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Lundi, 27 Février 2006
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Les Gueux de la République citoyenne
Philippe Randa
Tribune libre
Les Gueux de la République citoyenne
Les organisateurs des manifestations de ce week-end, après le meurtre crapuleux d’Ilan Halimi(1), ont démontré que l’anti-racisme est aujourd’hui en France une propriété privée, une véritable marque déposée.

Elle n’est pas déposée à l’Institut National de la Propriété intellectuelle, mais à la Ligue Internationale Contre le Racisme et l'Antisémitisme, au Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples, à l’Union des Étudiants Juifs de France, au Conseil représentatif des Institutions juives de France (CRIF) ou je ne sais encore à quelle autre association anti-raciste ou confessionnelle, professionnellement auto-proclamées seules détentrices des droits.

Sans leur adoubement, point de solidarité permise avec la famille de la victime.

Quand l’exclusion devient politiquement correcte

Le Front national et le Mouvement pour la France ont eu l’outrecuidance de vouloir participer officiellement au défilé, mais ni l’un ni l’autre n’avaient pas reçu d’ausweiss.

Étrange œcuménisme où l’on exclue ainsi ceux qu’il faut bien nommer désormais les gueux de la République citoyenne.

Les velléités de leur présence à Paris – baptisée pour l’occasion « capitale œcuménique de l'antiracisme » – seraient « une provocation », ce qui sous-entend ni plus ni moins qu’ils ont l’un et l’autre leur responsabilité dans le destin atroce d’Ilan Halimi. Ça, c’est un scoop : le « gang des barbares » ne serait donc en fait qu’une section militante de la Droite nationale et son « cerveau », un éminent membre d’un des Bureaux politiques de ces formations.

Refuser la présence de quelqu’un à une manifestation à la mémoire d’une victime en leur infligeant une « fatwa citoyenne », sous-entend que cette personne porterait une responsabilité éventuelle dans le drame, n’est-ce pas ?Imagine-t-on la famille d’un criminel assistant à l’enterrement de sa victime ? Refuser la présence de tels ou tels élus de la République, c’est ni plus, ni moins désigner ceux-ci à la vindicte publique comme coupables des faits.

Le Front national aurait été condamné par le passé pour antisémitisme ? Outre que le FN ne l’a jamais été en tant que tel – il n’y a pas une ligne de son programme qui puisse être en cause pour cette raison – mais seulement certains de ces responsables pour certaines de leurs déclarations. Ce n’est pas tout à fait la même chose.

A-t-on condamné le RPR d’Alain Juppé ou le PS d’Henri Emmanuelli (pour ne pas parler des autres) quand ces dirigeants politiques ont été condamnés pour avoir confondus les finances publiques avec la caisse de leurs Partis respectifs ?

Est-il donc moins grave en France de rançonner le contribuable avant de le dévaliser que de tenir de simples propos condamnables puisque condamnés ?

Dans ce cas, on attend avec quelque jubilation les sanctions qui vont pleuvoir sur le Parti socialiste après les déclarations quelque peu « iconoclastes » de Georges Frêche, Maire de Montpellier, Président du Conseil régional du Languedoc Roussillon et toute puissante « grande gueule » provinciale du Parti de feu François Mitterrand.(2)

notes

Chronique hebdomadaire de Philippe Randa, écrivain et éditeur, fondateur du site www.dualpha.com

(1) Par ailleurs, la récupération du meurtre d’Ilan Halimi, selon toute vraisemblance uniquement crapuleux, est particulièrement odieuse, comme l’explique Christian Bouchet dans sa chronique hebdomadaire « L’abjecte exploitation d’un abject fait divers » (voxnr.com)

(2) Les déclarations du président PS de la Région Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, traitant des représentants de harkis de « sous-hommes », ont provoqué lundi 13 février, une série de protestations et l'embarras des socialistes. Lors d'une cérémonie samedi à Montpellier en hommage à un ancien porte-parole de la communauté Pieds noirs, Georges Frêche avait apostrophé des harkis présents en déclarant : « Ils (les gaullistes, ndlr) ont massacré les vôtres en Algérie et encore vous allez leur lécher les bottes ! Mais vous n'avez rien du tout, vous êtes des sous-hommes, vous n'avez aucun honneur ! ».
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depeches
Atavisme 12/10/06
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