internationaux et locaux noués par son sujet. Le contact de Leisemann avec De Louth fut confirmé dans son propre dossier. On peut conclure que cette troïka du Queensland était responsable de l’importation du matériel de Leese, De Louth assurant une sorte de service de pamphlet à partir de 1951 à peu près. Leisemann fit probablement connaître le matériel de Yockey à ses autres amis.
4. Francis Parker Yockey, Imperium: The Philosophy Of History And Politics, Sausalito, 1969, pp. 582-586, 595, 616. Yockey revint sur ces thèmes dans The Enemy Of Europe (1953) avec une vision de la Russie plus « douce » que dans le livre précédent, du moins en surface. Dans l’introduction à The Enemy Of Europe, Yockey confirme que sa nouvelle position sur
la Russie était implicite dans Imperium. Dans The Enemy Of Europe Part II, Reedy, Va., 1981, p. 82, Yockey suggéra qu’une occupation russe de l’Europe pourrait conduire à leur intégration mutuelle. C’était une notion révolutionnaire. (Note: par commodité, je ne donne pas les pseudonymes de Yockey utilisés pour certains ouvrages, mais son propre nom)
5. L’auteur fut présenté à Leisemann par son neveu, Errol Robert Niemeyer, en 1975. Niemeyer était alors le « secrétaire de la branche de Queensland du NSPA » (sa description). Niemeyer était omniprésent sur la scène de « droite » de Brisbane. L’auteur rendit visite à Leisemann dans sa propriété de Upper Brookfield et il put voir quelques documents de Yockey qui étaient facilement accessibles. Quelque temps plus tard les collections furent mises en vente, mais restèrent invendues.
6. Je me réfère d’abord à : AA A6119/84 Item 2305 Leisemann, Leslie Volume 2. Ce dossier de l’ASIO contenait un rapport daté du 27 mai 1965. Il parlait ainsi de Leisemann : « Leisemann est une figure pathétique. Il est complètement obsédé par sa haine des Juifs et est un parfait fanatique. Il lui serait difficile de penser à un sujet quelconque sans penser aussi à l’influence juive. Il est fortement tendu, nerveux et excitable » (Para. 14). « Après lui avoir parlé pendant environ une heure, nous avons la ferme opinion qu’il n’exercerait aucune influence sur toute personne normale » (Para. 15). Ensuite, ayant entendu et vu l’homme, l’auteur ne peut que souscrire au jugement de l’ASIO ; la description par Leisemann de la dispute entre Yockey
et Leese n’était pas aussi fausse que le disait le livre de Coogan. Ce même dossier de l’ASIO contenait un article de Colin Jordan du 24 décembre 1950 sur les « Juifs de Moscou ».
7. Une personne liée au National Socialist Party of Australia avait démêlé ces détails et me les avait transmis. Nikolai avait écrit au NSPA simplement pour « information ».
8. Kevin Coogan, Dreamer Of The Day, pp. 183 - 188, parle de la connection Yockey/Remer. Remer fondera finalement la « Ligue des Allemands de Bismarck » dans les années 1980 pour faire campagne en faveur de la détente russo-allemande.
9. James Saleam, « The Other Radicalism: An Inquiry Into Contemporary Australian Extreme Right Ideology, Politics And Organization 1975 – 1995 », thèse de doctorat, Université de Sydney, 1999, pp.83 - 89.
10. Don Lindsay mourut en 1993 et fut considéré comme digne d’avoir une nécrologie publiée dans le journal The Australian. Voir : Philip Lindsay, « Nazi Was Kind To Animals », The Australian, 2002 (la date exacte sera donnée). Lindsay mourut en bouddhiste, après une remarquable carrière politique fanfaronne qui inclut le maoïsme.
11. Arthur Smith. Mr. Smith, 68 ans, vit maintenant tranquillement sous un autre nom, dans une ville de province. Il fut interviewé il y a quelques années pour une importante thèse de doctorat d’histoire rédigée par un étudiant de l’Université de Sydney-Ouest. Des informations nouvelles remarquables furent apportées sur les affaires de la politique de « droite » Australienne. Mr. Smith est retiré de toutes activités politiques.
12. James Saleam, « The Other Radicalism », pp. 90 - 92.
13. AA CRS A6119/89 Item 2246 Edward Robert Cawthron. Ce dossier de l’ASIO se réfère aux enquêtes sur les rendez-vous de Cawthron au CSIRO et plus tard sur ses travaux à l’ANU. Il est également clair que Cawthron était sous étroite surveillance (le dossier s’interrompt en 1967) et même son propre père donna des informations sur lui.
14. La question du « néo-nazisme » australien des années 60 et de ses différences avec les produits ultérieurs des années 1970 et plus tard, a été soulevée par l’auteur. Le premier semble être essentiellement un phénomène « anti-communiste » – principalement – jusqu’en 1975.
Le dernier semble plus centré sur les questions raciales, plus « international » dans sa forme
et plus occultiste. Voir « The Other Radicalism », chapitre six.
15. James Saleam, « American Nazism In The Context Of The American Extreme Right 1960 – 1975 », thèse de M.A. (Hons), Université de Sydney, 1985. La rédaction finale de cette thèse entraîna l’auteur dans une nouvelle correspondance avec Cawthron et de nouvelles interviews.
16. Il y a divers commentaires dans le Australian National Socialist Journal (habituellement dans les éditoriaux) qui font allusion à un nouveau nationalisme, à la contextualisation du nazisme allemand, à la minimisation du symbolisme allemand et ainsi de suite. Bien sûr, le journal publiait aussi des textes néo-nazis standard d’Hitler et de Rockwell qui plaisaient à certains des lecteurs ; ceci était équilibré par des articles sur l’héritage populaire australien.
17. Francis Parker Yockey, Imperium, pp. 274, 301, 302.
18.Francis Parker Yockey, The Enemy Of Europe Part I, Reedy (W.Va), 1981, p. 44.
19. Jim Saleam, « The Other Radicalism », p. 92.
20. Matt Koehl, Some Guidelines For The Development Of The National Socialist Movement, Arlington, 1969. Il y a aussi l’argument dans « The Other Radicalism » (chapitre six) que ce texte, en conjonction avec le texte de Koehl, Adolf Hitler : German Nationalist Or Aryan Racialist ?, expose les fondamentaux du néo-nazisme tel qu’il a évolué. La plupart des groupes néo-nazis, qu’ils connaissent ou approuvent les textes de Koehl, adhèrent à des arguments similaires.
21. Une inévitable conclusion d’après les informations données par Kevin Coogan, Dreamer Of The Day, pp 508 - 514.
22. Le Australian National Socialist Journal est conservé dans plusieurs grandes bibliothèques australiennes. Pour les vrais chercheurs, l’auteur conserve des exemplaires.
23. Kevin Coogan, Dreamer Of The Day, pp. 515, 520, 532.
24. D’après des interviews avec des participants, réalisées pour « The Other Radicalism ». LOR book-service list, Melbourne, 1998.
25. Dr. Ted Cawthron, interview avec l’auteur, 1988. Cawthron mourut dans un accident dans le bush [la brousse] en 1989.
26 Alec Saunders. Le texte de Saunders The Social Revolutionary Nature Of Australian Nationalism (sur ce site) fait écho aux idées de Yockey sur la nature organique de l’Etat et de la société. Un pamphlet ultérieur de Saunders, Nietzsche, The New Age And Ethical Socialism (1986), mentionna Yockey et son texte The Enemy Of Europe. (La version publiée et modifiée de ce pamphlet apparaît sur ce site.)
27. Actes de la Seconde Conférence Nationale de l’Australian National Action, 1985.
28. Le magazine de l’ANM, The Nationalist, cite occasionnellement Imperium. Jack van Tongeren est supposé avoir lu le livre à la fin des années 1970. Je ne donne pas de références précises ici.
29. On m’a dit que le nom de Yockey a été mentionné dans des milieux théosophiques et du New Age et dans des publications, etc., liés aux magazines Nexus et New Dawn. Jusqu’à présent, je n’ai pas vérifié ces affirmations.