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Dimanche, 14 Septembre 2003
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Le Dieu à tête d’éléphant et l’unité primordiale des religions
Tahir de la Nive
Spiritualités :: Varia
Le dimanche 7 septembre, la communauté hindoue de Paris a célébré Ganech, dans certaines rues du 18e arrondissement décorées de ballons et guirlandes jaunes et oranges, dans une kermesse de bonne humeur suivie d’une procession qui, disons-le, différait grandement des spectacles lugubres sinon franchement macabres que ce mot désignait en Europe depuis sa christianisation. Des deux côtés, sur le pas des immeubles, de petits autels étaient installés sur des tables et des offrandes amassées sur le trottoir.

L’Unique bénisse celui qui fraternellement orna mon front de teinture orange, celui qui, reconnaissant un Français « du cru » dans l’assistance majoritairement d’origine asiatique, me servit le premier lors de la distribution de nourriture, ainsi que la sœur maghrébine, identifiable à son Hijab, participant à la fête comme habitante du quartier et partageant mon point de vue sur le respect et la sympathie que nous, Musulmans, devons porter aux membres de la communauté hindoue.

Respect et sympathie fondés tant sur l’Histoire que sur la communauté d’essence doctrinale. Il est bon, en effet, de rappeler que le fondateur de la Sainte Kaaba de La Mecque n’était autre que le tout premier homme dont l’atterrissage à la descente des sphères célestes se fit précisément en Inde. De là il marcha vers ce qui est aujourd’hui le centre de pèlerinage de millions de Musulmans, y retrouva Eve et la fameuse pierre blanche, ensuite noircie par les âges, qu’il avait connue au Paradis et qu’il caressa avec nostalgie avant de l’inclure dans la maçonnerie du temple primordial de l’Humanité. Eve et Adam s’embrassèrent enfin, pour retrouver ensemble, le trop court instant d’une étreinte terrestre, l’union en eux deux et en l’Unique, l’état androgynique qui leur fut commun dans la plus sublime des dites sphères . Les âges passèrent et avec eux les premières civilisations humaines. L’édifice s’effondra sur ses fondations jusqu’à ce qu’à nouveau un homme vint de l’Inde pour le reconstruire. Ce fut le grand prophète aryen par excellence : Brahma (Ibrahim en Arabe, Abraham en Hébreu) qui, l’Unique nous l’apprend dans le Coran, « n’était ni juif ni chrétien, mais pur monothéiste ». De sa noble descendance vint enfin celui qui, des siècles plus tard, participa à sa reconstruction et entreprit sa purification : Mohammed, porteur du Coran.

La mission de Mohammed prit racine dans la société païenne arabe, fortement marquée par le souvenir de Brahma, et l’on peut légitimement affirmer que la révolution coranique constitua, certainement pas une négation de cette tradition, mais sa purification de l’idolâtrie mercantile. C’est pourquoi elle attira d’emblée tous les Païens désireux de cette purification de la religion allant de pair avec la renaissance nationale. Jamais le phénomène coranique ne fut présenté comme l’annonce d’une « nouvelle religion », mais comme le redressement, la perfection de la Tradition, comme l’achèvement du Cycle spirituel de l’Humanité. Aussi, lors du premier pèlerinage que Mohammed guida vers la Kaaba, ne comptait-on que 73 Musulmans sur environ 500 participants, en majorité païens ; la distinction que l’on peut faire entre les deux communautés étant que les Musulmans considéraient Mohammed à la fois comme leur chef politique et le dernier Messager de l’Unique, les Païens quant à eux l’ayant choisi dans la première fonction, et même dans celle de guide spirituel, tout en ne lui attribuant toutefois pas encore la fonction prophétique de successeur de Brahma.

Il n’est pas dans notre intention de faire ici l’historique des relations des deux communautés, la mohammédienne et la brahmanienne, et c’est volontiers que nous sauterons les siècles pour nous souvenir, Européens, que tout projet d’union et de libération de notre Continent fut à la fois eurafricain et eurasiatique, avec la différence que si la séparation géographique est nette entre l’Europe et l’Afrique, il n’en va aucunement ainsi entre l’Europe et l’Asie. On n’en conçoit qu’une, bien floue, bien illusoire en vérité, entre race blanche et race jaune ; encore que, dans la modestie née de leur intelligence supérieure, les Japonais reconnaissent les fondements chinois de leur civilisation, notamment le Confucianisme, cependant que les moines bouddhistes de toute l’Asie récitent leurs mantras dans la mère des langues aryennes : le Sanscrit ; le Seigneur Bouddha, de race aryenne, s’imposant comme le réformateur du Brahmanisme. Là encore, on assista donc à un phénomène de réforme, de purification de la Tradition qui jamais ne se présenta comme une « croyance », mais comme la Voie – ce que signifient les mots chinois et japonais Tao et Do ; le symbolisme sacré apposant son sceau sur l’Unité des traditions, sur leur essence primordiale, du Cube de La Mecque à la Cité théocratique de l’Empire du Milieu en passant par la Grèce d’Aristote, de Pythagore et de Platon , de l’Octogone de la Jérusalem islamique au Pakwa taoïque en passant par l’architecture templière ; aux sphères célestes, berceau de l’Androgyne, selon la tradition aussi bien coranique que taoïque et hellénique.

L’empire grand-européen ne se conçoit donc, depuis Alexandre le Grand, qu’uni à l’Asie. Ce fut le grand projet bonapartiste et si l’Empereur s’accrocha à Smolensk en 1812 comme les armées du Reich à Stalingrad en 1943, c’est parce c’était là la plaque tournante vers l’Asie, but final de l’expédition. Ali Napoléon se savait attendu par son Frère Tipou Sahib, cependant qu’en Feldgrau, surmonté il est vrai du turban, on trouvait la « Legion Freies Indien », faisant pendant en Europe à celle levée en Asie sous les rayons de l’Asahi, le Soleil Levant. Tipou Sahib était musulman, Bose était hindou : tous deux combattirent pour la Grande Inde, libre et régénérée. Dans leurs armées, Musulmans, Sikhs et Hindous étaient fraternellement unis dans un même combat. Certes, les premiers auraient pu rejoindre la Division Handschar ou encore la « Legion Freies Arabien », mais qu’importait ? Etre musulman, c’est en premier lieu servir la nation qu’il a plu à l’Unique de nous donner pour berceau.

La statue de la Liberté, la copie yankee, agrandie – what do you expect ? – de celle qui domine la Seine, patauge dans le sang et la misère des peuples que, véritable domina draculesque et charognarde, elle doit faire s’affronter jusqu’à l’extermination mutuelle pour vivre et prospérer sur leurs cadavres et leurs ruines. La politique de Wilson en 1919 créa en Europe les barils de poudre des Sudètes, de Danzig, des Balkans. Elle conduisit droit à septembre 1939 puis à Yalta, à l’effondrement des empires coloniaux européens, non sans créer, entre les décolonisés, des Sudètes et des Danzig à la sauce locale. Ainsi, les sujets potentiels de Bose et de Tipou Sahib se trouvèrent-ils divisés entre Indiens et Pakistanais en fonction d’une ruptire religieuse jamais considérée jusque là comme un facteur d’hostilité ; tout en prenant bien soin de planter le pommier de discorde sur le sol du Cachemire, de population musulmane mais rattaché à l’Inde. Qu’Hindous et Musulmans, plus précisément qu’Indiens et Pakistanais, en viennent à se lancer des bombes nucléaires, voilà qui ferait l’affaire de l’Oncle Sam dont les différents Croisés et Fayots sont déjà à la tâche en Europe, dans la cadre de la campagne islamophobe lancée sur notre sol par Wahabites et Skinheads confondus, jouant différents instruments dans le même orchestre.

Aussi, Hindous, Bouddhistes, Païens des différentes dénominations doivent-ils le savoir : faire du « politiquement » correct en emboîtant le pas aux chantres de l’Occident dans le cadre de leur campagne islamophobe, c’est scier la branche sur laquelle ils sont assis, car il est évident que le monde de la Tradition est un, que nous y participons tous, Hindous, Taoïstes, Odinistes, et j’en passe, et Musulmans. Nous partageons la même Vérité métaphysique même si elle s’exprime différemment à travers nos différents textes sacrés, qui tous émanent toutefois du seul Etre qui ait pu les dicter, parce que Lui seul connaît les mystères de l’Univers pour en avoir été le dessinateur. Nous partageons encore la même attitude, les mêmes valeurs face à l’Occident et à ses non-valeurs. Il se trouve qu’aujourd’hui c’est le drapeau de l’Islam qui précède notre marche commune et le fait que l’Islam soit précisément la cible essentielle de l’Occident ne fait que le confirmer. Aussi, adeptes d’autres communautés spirituelles, vous n’avez d’autre choix que marcher avec nous pour la Tradition ou contre nous avec l’Occident, par définition l’ennemi de tout ce qui relève de notre conception commune du monde.

Il faut le préciser : du point de vue radicalement monothéiste qui est le nôtre, il n’existe qu’une seule religion, qui fut enseignée par tous les grands Instructeurs de l’Humanité que furent les messagers de l’Unique et s’il est vrai que nous autres, Musulmans, éprouvons une affection particulière pour Mohammed, nous vénérons également tous ceux qui l’ont précédé – ils furent un peu plus de trois centaines – entre Adam et lui-même, en passant par Pythagore et Alexandre le Grand, le Bouddha et Zoroastre, Brahma et Jésus le Galiléen, la paix soit sur eux tous ! Beaucoup furent des fondateurs d’empire, alliant le Spirituel et le Temporel, l’épée au verbe ; tous n’enseignèrent toutefois qu’une seule et même doctrine et leurs disciples forment, non pas des religions, mais des communautés (dans le sens de « Oumma ») différentes. Il n’est qu’une Vérité, certes, fine comme une lame de sabre ; mais elle apparaît à travers diverses facettes, engendrant le Polythéisme lorsque l’Esprit divin qui anime l’Univers est perçu à travers le prisme de ses éléments et archétypes.

Aussi l’heure approche-t-elle de la finalisation de la grande révolution eurasiatique qui verra la Connaissance triompher à jamais de l’abjecte Croyance et sur le sol de notre Continent s’élever les temples de la Science Sacrée où sur la même étagère le Coran voisinera avec le Vedanta et le Yi-King, les ouvrages de Tilak avec ceux de Mohiedin Ibn Arabi, ceux de Guénon avec ceux de Goethe, de Lao-Ze et d’Homère. Membres des différentes communautés, disciples de Brahma, de Zoroastre, de Mohammed et de tant d’autres confraterniseront en hommes de science et non en prosélytes de « croyances » rivalisant dans le zèle à imposer leur superstition particulière. Laissons à ces derniers l’illusoire désir de vaincre et de convaincre, de convertir et de pervertir, comme si la vérité pouvait s’imposer par le bûcher ou par les patenôtres ! Brahmanes et Druides, Lamas et Oulémas ne connaissent entre eux qu’un langage : Frère, que puis-je apprendre de toi ?


Tahir de la Nive
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