Arrêtez ces crimes contre l'humanité perpétrés par les escadrons de la mort
Appel urgent de l'association islamique internationale des droits de l'homme en Irak (IHRAS)
Bagdad, Iraq, 17 mai 2006
Au Secrétaire général des Nations Unies
Au Président et membres du Conseil de sécurité
Aux Monarques et Présidents des pays arabes et musulmans et du monde
Au Comité international de la Croix rouge et du Croissant rouge
Aux organisations internationales et associations des droits humains
Arrêtez les opérations d'épuration ethnique, les interpellations, les tortures, les massacres, les liquidations, les enlèvements, les expulsions collectives et le génocide perpétrés par la brigade BADR et les milices qui lui sont rattachées.
Arrêtez ces crimes contre l'humanité perpétrés par les escadrons de la mort contre le peuple irakien et notamment les Arabes sunnites et tous les chiites hostiles à ces crimes.
Inscrivez la brigade BADR, dirigée par Hadi Al AMRI et les milices alliées, toutes chapeautées par le ministre de l'intérieur irakien, Bayane Jabr Soulag, dans la liste des organisations terroristes et appliquez-leur les lois internationales.
Nous réclamons de la communauté internationale qu'elle prenne toutes les mesures nécessaires pour demander des comptes, poursuivre et juger les responsables de ces crimes, conformément à la législation internationale.
Actuellement, chaque jour, plus de cent personnes, arabes et musulmans sunnites, des civils désarmés, sont interpellées publiquement à la sortie des mosquées ou enlevées chez elles par les forces du ministère de l'intérieur irakien, sur la base de leur identité. Elles sont liquidées après avoir subi les tortures les plus barbares et leurs cadavres profanés et dépecés sont retrouvés quelques jours plus tard.
La tragédie des Arabes sunnites en Iraq constitue à n'en pas douter un crime contre l'humanité.
La milice Badr et les milices alliées opèrent à partir de quartiers généraux tenus secrets, mais leurs actions sont couvertes et protégées par le ministère de l'intérieur, dirigé par Bayane Jabr Soulag, ainsi que par les divers centres des forces de sécurité. Pour perpétrer leurs crimes, ces milices comptent sur le soutien logistique et les informations livrées par les divers services du ministère de l'intérieur.
Ces milices entreprennent de vastes campagnes d'intimidation, notamment par des lettres anonymes et des tracts, s'adressant autant aux chiites qu'aux sunnites, pour les contraindre à quitter leurs maisons et leurs quartiers et parvenir ainsi à une séparation entre les groupes confessionnels. Leur objectif et de rallumer le feu de la guerre civile afin d'ouvrir la voie à la partition de l'Iraq, à la constitution de zones d'influence et à permettre enfin à l'Iran de prendre pied dans le Machrek arabe.
L'intégration de la milice Badr et des milices alliées dans l'armée et la police, leur a donné la couverture officielle qui leur a permis d'opérer en toute impunité et sans aucun contrôle.
Ces milices ont assassiné les meilleurs universitaires, médecins, religieux, écrivains, officiers supérieurs et pilotes irakiens qui avaient participé à la guerre contre l'Iran, étant de notoriété publique que la milice Badr est sur le plan confessionnel entièrement inféodée à l'Iran et qu'elle coordonne son action avec les services de sécurité iraniens.
Nous vous invitons à agir pour l'application de:
1) La Convention sur la prévention et la punition du crime du génocide.
2) Convention sur la non- application des limitations statutaires aux crimes de guerre et aux crimes contre l'humanité.
3) Principes de coopération internationale dans la détection, l'arrestation, l'extradition et la punition des personnes coupables des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité.
Nous devons signaler que les forces américaines d'occupation, qui agissent sous couvert des Nations Unies, ont failli à leurs obligations légales. Celles-ci leur imposent de prendre toutes les mesures indispensables afin de protéger les civils sans armes et de les défendre contre les agressions barbares qu'ils subissent de la part de milices, usant de tenues, d'armes, de véhicules et de locaux du ministère de l'intérieur. Ces agressions et ces massacres sont perpétrés au quotidien, notamment à Bagdad, contre la population arabe sunnite et contre ceux des chiites hostiles à leurs plans.
Plus grave, les forces américaines d'occupation n'accordent aucune importance à ces massacres de civils innocents, perpétrés par les milices dépendantes du ministre de l'intérieur et même les encouragent en s'abstenant d'intervenir pour arrêter ou tuer ces agresseurs. Cela constitue un encouragement à ces milices pour continuer leurs crimes, assassiner, torturer, menacer et expulser les irakiens afin de changer la réalité géographique du pays et permettre ainsi aux occupants américains d'échapper au bourbier dans lequel ils se sont engagés dans leur guerre contre le terrorisme.
Nous affirmons que les forces américaines d'occupation en Irak ont prouvé leur irrespect pour :
1) La Convention de Genève relative à la protection des personnes civiles en période de guerre.
2) Le Protocole additionnel aux conventions de Genève du 12 août 1949, et concernant la protection des victimes des conflits armés internationaux et non internationaux (protocole I et II)
En lançant cet appel, nous espérons que la communauté internationale et l'ensemble des organisations des droits humains, interviennent auprès de l'administration américaine, afin de :
1) Arrêter les opérations de génocide et d'épuration ethnique perpétrées par la milice BADR contre les sunnites et les chiites, dans le but de faire monter les tensions interconfessionnelles et contre les arabes sunnites.
2) Arrêter tous les responsables impliqués dans ces massacres et ces opérations d'épuration ethnique et particulièrement le ministre de l'intérieur Bayane Jabr Soulag et le responsable de la milice Badr, Hadi Al Amri.
3) Nous invitons les Nations unies à envoyer des experts et des inspecteurs afin de visiter les prisons irakiennes et d'enquêter, d'une manière indépendante, sur la terreur, les tortures et les horreurs pratiquées dans ces prisons à l'encontre des détenus irakiens surtout de la part des miliciens armés de Badr et de ses alliés et qui semblent tout à fait inédits.
Nous rappelons enfin le paragraphe 90 du protocole additionnel II, de la convention de Genève et la nécessité d'enquêter sur les allégations d'abus et de torture.
C'est le devoir moral et légal de la communauté internationale de faire tout ce qui est en son pouvoir pour protéger les droits des irakiens en mettant un terme aux abus et en poursuivant les responsables.
Association islamique internationale des droits de l'homme en Irak (IHRAS) - Bagdad, Iraq.
Traduit de l'arabe par Ahmed Manaï, membre de Tlaxcala, |