L'ancien Premier ministre Alain Juppé (UMP) a prôné mardi "une forme de dégressivité" dans le système d'indemnisation du chômage qui selon lui "n'incite pas à reprendre du travail", et s'est dit "surpris" par le tollé autour des déclarations d'Emmanuel Macron.

"Je ne dirais pas (que les chômeurs) sont trop généreusement indemnisés, je dis que le système n'incite pas à reprendre du travail. Je suis un peu surpris par la polémique que suscitent les déclarations de M. Macron, ce qu'il dit est plein de bon sens", a déclaré M. Juppé sur France Inter.
Le ministre de l?Économie a jugé dimanche qu'il ne devait "pas y avoir de tabou ni de posture" sur l'assurance chômage.
"Nous avons un système qui maintient pendant deux ans une indemnisation à un niveau élevé. La question se pose de savoir (que faire) pour inciter ceux qui ne cherchent pas forcément du travail - et on sait qu'il y en a une proportion parmi les demandeurs d'emplois - à retourner sur le marché du travail", a développé le maire de Bordeaux.
"J'en ai parlé avec certains leaders syndicaux qui ne sont pas scandalisés par cette idée, à condition bien sûr qu'on soit sur une tendance de reprise de l'emploi. D'autres pays l'ont fait et cela a donné des résultats positifs", a poursuivi M. Juppé, qui prône donc "une forme de dégressivité à négocier bien sûr avec les partenaires sociaux".
"On sait qu'il faut agir sur le coût du travail, sur la durée du travail, sur le code du travail, il faut aussi garantir à nos entreprises un coût de l'énergie qui reste compétitif comme aujourd'hui et donc ne pas démanteler notre filiale nucléaire, il faut revoir la fiscalité qui pèse sur ceux qui investissent dans les entreprises et il faut revoir nos filières de formation", a ajouté l'ancien Premier ministre.
Par ailleurs, M. Juppé, interrogé sur les professions réglementées que le gouvernement souhaite réformer, a déclaré: "il faut que ces professions évoluent, elles y sont prêtes". Mais "dans la concertation et non pas dans la brutalité", a-t-il insisté, évoquant "l'arrogance et la provocation" d'Arnaud Montebourg, qui avait lancé ce débat avant de quitter Bercy.
"Les notaires ont parfaitement conscience que l'accès à leur profession est un peu malthusien aujourd'hui, qu'il faut l'ouvrir. Ils ont conscience aussi que le barème de leurs honoraires, fixé d'ailleurs par la puissance publique, n'est pas très juste", a également dit M. Juppé.