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Mercredi, 4 Juin 2008
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Azzam Tamini à Genève
Omar Orlandini
Étranger
Azzam Tamini à Genève
Ce dimanche 18 mai, alors que dans beaucoup de pays dans le monde on fêtait la naissance de l'Etat d'Israël - évènement qui engendra un des conflits les plus longs du XXe siècle et dont on ne voit toujours pas l'issue - à la salle des Avenchets (Genève) avait lieu une conférence sur la Palestine. Au pied de la barre d'immeubles la plus laide de Genève, dans un quartier sensible et défavorisé, on aurait pu s'attendre à toutes les dérives communautaires et religieuses possibles. Mais il en fut tout autre. Le discours tenu par le professeur Azzam Tamimi a été l'un des plus justes et l'un des plus réfléchis qu'il m'ait été donné d'entendre sur la question. Et pourtant, tout pouvait laisser à penser le contraire. Presque tous les participants à cette conférence étaient des immigrés provenant de différents pays arabes, la plupart des femmes étaient voilées, les hommes étaient assis du côté gauche, leurs épouses du côté droit et la présence d'Hani Ramadan (qui avait soutenu publiquement la lapidation des femmes accusées d'adultère) n'arrangeait pas les choses...

C'est seulement une fois que ce dernier a eu fini son discours sur l'islam en Palestine et terminé sa propagande pour les Frères musulmans (organisation interdite dans de nombreux pays arabes) que les choses sérieuses ont pu commencer. Après une brève introduction du président de Droits pour Tous qui a souligné la lâcheté de certains pays arabes, la complicité de la Suisse et des pays occidentaux vendant des armes à Israël, rappelant également la « Nakba » (littéralement la catastrophe), ces 400 villages qui ont été rasés par l'Etat sioniste au cours de ces soixante ans, période noire qui a vu Gaza devenir une prison à ciel ouvert avec plus d'un million d'habitants privés de nourriture - c'est après ces nécessaires rappels historiques que nous avons pu voir apparaître enfin l'homme de toutes les controverses.

Le professeur Azzam Tamimi s'est installé sur l'estrade et a lancé les premières salves d'un discours enflammé. Un témoignage à la fois émouvant et plein de rage racontant l'histoire d'un peuple qui se fit voler sa terre, terre d'autant plus symbolique qu'elle se trouve dans le berceau de la vie et de la spiritualité, ce croissant fertile qui vit naître entre autres Jésus Christ et tant de civilisations millénaires. Il a commené par parler du colonialisme dans l'histoire et des médias qui ont l'ont toujours soutenu. Il a évoqué la guerre du Vietnam, a comparé également la situation palestinienne à l'apartheid américain : tous ces pays se sont libérés et la Palestine sera un jour elle aussi libre à condition de lutter jusqu'au bout. Car chaque peuple a le droit de vivre sur sa terre ! Azzam Tamimi a évoqué le souvenir de sa mère, que les soldats de Tsahal ont sorti violemment de sa maison à l'âge de 16 ans. On pouvait sentir l'émotion et la colère l'envahir au rappel de ces souvenirs douloureux.

Avec l'Holocauste, nous a-t-il dit, les Juifs ont été victimes d'un des événements les plus abominables de l'histoire, mais pourquoi donc faire payer les Arabes alors que ce sont les nazis allemands qui ont commis ces crimes ? Il a encore ajouté qu'il était sorti d'un congrès sioniste important que les Juifs ne pourraient jamais vivre en paix et qu'il leur fallait un Etat, mais que cet Etat ne devait pas être construit à proximité des peuples arabes, chose qui a tout de même eu lieu. Les Juifs, jusque là, avaient toujours vécu en paix avec les Arabes et les chrétiens, ce n'est que depuis la création d'Israël que la situation s'est envenimée jusqu'à produire la guerre monstrueuse que nous connaissons aujourd'hui. Les Juifs doivent cohabiter avec les musulmans et les chrétiens, c'est écrit dans le Coran, a rappelé l'orateur. A plusieurs reprises, il a parlé de la cohabitation des Juifs et des Arabes en nous rappelant que les Juifs pratiquants se sont toujours opposés à la création d'Israël, qui est un projet purement colonisateur conçu par des Juifs laïcs. Il a ajouté qu'il était également lui-même un sémite, que ses aïeux étaient sémites également et qu'ils vivaient jadis en paix avec les Juifs. Il est essentiel de faire la différence entre Juif et sioniste ! Pour illustrer cette distinction, il a pris l'exemple de Nelson Mandela qui luttait contre l'apartheid non pas en vue de la construction d'un Etat peuplé uniquement d'Africains, mais pour la justice, l'égalité et la cohabitation avec les blancs - Mandela, qu'on a essayé d'acheter à maintes reprises, mais qui a préféré rester fidèle à sa cause quitte a devoir passer une partie de sa vie en prison. Sa détermination a payé, le régime raciste de l'apartheid a fini par tomber : il en sera de même demain pour la liberté de la Palestine.

Azzam Tamimi a ensuite fustigé les gouvernements occidentaux qui ont aidé les Juifs à créer leur Etat en Palestine tout en rappelant que ces gouvernements ne représentaient pas leur peuple. Dénonçant les ventes d'armes à Israël et le soutien de ces pays là, il a rappelé que la Palestine avait également beaucoup d'alliés dans le monde, parmi les Etats non-alignés mais également parmi les populations de divers pays, notamment en Europe. Il a parlé ensuite de la situation politique palestinienne, rendant hommage au Cheikh Ahmed Yacine, assassiné par Israël. Ce dernier disait toujours que pour qu'Israël obtienne le cessez-le-feu, il fallait que l'Etat juif reconnaisse ses crimes et rende les terre aux Palestiniens en exil. Il a fait l'éloge de ce combattant qui ne s'est jamais vendu à Israël, contrairement à Mahmoud Abbas dont les pourparlers avec Ehud Olmert ne sont qu'une mascarade. Le Fatah est, selon lui, « corrompu et malsain » et a échoué dans sont projet de libération des territoires occupés.

La situation des autres pays arabes a aussi été abordée. Azzam Tamimi a parlé de l'Egypte, qui a joué un rôle très important dans le conflit israélo-palestinien. Il a ajouté aussi que les Britanniques et les Américains ont voulu museler l'Egypte en créant Israël, l'Etat sioniste étant en quelque sorte un poste d'avant-garde pour contrôler le monde arabe et les pays qui osent encore s'opposer aux Etats-Unis. Comme il l'avait déjà expliqué, Israël n'est pas un projet religieux mais bien un projet colonisateur. Les Américains font également pression sur le Hamas pour l'empêcher de s'allier avec les autres nations arabes : le nationalisme arabe défendu par les Palestiniens (mais également par la Syrie, le Hezbollah, l'Egypte, l'Irak de Saddam Hussein, etc.) est un des pires ennemis des sionistes et de l'Oncle Sam. Pour le professeur, toutes les nations sont menacées par le sionisme, pas uniquement au Proche-Orient, mais également en Asie, en Afrique, en Amérique latine, en Europe... Azzam Tamimi a conclu en disant vouloir la paix entre les peuples. Il faudra, a-t-il exprimé, se battre jusqu'au bout pour pouvoir être libre.

notes

PS : A noter que les partis de gauche et les « alternatifs anarcho-gauchistes », souvent adeptes du keffieh et se revendiquant volontiers pro-palestiniens, ont brillé par leur absence durant ce meeting, sûrement refroidis par l'idée d'y trouver un peuple fier de ses traditions, de sa culture et de ses religions.
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