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Vendredi, 28 Octobre 2011
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Christianisme et laïcité
Benoît Girard
Politique
Christianisme et laïcité
Lorsque l’État cesse de se référer à des valeurs indépendantes du consensus politique, il se sépare des Églises pour devenir, à son tour, une Église. Il court alors le risque totalitaire du césaro-papisme : identifier dans sa propre constitution ethnique, sociale ou juridique un critère universel de Vérité.

Depuis Constantin, cette menace plane constamment sur l'humanité. Nous en vivons aujourd'hui, sous les bombes de l'« axe du bien », une nouvelle – et particulièrement inquiétante – manifestation. L’exhibition de la figure sanguinolente du bourreau sacrifié (Kadhafi) constitue une sorte de Golgotha inversé. La revanche de Judas.

A l'époque païenne, la situation était plus claire. Le politique découlait du religieux et l’État en constituait l'institution régulatrice. Le Christ, quant à lui, nous a laissés nous débrouiller d'un politique dont la nature profonde – réconciliation de la communauté autour du sacrifice – a été dévoilée par la Croix, donc invalidée.

Dès lors qu'il ne peut plus assumer son rôle de « protection sacrificielle », le politique est confronté à une double tentation. Ou bien renouer avec l'expulsion originelle du bouc-émissaire : entreprise vouée à l'échec car dépourvue, dorénavant, de toute vertu pacificatrice (cf. le nazisme). Ou bien tenter de donner le change en prenant en charge le culte de la victime et en faisant du christianisme "le bouc émissaire de sa propre révélation" (cf. la religion des droits de l'Homme). D'où la nécessité, pour tout politicien, de se revendiquer d'une victime quelconque pour asseoir sa légitimité.

Cette tension, qui structure l'histoire occidentale depuis deux mille ans, et singulièrement depuis deux siècles, nous est devenue consubstantielle. Aussi ne devons-nous pas chercher à l’éliminer mais l'assumer et vivre avec : "Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu".

Le christianisme, sous l'angle de sa contribution à la civilisation humaine est donc essentiellement ambivalent. Avant de laisser s'introduire dans le fruit le ver de l'aberration laïciste, il a inventé la laïcité de l’État. En d'autres termes, il a retiré à l'État sa dimension sacerdotale et affirmé le primat de la liberté humaine sous le regard de la raison. Le laïcisme constitue à cet égard un étrange retour de flamme : il "resacerdotalise" l’État en confiant à l'arbitraire politique le soin de départager le bien et le mal (cf. les lois dites bioéthiques). Relégué au rôle technique de régulateur des passions humaines, l’État est tenté, en retour, de diviniser la technique : c'est le règne contemporain de l'expertise et de l'économie. Soit, pour reprendre l'expression de J.-C. Michéa, « l'Empire du moindre mal », érigé en horizon de salut pour l'humanité toute entière.
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