Décidément, les camarades farceurs, toujours prompts à faire rempart de diabolisation politique contre tous ceux qui les empêchent de prolétariser comme ils le voudraient, ne changent guère de sentiments envers l’immigration africaine, à défaut de méthode.

Aujourd’hui, c’est fort d’une décision de justice prise en bonne et due forme que la mairie d’Aubervilliers a fait lâcher les CRS=SS contre les tentes occupées par 112 squatteurs de logements sociaux du quartier de la Maladrerie.

112 perturbateurs africains, ça la fichait évidemment mal au pays des droits de l’homme en situation irrégulière et encore plus dans un des derniers réduits de cette lutte finale aussi permanente que passée de mode.

À l’évidence communiste, l'expulsion pour « trouble à l'ordre public » de ce campement, installé depuis le 11 juillet, s’imposait !

Voilà plus d’un quart de siècle, un certain 24 décembre 1980, rappelez-vous, les camarades à la tête de la municipalité communiste de Vitry-sur-Seine faisaient, eux, détruire au bulldozer un foyer de 300 travailleurs maliens immigrés. Le maire Paul Mercieca était alors soutenu par le seul Georges Marchais. Autres temps, autres mœurs qui n’ont pas plu plus que ça à madame Ramatoulaye Yade-Zimet, plus connue d’une part sous le diminutif de Rama Yade que l’on est prié d’autre part de prononcer Yade et non Yadé.

Rama est aussi jolie qu’adorable gaffeuse. Un sourire coquin aux coins des lèvres et le cœur sinon sur la main, du moins dans les gambettes : sa visite aux squatteurs expulsés d’Aubervilliers le prouve. Et puis, il faut bien exister, non ? Couper court aux vilaines rumeurs insinuant que sa désignation au secrétariat d'État chargée des affaires étrangères et des droits de l'Homme ne serait que de la pure communication sarkozienne, qu’elle serait en politique ce que d’autres créatures aux formes ensorcelantes seraient à la télé : une potiche !

C’est hélas l’opinion largement répandue sur les ministres et secrétaires du gouvernement Fillon. On les aperçoit bien de-ci, de-là, mais toujours derrière Number One, l’omniprésent sixième président de notre cinquième République.

Mais Rama n’est pas un numéro et a voulu le faire savoir. Elle a donc pris une initiative. Comme la grande fille qu’elle est ! Elle a « bougé »… Ni potiche, si soumise ! Elle s’en est allée, ce beau matin de rentrée scolaire, toute de compassion médiatisée, jusqu’en Seine-saint-Denis, jusque dans cette mairie communiste qui avait décidé de débarrasser son environnement scolaire des trublions africains.

Mal lui en a pris. Françoise Fillon l’a immédiatement convoqué pour lui signifier qu'à l'avenir, ce type de démarche devrait faire l'objet d'une concertation avec ses collègues du gouvernement…

La fessa-t-il pour la punir ce son crime de lèse-Président, à savoir la captation des micros et caméras, réservés depuis trois mois exclusivement à Number One ? On ne le saura sans doute pas, mais à sa place, beaucoup auraient été tentés…