Déception du Projet de Coordination Eurasia
Le Projet de Coordination Eurasia (Coordinamento Progetto Eurasia - CPE) exprime sa déception devant la position assumée par la classe politique italienne à l’occasion de la visite à Rome du Président de la République Islamique d'Iran, Mahmud Ahmadinejad.
Sergio Romano avait eu raison de dire, au cours de la dernière campagne électorale italienne, que si les différents partis politiques ne parlent pas de politique étrangère, c’est parce que celle-ci n'existe pas, sinon aplatie devant celle des Etats Unis.
Le Ministre des Affaires Étrangères Franco Frattini, candidat enthousiaste auprès de Condoleeza Rice à l’adhésion au ‘Club 5+1’ qui décidera des positions à prendre vis-à-vis de la République des Ayatollahs en ce qui concerne le Nucléaire, n’a réussi qu’à affaiblir sa propre figure institutionnelle en allant souscrire à l'appel lancé contre l’Iran par un quotidien connu pour son caractère factieux, en se posant de fait dans une position partisane par rapport aux protocoles de la diplomatie internationale et sans considération pour les intérêts nationaux italiens réels.
L'Italie, en effet, représente le principal interlocuteur commercial européen de l'Iran, comme le confirme l'unique rencontre officielle prévue pendant la visite romaine du Président Ahmadinejad, celle des délégués du monde de la production et de l’entreprise italiennes.
A l’inverse de la rhétorique des Droits de l’Homme et des hypocrites dénonciations de la politique énergétique et étrangère iranienne, le Projet de Coordination Eurasia (Coordinamento Progetto Eurasia - CPE) voit dans l'Iran un des piliers de la construction d'un monde multipolaire, dans lequel, à l'unipolarisme étasunien fidèle exécuteur des projets sionistes, se substitue une collaboration entre les puissances régionales dans un climat d’égale dignité et de non-ingérence dans les politiques intérieures de chaque Etat : notre souhait est donc que la diplomatie italienne retrouve sa capacité décisionnelle et sache reconnaître les vrais intérêts européens, fussent-ils diamétralement opposés à ceux d'outre-Atlantique-Nord.