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Dimanche, votez Djamel Bouras, si vous le pouvez…
Christian Bouchet |
Éditorial
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Je n’ai pas la prétention ridicule de donner des consignes de vote pour les législatives de dimanche. Les lecteurs habituels de mes chroniques savent mieux que moi comment ils doivent voter, selon les circonstances locales, pour tenter de faire barrage à la vague sarkozienne.
Il est cependant un candidat sur lequel je voudrais attirer l’attention, il s’agit de Djamel Bouras, l’ancien champion olympique de judo, en 1996, à Atlanta.
L’homme n’est pas de nos amis, et cependant je ne peux ces derniers temps qu’éprouver une incontestable sympathie pour sa candidature, un certain lobby l’ayant désigné, d’une certaine mesure, comme un des « nôtres »…
En effet, Richard Prasquier, le nouveau président du CRIF, a jugé bon d’écrire à François Bayrou pour « lui faire part de son étonnement devant la présence de Djamel Bouras parmi les candidats qui représenteront son parti lors des prochaines élections législatives »
Ensuite, les journalistes et politicards aux ordres ont fait chorus et depuis on entend parler de manière récurrente « d’erreur extrêmement grave commise par Bayrou » et certains n’ont pas hésité même à demander le « retrait immédiat de l’investiture du MoDem» au nom des principes républicains.
Alexandre Sulzer, « journaliste » au quotidien gratuit 20 minutes, a résumé les griefs de la « communauté » et des biens pensants dans un article au titre sans équivoque «Djamel Bouras, candidat MoDem mais pas modèle ». Que reproche-t-on donc exactement à celui que Bayrou a choisi pour défendre les couleurs de son nouveau parti en Seine-Saint-Denis ?
Tout d’abord ses relations « douteuses » voire « honteuses » : il a manifesté son soutien à Dieudonné, à la chaîne du Hezbollah al-Manar, en décembre 2004, ou encore à la manifestation contre la loi sur la laïcité à l’école, en janvier 2004, organisée par le Parti des musulmans de France du très antisioniste Mohammed Latrèche.
Ensuite, il a tenu des propos « scandaleux », affirmant chez Thierry Ardisson sur France 2, il y a quelques années, et plus récemment dans une interview donnée à la Revue du Liban, qu’après avoir soutenu al-Manar, il avait été boycotté par « certains médias contrôlés par les sionistes ». Il a eu beau préciser « Je ne dis pas les juifs, mais bien les sionistes. », le crime était accompli.
Djamel Bouras est donc un candidat à abattre car c’est une personnalité forte, fière et qui ne pratique ni la langue de bois, ni ne rase les murs. Il refuse d’être une « caution ethnique », marionnettes colorées entre les mains de cadres politiques qui n’ont qu’une seule peur : l’autonomie des ex-colonisés.
En effet, que les masses populaires issues de l’immigration se dotent de leurs structures politiques propres et de leurs porte-paroles organiques et tout pourrait changer tant dans les banlieues que dans notre vie politique... Entre autre l’intouchabilité d’un certain lobby dont les représentants n’ont de cesse de vouloir nous dicter notre politique intérieure et étrangère. Ainsi est-il, pour le système, indispensable de marginaliser les structures indépendantes et les personnalités rebelles (on pensera par exemple au Mouvement de l’immigration et des banlieues, au Parti des musulmans de France ou à Dieudonné et à sa mouvance) et de promouvoir par tous les moyens des individus et des associations qui permettent d’instrumentaliser les immigrés et les Français issus de l’immigration.
C’est cette inorganisation politique voulue qui permet de maintenir les banlieues dans l’état où elles sont et ainsi de légitimer toutes les peurs, tous les fantasmes et tous les amalgames, donc in fine la sarkozysation de la politique française.
Ne nous faisons pas d’illusions, voter pour Djamel Bouras, pour ceux qui le peuvent, ce n’est pas voter pour un des « nôtres » mais c’est voter pour un « allié objectif », et c’est aussi faire un pied de nez à Sarko et au CRIF, ainsi qu’à la gauche et à ses relais victimaires.
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