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Mardi, 20 Novembre 2007
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L’histoire en liberté… au-delà des Pyrénées. España, por favor !
Inge Blass
Tribune libre
L’histoire en liberté… au-delà des Pyrénées. España, por favor !
Du délit de penser au crime d’être. Basée sur une hypertrophie du droit subjectif, la police de la pensée bénéficie de l’indifférence de la plupart de ceux qui la subissent et d’un effet de routine chez ceux qui l’imposent. Dans une totale confusion du moral et du politique, avec toujours plus d’intensité depuis le procès de Nuremberg, à l’histoire qui faisait le droit se sont substituées les lois qui disent l’histoire. Pourtant, en matière d’holocauste, les Ibères viennent de mettre de l’eau dans le gaz…

Le jeudi 8 novembre 2007, le tribunal correctionnel de Saverne (Bas-Rhin) a condamné l’historien Vincent Reynouard, père de six enfants, à un an de prison ferme et à 10.000 euros d’amende, pour avoir commis… Non pas du trafic de drogue, d’organes ou d’êtres humains (orphelins ou pas) ; une gravissime crapulerie, une extorsion violente. Non plus pour un ou plusieurs viols. Mais bien pour avoir conçu un opuscule de seize pages qui mettait en cause l’histoire officielle et obligatoire de notre bonne démocratie. Evidemment, dans ce procès, il ne s’agissait pas de la bataille d’Azincourt au début du XVe siècle, ni du réchauffement climatique en 2007, à propos desquels les disputes de spécialistes font rage, sans quoi la fameuse LICRA (Ligue contre le racisme et l’antisémitisme), partie civile, n’aurait pas ramassé 3.000 Euros supplémentaires au passage.

Vous y êtes, bien sûr ! Là, où les mots deviennent pires que les maux, les écrits pire que les actes ; là, où les juges statuent sur la conformité d’une pensée à un dogme, mais, jamais, ô grand jamais, sur la réalité des faits ; là, nous entrons dans le domaine du sacré, sur les « territoires de cette religion de l’holocauste progressivement dotée de tous les attributs théologiques et d’une emprise universelle grâce aux mass media, à l’enseignement et au financement public », comme les définissait, dès 1997 dans la revue « Stańczyk », l’intellectuel polonais Tomasz Gabiś, questionnant par-là avec effarement les conditions d’adhésion de son pays à l’OTAN. Oui ! C’est bien en application du catéchisme mondialiste et par l’action d’un de ses bras armés en France, en l’occurrence l’article 9 de la loi dite Fabius-Gayssot de juillet 1990, réprimant la négation ou la minimisation de crimes contre l’humanité tels que proclamés par les puissances militaires victorieuses de 1945 et conduisant de facto au gel de l’histoire, que les magistrats alsaciens ont décidé de jeter un de leur pacifique compatriote en tôle.

Figurez-vous qu’à quelques heures près, il n’en eût rien été… si l’Alsace avait été espagnole !

En effet, ce même 8 novembre au soir, le Tribunal Constitucional de España, l’équivalent du Conseil constitutionnel français, publiait les extraits d’un arrêt à vous couper le souffle, tant nous sommes ici, en deçà des Pyrénées, accoutumés à l’obséquieux servage du législateur. Sous la présidence de Maria Emilia Casas Baamonde, cette assemblée sise à Madrid et composée de douze éminents juristes, a modifié l’article 607.2 de son code pénal prévoyant jusqu’à deux ans de prison pour réprimer la diffusion « d’idées ou de doctrines qui nient ou justifient les délits » de génocide, y déclarant anticonstitutionnelle et nulle l’inclusion de ces deux petits mots : « nient ou ». Cette mise au point relative (1) à ce qu’il est convenu d’appeler la liberté d’expression a créé un malaise dans l’ensemble des organes de presse européens. Eux qui auraient dû se sentir concernés au premier chef ne s’en font pourtant l’écho qu’à grand peine et en trompe-l’oeil. Mais qui s’en étonnerait ?

Le quotidien « El Païs », dans son édition du 9 novembre, chapeautait, en gros caractères, deux petites colonnes au bas d’une page intérieure, «Le Conseil Constitutionnel maintient la peine réprimant la justification de l’holocauste » (El Constitucional mantiene la pena por justificar el genocidio), ne précisant que dans un maigre sous-titre ce qui constituait de fait la véritable information, à savoir, « Le Conseil annule cependant les sanctions pour négationnisme » (El Tribunal, sin embargo, anula el castigo a las doctrinas negacionistas). Si ce journal de référence, comme on dit, par une apparente et discrète neutralité cherchait à minimiser les effets multiples de ce qui représente une véritable bombe juridique, d’autres médias de la péninsule ibérique, eux, annonçaient la contre-offensive en réanimant la confusion absconse qui prévalait jusqu’alors dans l’article 607.2. : la recherche historique objective sur les événements de la seconde guerre mondiale signifierait une apologétique du drame concentrationnaire nazi - en bref, révisionnisme égale nazisme.

C’est ainsi que dès le lendemain, « El Periódico de Aragón », propriété du Grupo Zeta, une des plus puissantes holdings européennes dirigée par Francisco Matosas et Antonio Mosbah, lançait, en face d’un long article amalgame, l’habituel sondage dont la question impliquait la réponse : « pensez-vous que l’arrêté du Conseil constitutionnel favorise l’impunité des néo-nazis ? » 71% des sondés ont naturellement répondu que oui. Il ne leur a pas - tiens donc ! - été demandé si une telle disposition permettait d’enfin clarifier un débat historique, dont les enjeux sont au cœur de l’avenir politique de l’Europe…

Sur la même ligne brouillardeuse, trois jours plus tard, parmi les quelques rares compte rendus ; les plus effrayés, les plus agressifs sont ceux de la presse germanophone, toujours zélée… L’Allemand «Die Zeit» comme l’Autrichien „Der Standard“, font preuve d’une ironie inconsciente, quoique mordante en qualifiant la décision de la plus haute instance espagnole « autorisant la négation de la réalité des plusieurs millions de morts Juifs à l’époque nazie (den millionenfachen Mord an Juden in der Nazi-Zeit)» d’incitation au refuge pour la peste brune – aïe, aïe, aïe ! Comme ses confrères, l’hebdomadaire « Der Spiegel » de cette semaine épouse les réactions indignées émanant d’organismes tels que la « Federación de asociaciones de S.O.S. Racismo» ou du « Movimiento contra la intolerancia». Le président d’un de ces collectifs, Estaban Ibarra, pour qui cette décision «préoccupante, diffusée à la date anniversaire de la Noche de Cristal» transforme l’Espagne en un « pays arriéré », annonce son intention d’en appeler aux instances internationales. Toutes ces officines de défense des droits de l’homme, qui ont leurs corollaires puissamment financés dans chacun des pays de l’OCDE, évoquent même en choeur une « régression consternante du droit » – sans oser donner trop de publicité aux détails... Au cas où les opinions publiques ne seraient pas au diapason et s’imagineraient pouvoir en prendre de la graine.

Ni juge, ni partie –hem, hem- la presse francophone, quant à elle, se cloître dans un silence fracassant, à l’exception du «Matin» suisse qui dénonce ces « pays où les négationnistes pourront s’exprimer sans grands risques ». L’emploi du terme « négationnisme », en place du terme « révisionnisme » que justement la retouche de cette loi espagnole, dont ils sont censés rendre compte, réhabilite hautement, dénote chez nos confrères, à défaut d’un asservissement alimentaire aux oukases de la pensée dominante, une grande malhonnêteté intellectuelle. Qu’il soit également permis ici d’observer que la vingtaine de milliers d’Européens condamnés pour délit d’opinion n’a jamais bénéficié d’aucun refuge. Pour prendre un exemple espagnol récent, en vertu du « mandat d’arrêt européen » adopté en 2002 par l’Union européenne, l’écrivain autrichien Gerd Honsik a été arrêté à Malaga par la police espagnole en octobre 2007 et extradé vers l’Autriche pour y purger les 18 mois de prison auxquels il avait été condamné quinze ans auparavant à Vienne pour y avoir publié l’ouvrage non traduit en français, « Freispruch für Hitler ? (Acquittement pour Hitler ?) »

Attention ! La description d’une réalité est déjà une opinion. Cette dernière, sachons-le, quels qu’en soient la qualité et l’argument, n’en est peut-être même pas une, mais un délit qui vous coûtera autrement plus cher qu’au moyen-âge. Nos démocraties mercantiles ne fournissent en la matière ni confessionnal, ni absolution. A plus forte raison, pas de pardon. Cette version contemporaine et prétendument laïque du blasphème relève donc d’un pouvoir et d’une doctrine, qu’il s’agit de reconnaître en amont… C’est ce que n’a pas su faire l’historien Ernst Zündel qui purge actuellement une peine de cinq ans de prison en Allemagne. Eh , oui ! Quand il a commencé ses travaux sur la seconde guerre mondiale dans les années soixante, il aurait mieux du prévoir comment la propagande arriverait à ses fins dogmatiques… Y avait certes ces bruits lancinants du tam-tam dans le grand ressassement de l’histoire, mais comment imaginer qu’ils devinssent si constants de la maternelle au Vatican. Que chaque conscience, en guise d’objections au messianisme téléologique, soit marquée aux armes de la destruction massive. Alors, on a beau gesticuler, tout est lié… N’est-ce pas ?

N’oublions pas que les citoyens d’Europe, après qu’ils ont épuisé les recours dans leurs pays, ne peuvent dorénavant même plus se tourner vers la Cour européenne des droits de l’homme en invoquant les amendements de leurs constitutions respectives, puisque le Conseil de l’Europe dans son protocole additionnel du 30 janvier 2003 préconise des restrictions à la liberté d’expression, notamment par son article 6 intitulé, « Négation, minimisation grossière, approbation ou justification du génocide ou des crimes contre l’humanité » (intégré à la législation française en mai 2005 – une loi, c’est bien, une dizaine en vrac, c’est plus sûr). Le corps de ce texte ne s’appuie sur aucune donnée chiffrée, si ce n’est « qu’un tiers du peuple juif » a été exterminé… Faire gaffe cependant, car on nous annonce la nouvelle « Shoah par balles » qui inclurait 1,5 millions de concernés en Ukraine… Le « Nul n’est censée ignorer la loi » signifierait-t-il par hasard que nul n’est censé ignorer le nombre de Juifs ? Faudrait réintroduire des statistiques ethniques... Méchamment plus inconstitutionnel que les tests ADN bidon. Raciste, va !

Alors, de la négation à la justification, faudrait s’entendre… Comment approuver ce que l’on nie ? Vouer un culte à l’objet dont on diminue la stature ? Ce n’est pas sans rappeler la prière de l’athée reprochant à Dieu de ne pas exister. Peu importe, c’est sous les auspices de ce paradoxe métaphysique, qu’Angela Merkel s’engagea à placer sa présidence de l’Union européenne. Encouragée par sa ministre de la justice, la sociale démocrate Brigitte Zypries, titulaire du célèbre « Big Brother Award» pour son autorisation des écoutes administratives de la vie privée, qui déclarait « nous jetterons sans pitié (gnadenlos) les négationnistes en prison », la Frau Chancelière démocrate chrétienne initiait une réunion en avril 2007 au terme de laquelle "l'approbation publique, la négation ou la banalisation grossière des crimes de génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre tels que définis par le statut de la Cour pénale internationale et, pour la Shoah, par la charte du tribunal de Nuremberg" serait passable d’un an de prison au minimum dans chacun des 27 états membres – ceci, tout particulièrement en piqûre de rappel pour les petits nouveaux de l’est et les conditions sine qua non de leur entrée dans l’Union.

Dans ce nouveau désordre mondial, même et surtout l’indifférence devient éminemment suspecte. Ce 23 octobre 2007, la 34ème Conférence Générale de l’UNESCO a adopté une résolution appelée « Mémoire de l’Holocauste » Elle appelle à promouvoir le « souvenir actif » de cet événement à travers l’éducation et à en combattre toutes les formes de déni. Cette résolution (34 C/49) fait suite à celle adoptée en 2005 par l’ONU réunie en Assemblée générale, fixant au 27 janvier la « Journée internationale de commémoration des victimes de la Shoah », puis celle adoptée le 26 janvier 2007 contre le « déni d’Holocauste ». Point n’était besoin d’attendre les attendus de ce cénacle pour que, dans un pays comme la France, où près de 15% de nos enfants qui rentrent en 6ème sont illettrés, le débat fondamental s’instaure au sein du ministère de l’éducation nationale, pour savoir si «l’éducation à la mémoire obtient de meilleurs résultats [sic] » quand elle est enseignée dès l’école primaire… Certains collégiens d’origine maghrébine (ça tombait bien), pour leur première sortie de classe en baptême de l’air payée par le Conseil général du département « défavorisé » de Seine Saint Denis, qui se livrèrent à une bataille de boules de neige à Auschwitz, n’avaient apparemment pas bien retenu leur leçon. Après une enquête de moralité serrée auprès des parents, ils furent exclus de leur collège sous les gros titres de la presse ; certains commentateurs particulièrement agités ou mystiques allant même jusqu’à réclamer «qu’ils soient exclus de l’exclusion, puisque cette dernière sert à justifier un comportement inhumain» (Proche-Orient Info – janvier 2005). Quant à l’éviction du cabinet du ministère des anciens combattants de Patricia Vigne (Journal Officiel du 23 septembre 2005), la petite fille de Maurice Papon, elle rétablit l’infamie qui frappait la famille des criminels les plus endurcis... dans l’antiquité archaïque. Que doivent financer nos impôts ? Une transfusion culturelle ou sanguine ? Les deux, ah bon !

Les moyens de propagande directe ne suffisent pourtant plus à nos instances ploutocratiques. La reproduction en vase clos de fictions et documentaires incessants qui confortent la distillation de la pensée univoque contribuerait à la désaffection des moyens officiels de communication de masse… Les populations risqueraient parfois, de la ressentir « comme une sorte de matraquage ». L’affaire devient donc plus subtile : nombreuses sont les organisations subventionnées par l’Union Européenne à traquer les pensées dissidentes, par association, parentèle ou analogie. Elles travaillent sur le langage ! La commission européenne contre le racisme et l’intolérance (ECRI) s’atèle désormais aux moyens de contrôle cybernétique. Une nébuleuse de cellules de recherches (payées également par nos soins) trie le bon grain de l’ivraie : telle référence, tel vocabulaire, telles expressions et ponctuations, tel assemblage syntaxique ou type de graphisme, révélerait une délinquance présumée, susceptible d’être sanctionnée avant que justice ne soit saisie. Le gain en matière de paix sociale et économique s’avèrerait incommensurable !

C’est par ce procédé que le scénariste et producteur franco-germanique, Cyrill Rey-coquais, titulaire de nombreuses distinctions internationales, suite à sa prise de position en faveur de Jean-Marie Le Pen, vit ses « occurrences » sur internet passer subrepticement d’environ 55.000 à 200 , au motif d’une plainte inexpliquée pour … « Holocaust Denial ». Dans le domaine de l’analyse historique, le Prof. Tomislav Sunic, un ancien diplomate croate de haut rang, pour avoir livré des expertises remarquablement documentées sur l’après-guerre, qui vont certes a contrario de l’historiographie officielle, est soumis à toutes sortes de censures et représailles aussi bien familiales que professionnelles. Le Prof. Dr. Michael Vogt, soupçonné d’être proche du NPD (Nationaldemokratische Partei Deutschlands) a été exclu de l’Université de Leipzig, ce vendredi 16 novembre… Etc.

Horizontales et verticales, politiques et historiques ; comme on le constate, ces pratiques juridiques s’avèrent totalitaires en ce qu’elles plongent leurs interdits toujours plus profondément au cœur même de la société civile, faisant prévaloir l’élimination sociale et économique discrète et ne se réservant le soin d’ester en justice que pour l’exemplarité en cas d’opposition frontale. En France, pour prendre une illustration médiatique, l’humoriste Dieudonné, après 22 relaxes, vient d’être finalement condamné en appel (jeudi 15 novembre 2007) pour « incitation à la haine raciale ». Ouf, il était temps ! A une troupe d’excités, ayant violemment interrompu son spectacle à Lyon au Théâtre des Célestins, y faisant quelques blessés parmi les spectateurs, qui hurlaient : « Sale nègre, les Juifs auront ta peau », il avait répliqué : « Tous ces négriers reconvertis dans la banque, le spectacle […] et qui m’attaquent ont fondé des empires et des fortunes sur la traite des Noirs et l’esclavage». L’ethno-différencialiste africain Kémi Séba de la Tribu Ka, lui, avait été fourré illico presto pour deux mois dans les geôles de la république pour avoir traité un commissaire de police de « sioniste, à la solde de Cukierman [banquier, ancien Président du CRIF – Comité représentatif des institutions juives de France] ». Faut dire qu’il n’avait pas été prévu qu’une concurrence aussi rude s’établisse à plusieurs niveaux entre lois mémorielles et lois catégorielles. Que les colorés, métis, noirs ou arabes, ébranlent ce système dont ils étaient les paravents, voilà qui relève de cette « Intolérable intolérance» annoncée par l’avocat Eric Delcroix en 1981. On ne peut pas tous les passer à tabac comme s’il s’agissait de l’écrivain Alain Soral, un vulgaire plouc blanc, quoique brun-rouge, catholique savoyard de surcroît…

Même si, sur un plan formel, il est utile de procéder à un distinguo entre les dispositions légales concernant, d’une part « la race, la religion, la nationalité, la couleur » et, de l’autre, «la contestation, la minimisation, la négation d’un crime contre l’humanité», on s’aperçoit de fait qu’elles proviennent de la même matrice globalisante sublimée par la déclaration universelle des droits de l’homme de 1948. Cette dernière est, au nom d’un hypothétique progrès de l’humanité, constamment invoquée par une flopée de «penseurs» qui de Bucarest à Vilnius en passant par Paris et Madrid professent ouvertement une aversion profonde pour l’identité de leurs pays d’accueil respectifs, dans lesquels non seulement ils ont le pignon, mais encore la rue (« Mon père est revenu d’Auschwitz en France. Ce pays mérite notre haine .», Alain Finkielkraut, Haaretz, 17 novembre 2005). Ceci ne les empêchant pas de s’arroger le quasi-monopole de la redéfinition de notre environnement culturel. A l’instar du « nouveau philosophe espagnol » Fernando Savater qui avouait ses espérances planétaires en ces termes ; «la génétique devra accomplir ce que l’éducation n’aura pas su faire…» Du fameux « Shaping the World » au remodelage de l’homme, on ne change pas vraiment d’octave ! Et ce n’est pas Elie Barnavi, le directeur du Comité scientifique du Musée de l’Europe à Bruxelles - avant d’être nommé ambassadeur d’Israël en France - et dont il est toujours conseiller à l’heure actuelle, qui nous contredirait. Dans un entretien, publié le 13 octobre 2003 par « Le Figaro », intitulé, «Gare à la pusillanimité diplomatique de l’Europe !», ne déclarait-il pas : «Si l’on souhaite retailler un costume, on ne se contente pas d’une seule manche» en précisant plus récemment (Réforme du 7 septembre 2007) à quelle coupe il faisait vraisemblablement allusion, et là, il ne parlait que de la France, qui « quand elle prend position […] ne doit pas oublier qu’elle a été complice de la Shoah »

Comprenons bien que cette révision de la loi espagnole, en libérant l’histoire de sa gangue idéologique est un événement considérable. Il a pour effet collatéral de mettre concrètement en évidence les contradictions philosophiques et rhétoriques, non seulement qui perdurent, mais plus encore se renforcent au sein de l’arsenal pénal européen - sous couvert d’ harmonisation, dont, pour paraphraser Alfred de Musset, l’inanité transfrontalière nous ferait rire si l’on n’en devait pleurer. A telle enseigne que c’est l’attitude du public allemand qui, la semaine dernière, lors de l’émission télévisée (sur la « Bayerischer Rundfunk ») du célèbre humoriste Harald Schmidt, m’a permis d’arpenter la non moins célèbre distance séparant « le pays légal du pays réel » Outre-rhin, dans un contexte de chasse au sorcière, où la présentatrice vedette Eva Herman vient d’être virée du petit écran pour avoir évoqué positivement la construction des autoroutes et la politique familiale sous le IIIe Reich, Harald Schmidt et son jeune complice Oliver Pocher ont introduit le « nazimètre» (das « Nazometer ») dans leur show. Dès qu’il s’agit de rouler sur «l’autoroute», de prendre une « douche », de faire rôtir un met dans le «four à gaz», le «nazimètre», qui a la forme d’une lampe-tempête, se met à biper et à clignoter furieusement dans l’hilarité générale. Pour éviter l’emploi de mots sanctionnés par « le nazimètre » les modérateurs conseillent de se laver au «savon, fraîcheur arienne (Arischer Frühling) – et redoublement de bips, de clignotements, et redoublement de rires à pleins poumons. Rigolade sans vergogne ou sans complexe ? Monstruosité ethnique ou dénonciation implicite de la nature et du statut de la preuve ?
L’histoire, proscrite de la réalité sous copyright et royalties de Nuremberg, réduite à un «pathos» omniprésent qui prévaut sur la raison dans la judiciarisation du monde, continuera-t-elle d’aller au tribunal comme la sensiblerie va aux pleurs ? Question de glandes, me répondrez-vous ! N’empêche que sous le rire teuton et dans cette sagesse ibérique, moi, je ne peux m’empêcher de voir autre chose que l’expression d’un bon sens populaire et salvateur ! Espérons que cette mise en liberté de l’histoire, ne soit ni provisoire, ni sous conditions et se propage en Europe à la vitesse d’un feu de paille, mais d’une flamme durable à quoi nous orienter pour remettre le monde à l’endroit. Un tant soi peu…

Mais pour le moment, comme disait l’autre, « vérité au-delà des Pyrénées, erreur en deçà ». Viva España !

notes

1 - Le libraire et ancien responsable du mouvement national continental CEDADE (Círculo Español de Amigos de Europa), Pedro Varela, avait été condamné en 1998 par le juge Santiago Vidal du Tribunal de grande instance de Barcelone (Juzgado Penal Nº 3) à cinq ans de prison pour « négation de l’holocauste » et « incitation à la haine raciale » et ordonné la destruction des 21.000 livres de son fond qui furent brûlés (auto da fe – acte de foi). Mais la Cour suprême de Catalogne (Audiencia Provincial) avait cassé ce jugement en raison de l’incompatibilité du 607.2 avec le droit à la liberté d’opinion en le renvoyant au Tribunal Constitucional, dont l’ensemble de l’arrêté sera publié cette semaine.

Photo : Pedro Varela lors de son arrestation

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© Media-consult – correction-traduction AvR
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