Programmation d’une élection présidentielle française
Je veux m’intéresser dans cette analyse à l’influence, nous devrions plutôt dire à l’absence et donc la non influence, de la politique internationale dans les élections présidentielles françaises. J’essairai de montrer que cette absence a été en fait médiatiquement planifiée. Lors d’un sondage « sorti des urnes », 9% des personnes interrogées précisaient que les enjeux internationaux avaient influencé leur vote. Ce n’est pas si mal pour un sujet pratiquement absent du discours. Les préoccupations de politique intérieure sont légitimes mêmes si elles sont souvent sans grande conséquence sur la marche du Monde. Je crois cependant que c’est la position d’un candidat sur tel ou tel sujet de politique internationale qui permet d’évaluer sa capacité de jugement moral. Le Président dispose de la puissance militaire, l’utilisera-t-il dans le sens du bien et de la justice ?
Plus particulièrement ensuite, pourquoi la grande presse, à l’inverse des informations obtenues sur le Web, amplifie-t-elle tel ou tel évènement alors que tel autre, bien plus important sous tous ses aspects, est banalisé.
On ne peut pas parler de mensonges, ou de déni d’information, mais d’un phénomène bien pire : une information extraordinairement dissymétrique, jusqu’à l’intoxication, où des évènements de peu d’importance sont répétés, amplifiés, commentés en boucle alors que d’autres, bien plus graves, sont présentés comme des faits divers puis vite oubliés, quant ils ne sont tout simplement évacués du discours ou de l’analyse.
Quelques exemples : pourquoi Bush (père et fils) responsables de millions de morts paradent sur les écrans alors que Milosevitz meurt en prison ? Pourquoi le terrorisme est-il toujours musulman mais jamais américain ou israélien ? Il est utile à ce sujet de rappeler le propos visionnaire de Simone Weil concernant le terrorisme d’Etat: «Un meurtre commis par un gouvernement (…) est cent fois pire, ou plutôt infiniment pire, que cent meurtres commis par des individus irresponsables », S Pétrement in « La vie de Simone Weil », FAYARD (1973). Pourquoi Wolfowitz, théoricien de la 2ème guerre d’Irak, organisateur de l’opération tempête du désert pour la 1ère, complètement dévalué dans sa gestion de la Banque Mondiale, est-il toujours présenté, après un tel bilan, comme un tacticien brillant, un visionnaire ou un idéaliste ? Pourquoi la plupart des journalistes sont capables de donner le nom de l’un des soldats israéliens enlevés mais ne connaissent aucun des noms de palestiniens exécutés sommairement après leur arrestation ni de l’un des 11000 prisonniers (femmes et mineurs compris) en Israël ? M. Bôle-Richard dans le Monde du 8 Mai, rappelle que : « ce sont près de 40% des hommes de Palestine qui ont goûté la paille des cachots israéliens ». N’est ce pas plutôt ce type d’information qui devrait être répété dans la grande presse ? Faites l’effort d’imaginer que cela se passe en France !
Pourquoi L’Iran fait-il partie de « l’axe du mal » (l’Iran n’a jamais déclenché une seule guerre en 200 ans) alors que les USA s’autoproclament « axe du bien » (Les USA ont bombardé près de 40 pays ces 60 dernières années). Pourquoi les assassinats de Palestiniens sont-ils toujours ciblés et les cibles toujours palestiniennes? Pourquoi les nombreux morts civils en Afghanistan ou en Irak sont-ils oubliés en 24 heures ? Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?.....C’est l’absence d’explications satisfaisantes à toutes ces questions qui conduit à s’interroger sur l’objectivité réelle des médias. L’analyse de ces élections présidentielles permet, concernant un sujet apparemment moins chargé moralement, d’illustrer quelques unes des pratiques courantes des grands groupes médiatiques.
Nicolas Sarkozy a donc été élu Président de la République Française. Son score (53%) a été qualifié de « sans appel », « écrasant », « raz de marée » etc. par les divers médias alors que sa comparaison avec les résultats des élections présidentielles antérieures montre qu’il n’en est rien. De plus, la somme des voix des différents candidats de « droite » au 1er tour : Sarkozy (31,18%), de Villiers (2,23%), Bayrou (18,57%), et Le Pen (10,44%) dépassait 62%. Nul n’est propriétaire des voix de ses électeurs, mais de Villiers et Bayrou ont toujours conclu des alliances, au cours des élections législatives antérieures, avec le parti de Sarkozy. Quant à Le Pen, son électorat s’est toujours porté à ces mêmes élections sur le candidat de droite lorsque son propre candidat avait été éliminé au 1er tour. Il en a été de même, à ces élections présidentielles, malgré son appel à l’abstention. Cependant, et en plus grand nombre que d’habitude, de nombreux électeurs de la droite nationale qui traditionnellement reportaient au 2ème tour, leurs suffrages sur le candidat de la droite « classique » ne l’ont pas fait cette fois. Un sondage sorti des urnes évalue à 20% ce report sur Mme Royal et à 20% d’abstentions et votes blanc ou nul.
Cette enflure médiatique pro-Sarkozyste est en fait la conséquence d’un non-dit beaucoup plus inquiétant : si vous voulez bénéficier de la bienveillance des médias, il est nécessaire d’être pro américain et pro israélien, caractéristiques ouvertement affichées par le candidat Sarkozy.
Simone Weil écrivait en 1943, l’année de sa mort, dans son livre testament « L’Enracinement » : « Il y a des hommes qui travaillent huit heures par jour et font le grand effort de lire le soir pour s’instruire. Ils ne peuvent pas se livrer à des vérifications dans les grandes bibliothèques. Ils croient le livre sur parole. On n’a pas le droit de leur donner à manger du faux. Quel sens cela aurait-il d’alléguer que ces auteurs sont de bonne foi ? (…) Un aiguilleur, cause d’un déraillement, serait mal accueilli en alléguant qu’il est de bonne foi ». Le public se défie des journaux, mais sa défiance ne le protège pas. « Tout le monde sait que, lorsque le journalisme se confond avec l’organisation du mensonge, il constitue un crime. Mais on croit que c’est un crime impunissable. Qu’est ce qui peut bien empêcher de punir une activité une fois qu’elle a été reconnue comme criminelle ? D’où peut bien venir cette étrange conception de crimes non punissables ? C’est une des plus monstrueuses déformations de l’esprit juridique ». La télévision n’existait pas alors et la radio n’avait pas l’importance qu’elle a aujourd’hui. Il y a peu de doutes que c’est, et que cela sera dans le futur, la position de tel ou tel candidat vis-à-vis de l’axe Usraélien qui décidera en grande partie du « sort » des urnes.
Rappel : lors de la préparation de la 2ème guerre d’Irak, en 2002-2003, la population française était à 80% hostile à une entreprise qu’elle pressentait de nature impérialiste et dont elle ne découvrira que plus tard qu’elle était bâtie sur les plus effroyables mensonges. Le ministre de Affaires Etrangères de l’époque : Dominique de Villepin, était alors, suite à son intervention à l’ONU, au sommet de sa popularité. Il serait trop long de rappeler ici le danger que présenta alors sa probable candidature à la Présidence dans les milieux atlantistes. La carrière de Villepin fut brisée à l’occasion du déchaînement médiatique qui suivit le projet de réforme assez mineur du CPE (Contrat de Première Embauche) en 2006. R Bacqué rappelle (mais c’est après les élections), Le Monde 10 Mai : « Sans craindre de choquer ; c'est d'ailleurs d'un week-end de luxe à Venise, les 1er et 2 avril 2006, que M. Sarkozy alors ministre de l'intérieur, avait téléphoné à des responsables syndicaux pour les assurer de son opposition personnelle au contrat première embauche. Le contraste entre son week-end et la situation de tension en France ne l'avait pas gêné ». Tout cela permit alors de préparer la candidature de Sarkozy, lui aussi très populaire, tout en gommant autant que possible, par la suite, une position par trop atlantiste.
La politique étrangère a ainsi été la grande absente des préoccupations médiatiques au cours des derniers mois du scrutin sauf dans le cas où elle pouvait être favorable à Sarkozy. Par exemple, seul un article du journal Le Monde, et ceci quelques jours avant le 1er tour, questionnait les seuls candidats très politiquement corrects sur ce plan: Sarkozy, Royal et Bayrou. Le Pen, dont les positions anti-impérialistes sont connues, n’était pas invité à donner son avis. Le sujet fut ensuite abordé entre les deux tours de scrutin au cours du débat télévisé médiocre Sarkozy/Royal. Il fût expédié en quelques minutes, en fin d’émission, avec les incantations habituelles concernant l’Iran et l’entreprise de diversion du Darfour. Les drames, bien réels ceux là et bien anciens aussi, de L’Afghanistan, de la Palestine et de l’Irak n’ayant même pas été abordés.
La diabolisation de Mme Royal: elle a été primaire mais terriblement efficace. Elle a consisté à présenter toute initiative de Mme Royal susceptible de déplaire au parti de l’étranger comme une gaffe voire de l’incompétence, l’amplification médiatique prenant ensuite le relais. Nous avons ainsi assisté à l’inversion des principes aristotéliciens de causalité et de non contradiction : Les conséquences espérées d’une diabolisation de Mme Royal précédant la médiatisation de telle ou telle gaffe « supposée ».
Ainsi, sa rencontre avec un dirigeant du Hezbollah au Liban (pays détruit partiellement par Israël quelques mois auparavant) sera violemment critiquée puis présentée comme de l’incompétence alors que l’entrevue de Sarkozy avec Bush ne sera que discrètement commentée. Rappelons que le gouvernement US est la cause directe, suite à 12 ans d’embargo et quatre ans de guerre, de la mort de 2 millions de personnes, que les réfugiés sont millions ainsi que les déplacés et que le pays est détruit pour plusieurs générations (voir pour ce seul jour du 8 Mai, les articles de A. Buncombe dans l’Independent et P. Isaac dans l’IHT). Il est ainsi intéressant de constater que ces statistiques médiatiques, si elles sont assez fréquemment rapportées, ne le sont que comme des données brutes. Elles ne sont que très rarement analysées sur le plan moral. Il n’y a jamais de rappel sur les causes, pourtant bien connues, de ces massacres. Nous avons là une illustration du relativisme moral qui prévaut massivement dans les médias. Dans un autre registre ; si par exemple, Ségolène ne connaît pas le nombre exact de sous marins atomiques français, c’est beaucoup plus grave que Nicolas qui ignore qu’Al Quaida est un mouvement sunnite.
Il ne reste plus ensuite, une fois fabriqué l’évènement, qu’à l’amplifier médiatiquement. Donnons quelques exemples récents, tirés de la presse anglo-saxonne, qui illustrent cette connivence transnationale : John Lichfied, Independent du 6 Avril, parle des nombreuses gaffes de Mme Royal en Janvier et Février, puis le 10 « d’une candidate socialiste peu convaincante ». Dominique Moisi dans l’IHT du 13 et dans un registre plus sexiste parle d’une: « beautiful woman » opposée à un: « energetic and gifted man ». John Vinocur précise dans l’IHT du 16 « qu’elle n’est pas assez compétente pour diriger un grand pays » etc. Toute cette manipulation médiatique programmée explique que dès le 19 février John Vinocur pouvait écrire (IHT) que Mme Royal était en « mauvaise position » dans sa course à l’Elysée alors que Mr Sarkozy (son candidat favori dans ses nombreux articles) était l’homme « d’une série de performances télévisuelles remarquables ». Et ceci en toute impartialité bien sûr.
Le hold-up : les médias seront particulièrement efficaces dans leur traitement du hold-up par le sarkozysme du lepénisme. Lorsque JM Le Pen parlait des valeurs patriotiques, du drapeau, du travail, du mérite, du danger d’une immigration incontrôlée ou faisait chanter la Marseillaise dans ses meetings etc. c’était le diable qui s’exprimait par sa bouche. J’ai le souvenir très précis de la campagne présidentielle de 2002 où 90% des journaux télévisés furent consacrés à la diabolisation systématique du candidat Le Pen présent alors au second tour. Nous avions droit aux excuses en direct des électeurs qui avaient (tout à fait par mégarde) voté au 1er tour pour lui et qui ne recommenceraient plus jamais, promis juré, jusqu’aux maires qui avaient parrainé sa candidature mais qui avaient été trompés et qui le regrettaient beaucoup. Sarkozy est allé beaucoup plus loin en parlant de « racailles » concernant les jeunes des banlieues et de leur nettoyage au « karcher » tout ceci sans émoi médiatique excessif. Il y a d’ailleurs un article très intéressant et par ailleurs très élogieux de J. Lichfield sur Nicolas et Cécilia (Independent, 12 Mai). Il parle des difficultés conjugales du nouveau président qui sont l’explication, selon lui, des mots : racaille et karcher. C’est probablement ça le culot journalistique, mais enfin, quant on aime on n’est pas regardant sur les louanges. Par ailleurs, il rappelle aussi que la presse nationale a été, pendant toute la campagne, particulièrement et très justement muette sur ces difficultés. Je suis bien d’accord avec lui. Je me permet d’avoir quelques doutes cependant concernant l’état de cette discrétion médiatique si une telle affaire avait concerné un (une) des autres candidat(e)s. (Le lecteur incrédule peut se reporter au traitement par les grand médias qui suivit le divorce de JM Le Pen il y a quelques années pour avoir une petite idée de l’élasticité de la déontologie dans cette profession).
Sur l’immigration : Sarkozy est un partisan du pillage de la matière grise : l’immigration choisie plutôt que subie, formule soft pour un nouveau commerce triangulaire où les meilleurs étudiants ou diplômés européens iront aux USA pendant que les étudiants ou les élites des pays pauvres iront en France ou en Europe. Dans son discours sur l’état de l’Union (le 30/01/06), le Président des Etats-Unis dans une déclaration dénuée de sens moral, se réjouissait de pouvoir attirer les plus brillants étudiants. Il annonçait un doublement du financement consacré à des programmes de recherche fondamentale, les budgets de recherche militaire étant eux en croissance exponentielle. Un rapport récent de la National Science Foundation précise ainsi que les boursiers ou « post-doctorants » étrangers sont majoritaires aux Etats-Unis, toutes disciplines confondues (51%) allant jusqu’à 58% pour certaines disciplines (santé, biologie et engineering).
Les perspectives d’avenir : le plus important pour les donneurs d’ordre était de s’assurer que le Président français s’accommoderait des futures aventures impérialistes en particulier en Iran ou au Darfour.- Mission accomplie- Il n’utilisera pas son droit de veto au Conseil de Sécurité de l’ONU. Sarkozy a d’ailleurs été félicité, dès son élection, par des gens et organismes aussi « différents » que : Bush, Blair, le CRIF… jusqu’au Président fantoche d’Irak. Il a annoncé qu’il équilibrerait la politique étrangère dans un sens plus favorable aux Israéliens. Il me semble que cela était déjà largement le cas. Le Président français deviendra-t-il l’homme des Américains, remplaçant un Tony Blair défaillant ? Sera-t-il l’homme des grosses fortunes ? Les réformes fiscales promises au cours de sa campagne le laissent penser et sa déclaration, souvent répétée aux journalistes : « Si j’échoue, je partirai dans le privé, j’ai envie de gagner de l’argent », est sans ambiguïté et rappelle la formule du ministre F. Guizot : « Enrichissez vous ». Ou alors, maintenant élu, sera-t-il plus autonome. Ortega y Gasset disait : « L’Homme c’est lui et les circonstances » : Il sera en particulier intéressant de voir son choix pour le ministère des Affaires Etrangères. Ira-t-il jusqu’à prendre le néoconservateur Pierre Lellouche ? Ou alors, concernant l’Afghanistan, retira-t-il les troupes françaises de ce pays comme il l’a annoncé au moment où les américains souhaitent que ces effectifs augmentent.
Les résultats des élections législatives qui suivront dans un mois peuvent encore modifier la dynamique politique actuelle. En général un Président élu trouve une majorité à sa convenance. Cela va cependant dépendre de la position du « Mouvement Démocrate » de F. Bayrou. Je crois peu vraisemblable qu’il fasse une alliance avec l’UMP, parti de Sarkozy et encore plus improbable qu’il s’allie avec des socialistes. Le parti socialiste ressemble d’ailleurs de plus en plus à une auberge espagnole. Il est difficile de prévoir son évolution : soit vers un parti démocrate à la sauce US et donc très atlantiste soit vers un parti social démocrate à l’européenne dont on peut souhaiter qu’il s’affranchisse de la tutelle des lobbies. Cela va beaucoup dépendre de la personnalité réelle de Mme Royal qui semble vouloir conserver un rôle dirigeant dans cette transformation. Il y aura donc probablement des triangulaires où le rôle dévolu jusqu’à présent au FN et qui a mainte fois favorisé les candidats socialistes reviendrait au parti de F. Bayrou.
Oui, vraiment, les journalistes ont remplacé les Dieux pour bénir Sarkozy. Cet homme qui aime l’argent et le pouvoir, même quant-il ne se rase pas, comprendra-t-il que la France a besoin de retrouver ses racines, qu’un grand pays n’a jamais été une juxtaposition de communautés qui vivent leur vies en s’ignorant. Ou alors veut-il imposer d’avantage de communautarisme pour que l’échec du modèle américain, tous les jours plus patent sauf pour une petite minorité de nantis, devienne ainsi moins visible ? Nicolas Sarkozy me semble bien éloigné de la définition que donnait Simone Weil de l’Enracinement : « L’Enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l’âme humaine. C’est un des plus difficile à définir. Un être humain a des racines par sa participation réelle, active et naturelle à l’existence d’une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d’avenir. Participation naturelle, c’est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l’entourage. Chaque être humain a besoin d’avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l’intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie »
Le philosophe Michel Onfray, interviewant Nicolas Sarkozy en février (Philosophie Magazine) rapportait cette remarque du futur Président: « Nous naissons bons ou mauvais et, quoi qu’il arrive, quoi qu’on fasse, tout est déjà réglé par la nature » puis lui confiait : « qu’il n’avait jamais entendu rien d’aussi absurde que la phrase de Socrate : « Connais toi toi-même » ». L’homme élu, prédestiné à la Présidence, n’avait en quelque sorte aucun besoin d’introspection. Un tel homme, aussi peu préoccupé par sa nature profonde, pourra-t-il s’intéresser aux aspirations du peuple qui l’a choisi ? Probablement pas. Bush et Blair dirigent aujourd’hui avec moins de 30% d’opinions favorables et la complicité sans faille de milieux médiatiques et financiers non soumis à la sanction électorale. Il est possible que d’ici cinq ans Nicolas Sarkozy se retire aux USA comme son épouse, « fière de ne pas avoir une goutte de sang français dans les veines », le déclarait à la journaliste E. Sciolino (IHT du 26 Avril) qui l’interrogeait sur son avenir : « Aux Etats-Unis, faisant du jogging à Central Park ».