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Jeudi, 22 Mars 2012
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Mohamed Mehra, le tueur idéal
Claude Bourrinet
Politique
Mohamed Mehra, le tueur idéal
La première victime collatérale du drame de Toulouse a été probablement Philippe Poutou, abandonné au milieu du guet par une partie du politburo de son parti. On fera le pari qu’il a été lâché, au profit de Mélanchon, non point à cause des piètres intentions de votes qui créditaient sa candidature de quelque un pour cent – de cela, c’est pour ainsi dire son pain quotidien, et on ne voit pas pourquoi il y aurait tout à coup le feu au logis – mais, plus vraisemblablement, parce qu’il a pris des distances par rapport à la tuerie de Toulouse, agitant ainsi l’hypothèse d’une « diversion », s’interrogeant sur ses effets sur la campagne, et la mise sous boisseau des questions liées à la crise, au chômage, à la misère. Comme la sanction a suivi presque immédiatement l’expression de cette perplexité au fond très juste, il est permis d’y voir un aveu. Manifestement, Philippe Poutou n’a rien compris.

En politique, le subjectif devient objectif. On joue sur l’opinion comme sur un matériau que l’on modèle plus ou moins selon son degré de résistance et selon le fil du bois. Il arrive parfois qu’un bon coup de masse ou de burin réoriente l’œuvre dans le sens voulu, le bon.

En politique, l’information est aussi de l’ordre du matériau. Normalement, un pouvoir maîtrisant ses interventions, et se donnant les moyens subjectifs de sa fin, ne distille, quand il contrôle les sources, que ce qu’il veut que l’on comprenne.
Que comprend-on donc ? Il existe d’abord un danger islamiste. Celui-ci est dirigé contre les pays d’Occident, singulièrement la France, et surtout Israël. La double nationalité des victimes juives, l’empathie qu’a suscitée un acte barbare, la réaction pavlovienne de la classe politique, qui se doit de manifester son philosionisme de façon ostentatoire, montrant qu’elle ne juge pas selon la même aune le degré d’horreur selon que l’on est tel ou tel, les enfants palestiniens tués par centaines à Gaza ou au Liban n’ayant guère produit que des protestations du bout des lèvres – et encore ! –, ont étayé la thèse que, finalement, Israël et notre pays sont dans le même bateau, et que notre combat est le même. La déclaration du tueur, qui aurait soi-disant déclaré qu’il voulait « venger les enfants palestiniens » (mais c’est ce que rapporte la police) ne fait qu’aiguiller l’opinion dans le sens voulu.

Le parcours de Mohamed Mehra, pour l’heure, est loin d’être clair. Il est même tout à fait bizarre, surtout si l’on sait que jamais nous n’avons été aussi contrôlés, fliqués, surveillés, pressés par un pouvoir auprès duquel les dictatures du milieu du siècle dernier, en matière de « traçabilité » policière, étaient de joyeuses dilettantes. Voilà donc un dangereux djihadiste, ou salafiste (ces mêmes salafistes que Juppé soutient en Libye, en Syrie, avec qui il déclare qu’il est tout à fait pensable de s’entendre !)), se baladant comme un vulgaire touriste, prenant son charter pour le Pakistan ou l’Afghanistan, pratiquant son sport favori, comme au club Med, s’enfuyant, comme aurait pu le faire Tintin, d’une geôle pakistanaise, kidnappant en 2010 un jeune homme qu’il voulait embrigader, menaçant, en treillis, et d’un sabre, la famille de ce dernier, en molestant sa sœur, parce qu’elle protestait… Aux dernières nouvelles, il aurait été aussi quelque peu punk, en tout cas en aurait arboré les signes. Gentil, fréquentant les boîtes, aimant les filles pour les uns, s’éclatant en regardant des vidéos de décapitation selon les autres. Qui saura la vérité ? A l’heure de ces lignes, on ne sait pas si Mehra la dira : il est fort possible qu’on veuille le faire taire d’une balle…
Que l’on se serve d’attentats pour dévier, ou orienter un état de fait politique, ou une situation grosse de guerre, l’Histoire en foisonne, singulièrement pour tout ce qui concerne le Proche et le Moyen Orient. Mossad et CIA sont experts en la matière. La morale n’a rien à voir là-dedans, à moins d’être un naïf qui croit à des valeurs que l’on ne soutient plus que pour la galerie électorale. L’hypothèse d’une instrumentalisation plus ou moins voulue est sans doute monstrueuse, mais elle appartient de plain pied à un âge de nihilisme.

Les choses dites comme cela sont évidemment inimaginables. Pourrait-on faire croire que les services secrets occidentaux aient laissé perpétrer un crime contre de petits enfants juifs ? J’avoue que c’est là une objection majeure, bien que je ne me fasse aucune illusion sur l’état de santé morale de ceux qui nous gouvernent, qui ont plus à voir avec la mafia qu’avec de braves et honnêtes serviteurs du peuple. Pourtant, il est évident qu’un tel attentat sert le système. Il fait oublier la crise etc., recentre les esprits sur le « choc des civilisations », rend plus acceptable une agression contre l’Iran, désarme les velléités de lutte verticale, peuple d’en bas contre peuple d’en haut, pour ne retenir que des conflits horizontaux, ethniques et idéologiques, et, last but not least, il permet au pouvoir de se ressaisir en intégrant éventuellement une frange droitière, dure et potentiellement dangereuse si elle dérivait vers la question sociale.

Quant aux attentats contre les soldats et les enfants juifs, il se peut qu’on ait eu affaire à une bavure. Pourquoi ne pas envisager que ce Mehra ait été instrumentalisé, comme on le fait volontiers aux USA, où l’on use de provocation policière pour réactiver l’hystérie policière ? Cependant, le drôle aurait plus ou moins échappé à ses anges gardiens. Des soldats tués, passe encore pour un pouvoir cynique, prêt à se servir des causes les plus douteuses. Mais la grenade a explosé là où on ne l’attendait pas forcément. Qui eût pensé que Mehra, pour une raison ou une autre, allait commettre ce qu’il a fait dans l’école juive ? Il s’agirait alors d’un dérapage finalement non contrôlé.
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