En marge des élections régionales, un match se déroulait en interne dans le « ghetto national ».
Celui-ci avait deux enjeux. Savoir tout d’abord si une extrême droite radicale était de taille à concurrencer le Front national, et, ensuite, déterminer qui serait, à l’avenir, la tendance dominante de celle-ci : soit l’alliance des traditionalistes, à savoir le Mouvement national républicain, le Parti de la France et la Nouvelle droite populaire, soit les modernistes identitaires.
Pour ce qui était de remettre en cause le leadership du Front national, le résultat était connu d’avance : c’était mission impossible et il fallait être bien naïf pour espérer le faire. Il suffisait de constater une première chose : si, en 2004, le Mouvement national républicain avait concurrencé le FN dans vingt régions, en 2009, celui-ci n’avait plus des challengers que dans neuf !
Même si les résultats n’ont pas tous été ridicules - on relèvera les 4,98 % d’Alsace d'abord, les 3,95 % de Jean Verdon dans la région Centre, les 3.71 % de Fernand Le Rachinel en Basse-Normandie, les 3.00 % d’Annick Martin en Lorraine – ils ont toujours été très faibles. C’est la preuve par les urnes qu’il n’existe pas d’espace pour ce type de mouvements et qu’ils sont dépourvus d’avenir politique.
Plus intéressant est l’échec cinglant des Identitaires. Ces derniers mois, une presse complaisante les présentait comme ceux avec qui le Front national allait devoir compter dans les années prochaines et comme ceux qui étaient susceptibles de créer un Vlaams Belang ou une Ligue du Nord à la française. Ils avaient de plus le soutien, plus ou moins discret, de Minute, de Radio Courtoisie, de la Fondation Polémia, et de quelques pointures du national-libéralisme. En Paca, leurs cadres, claironnaient qu’ils allaient tailler des croupières au parti de Jean-Marie Le Pen et, vendant la peau de l’ours avant de l’avoir tué, ils s’interrogeaient même sur une éventuelle fusion de leur liste avec celle de l’UMP lors du second tour.
On allait voir ce que l’on allait voir !… On a vu : 2.60 % en Paca pour leur liste d'union pourtant conduite par Jacques Bompard, 4.98 % en Alsace (soit une baisse de cinq points depuis 2004) et … 0.68 % en Languedoc-Roussillon !
Le ridicule ne tue pas, ni en politique ni ailleurs, c’est parfois bien dommage… Quoi qu’il en soit, cela nous montre au moins une chose : le tout internet et l’intox médiatique continuelle n’ont aucune conséquence en terme électoral. Contrairement à ce que croyaient les Identitaires, il ne sert à rien, pour obtenir les voix du peuple français, d’être les chouchous des journalistes du Monde, de bénéficier d’une promo continuelle dans les colonnes de Minute et sur les ondes de Radio Courtoisie, et de ne vivre que pour le buzz internétique. Rien de cela ne remplace la véritable action sur le terrain et l’enracinement réel.
Ce sont ces fondamentaux que n’avait pas oublié l’alliance PDF/MNR/NDP qui fait que celle-ci, au final, tire le mieux son épingle du jeu.