Il n’y a rien à attendre de Nicolas Sarkozy
18 avril 2012. Au terme d’une campagne assez terne, certains droitiers appellent à voter pour le président sortant. Hormis pour ceux qui en attendent des places il n’y a pourtant aucune raison vraiment politique de le faire : ni au premier tour, ni au second tour.
Nicolas Sarkozy joue d’un discours « de droite », mais rien dans sa politique ne rencontre des préoccupations qui pourraient être sous ce vocable.
L’immigration ? Il l’a accrue. La double peine pour les délinquants étrangers ? Il l’a supprimée. L’économie ? Il n’a osé aucun protectionnisme raisonnable et intelligent. L’industrie ? Il en parle mais ne l’a pas défendue quand il fallait le faire. La politique étrangère ? C’est le retour dans l’organisation militaire de l’OTAN, une expédition en Libye qui a mis au pouvoir des islamistes obscurantistes, déstabilisé une région, accru les risques de terrorisme. Afghanistan : la poursuite de l’enlisement.
En 2007, au second tour face à Ségolène Royal le doute pouvait être permis : Mme Royal tenait des propos irresponsables visant à interdire jusqu’au nucléaire civil à l’Iran, tandis que Nicolas Sarkozy pouvait paraitre plus sérieux (voire plus gaullien) compte tenu notamment de la présence d’Henri Guaino dans son proche entourage.
Mais ce dernier n’est – qui peut en douter maintenant ? - qu’un sympathique faire-valoir. On objectera peut-être que ce n’est pas François Hollande qui rompra avec l’immigration de masse ni mettra un terme à la dérive libre-échangiste de l’Europe. C’est très probable.
La politique de Hollande sera sans doute proche de celle de Sarkozy, juste certainement un peu moins injuste au plan de la fiscalité vis-à-vis des couches populaires et moyennes. Cela ne changera rien de fondamental à la domination de la finance sous couvert de libéralisme mondial. En matière d’immigration, rien de fondamental ne changera mais du moins Hollande ne promet-il pas de la réduire. L’imposture est du côté de celui qui promet, n’a pas fait et ne fera pas.
Il n’y a décidément rien à attendre de Nicolas Sarkozy. Comme toujours en matière d’élection, l’immaturité c’est de ne pas voter : la démocratie élective a beaucoup de limites mais on ne peut faire l’impasse sur le vote. Et comme toujours, le seul vote utile c’est de voter en fonction de ses idées.