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Dimanche, 30 Avril 2006
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La CGT normalisée
Jean Duverne
Politique
La CGT normalisée
Victoire sur toute la ligne pour Bernard Thibaud. Seul candidat, il a été réélu pour 3 ans à la tête de la CGT à l’issue de son 48ème congrès. Le congrès a, en outre, approuvé à une écrasante majorité ( 80,4 % ) le document d’orientation, feuille de route du syndicat pour les trois année à venir, et à 82 % le rapport d’activité, bilan du 2ème mandat de la direction confédérale.

Pourtant, il y a quelques mois sa position à l’intérieur de la confédération paraissait fragile. En effet depuis 2003, les grands combats menés par la CGT ne s’étaient soldés par aucune conquête. Bien au contraire. Réforme des retraites, de l’assurance-maladie, privatisation d’EDF-GDF, conflits de la SNCM ( transports maritimes corses ) et de la RTM ( bus marseillais ) ont été des échecs patents malgré deux manifestations à plus d’un million de personnes l’année dernière. Mais c’est surtout “ l’affaire “ du référendum sur le traité constitutionnel européen qui avait ébranlé sa légitimité. Fort de sa volonté de “dépolitiser” son syndicat, il voulait que la CGT reste neutre. Las, le 3 février 2005, le CCN ( comité confédéral national ) - le “ parlement “ de la CGT - le mettait en échec en appelant massivement à voter contre le traité apportant ainsi un renfort de poids aux partisans du Non.

Mais Dominique de Villepin est venu “ au secours” de Bernard Thibaud pour faire oublier ces épisodes délicats. En deux mois la crise du CPE a permis d’ effacer trois ans de revendications infructueuses
Pourtant ce congrès avait des enjeux.

D’abord la réforme des cotisations finalement approuvée à près de 63 % après une journée de débats intenses durant laquelle les délégués au congrès ont semblé rejouer la lutte des classes en interne, version fédérations “riches” contre fédérations “pauvres”. L’enjeu était d’importance puisqu’il s’agit pour la CGT, via cette réforme, d’opérer une percée dans le désert syndical que représentent les petites et moyennes entreprises. Et de parvenir à toucher enfin les salariés les plus précaires en CCD ou en intérim, ou dans la sous-traitance. Derrière cette réforme des cotisations se cache un autre enjeu pour la CGT : celui d’augmenter le nombre de ses adhérents estimé à 711 000 à la fin de 2004 pour atteindre la barre du million et se rapprocher ainsi de la CFDT. Mais pour enclencher une telle mécanique, il fallait que les bastions cégétistes des services public et des grandes entreprises ( cheminots, chimie, agroalimentaire ) acceptent de voir diminuer leurs ressources au profit des petites structures locales afin qu’elles puissent se développer. Le projet adopté prévoit que les syndicats de base ne touchent plus que 33 % de la cotisation des adhérents. Le reste devrait être reversé à une sorte de fond, baptisé CoGéTis - nom à la consonance très “ fiduciaire “ - qui répartirait ensuite l’argent entre le fédérations professionnelles ( 29 % ), les unions territoriales ( 25 % ), la confédération ( 10 % ) et le financement d’un journal gratuit pour les adhérents avec les 3 % restants.

Autre sujet de discorde, la place de la CGT dans le syndicalisme international. Notamment la perspective de l’adhésion de la centrale à la nouvelle confédération syndicale mondiale qui doit être créée à l’automne prochain en remplacement de la CISL de tendance social-démocrate et pro-américaine et de la CMT d’obédience chrétienne. Si durant la crise du CPE, les manifestants ont reçu les soutiens de nombreux syndicats européens, dont la très “ européiste “ Confédération européenne des syndicats ( CES ) à laquelle adhère la CGT, certains, en interne, conteste toujours cette appartenance. L’ adoption du document d’orientation a validé le principe de cette adhésion.

Dernière source de discorde, la fameuse Sécurité sociale professionnelle conciliant la flexibilité - nouveau nom de la précarité - de l’emploi et la sécurité financière, le “modèle “ danois en sorte, très à la mode actuellement. Pour l’imposer, le document d’orientation n’exclut aucun moyen, manifestations et grèves bien sur mais aussi négociation avec le patronat, même si la direction confédérale n’a pas réussi à imposer le “compromis” comme inscrit dans son projet initial ( “ la responsabilité de la CGT est de créer les conditions pour dégager les compromis les plus favorables possibles aux salariés “ ).

A l’issue du congrès, le très réformiste et très européiste secrétaire confédéral et bras droit de Bernard Thibaud Jean-Christophe Le Duigou se réjouissait d’un “ résultat très satisfaisant “. Un résultat en effet meilleur en tout cas que celui du dernier congrès où quatre résolutions avait recueilli entre 60 et 82 % des voix. Et un résultat bien loin de refléter l’ambiance parfois agitée et turbulente qui régnait dans la salle.

C’est dans une position largement et très opportunément confortée que Bernard Thibaud aborde son troisième mandat à la tête de la CGT afin d’en faire un outil pour intégrer les “ travailleurs “ dans la mondialisation et empêcher toute contestation radicale du Nouvel Ordre Mondial.
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