Derrière Attila le Hun, fléau de Dieu, l’herbe ne repoussait pas. Pas identique, en tout cas. Il est certain désormais qu’après l’élection de Sarkozy le karcher, fléau de l’UMP, la politique française n’est plus ce qu’elle était. Certains attendent tellement du nouveau Président français qu’on peut au moins lui reconnaître ce premier changement dont on ne plaindra pas.

Le titre de ce jour de Libération, ex-quotidien maoïste désormais tombé dans l’escarcelle d’Edouard de Rothschild, est explicite : « La gauche vire-t-elle à droite ? » « Au cœur de l’ensemble de l’échiquier politique s’est installé un bloc puissant qui se réclame de la gauche, mais qui affiche des valeurs libérales et autoritaires et qui est à même de briser la cohérence de la gauche au profit de la droite, et de nourrir la popularité de Nicolas Sarkozy », analyse François Miquet-Marty, directeur des études politiques à l’institut de sondages LH2.

Les sympathisants de ce « bloc de gauche » étant plus nombreux que ceux des blocs social-libéral, étatiste ou antilibéral, Libération, fort dépité, ne peut alors que constater : « C’est un peu le triangle des Bermudes de la gauche. Elle peut y perdre facilement une partie de son âme, mais aussi y trouver une planche de salut électoral ».
Qui votera, verra bien…

Mais à droite, la transgression des frontières idéologiques est tout aussi d’actualité.

L’université d’été d’UNITÉ ET RÉCONCILIATION, organisée par son président le sociologue Alain Soral (www.alainsoral.com), en a été le week-end dernier le parfait exemple. Ne serait-ce que par le choix des intervenants depuis le docteur en ethnologie et éditorialiste Christian Bouchet (voxnr.com) jusqu’à Franck Timmermans, porte-parole du Parti Populiste (www.parti-populiste.info), en passant par l’écrivain et éditeur Jean Robin (www.tatamis.fr), le spécialiste de l’internet Giorgio Damiani (www.librad.com) ou encore le directeur du quotidien italien Rinascita (www.rinascita.info), (liste non exhaustive, voir (http://fr.altermedia.info/),… sans parler des invités surprises, à savoir Dieudonné M’Bala M’Bala le samedi et Jean-Marie Le Pen le dimanche ; l’un et l’autre finiront sans doute pacsés, à force de se croiser et de se recroiser dans tant de mauvais lieux politiquement incorrects.

Si les intervenants n’avaient ni les mêmes engagements militants passés, ni tous les mêmes priorités politiques à venir, il est certain que tous partageaient la volonté d’en finir avec le stérile clivage droite-gauche qui empêchent – en France, en tout cas – tout débat politique constructif. On se préoccupait moins, en effet, ces dernières années, de ce qui était dit ou proposé dans le débat politique, que de s’empresser à dénoncer qui le disait.

Que trois mois après un tsunami politique tel que celui provoqué par la campagne bulldozer de Nicolas Sarkozy et sa triomphale élection à la Présidence de la République, s’organise déjà une recomposition politique nouvelle, laisse augurer beaucoup d’intérêt pour les futures batailles électorales.

Cette rentrée annoncée une fois de plus « chaude » ne l’est finalement pas davantage que toutes les autres années. Mais elle est agréablement surprenante, en tout cas.