Le Contrat Premier Emploi ne sera donc ni repris, ni échangé puisqu’il n’a même pas été vendu ! Ni non plus abrogé, supprimé, remanié ou appliqué : il sera… remplacé ! François Mitterrand avait bien raison quand il prédisait qu’à force d’obstination, Jacques Chirac parviendrait à l’Élysée, mais que sa présidence risquait fort d’être… folklorique !
« Sur proposition du Premier ministre et après avoir entendu les présidents des groupes parlementaires et les responsables de la majorité, le président de la République a décidé de remplacer l'article 8 de la loi sur l'égalité des chances par un dispositif en faveur de l'insertion professionnelle des jeunes en difficulté ».
Qu’en termes choisis ces choses sont dites. Chez les militaires, on ne parle jamais de retraite, mais de rédéploiement stratégique ; de même, chez les politiques, on ne se décullote jamais honteusement, on renégocie une stratégie après concertation.
Le CPE est donc mort-né. « Trois mois de perdu », a sobrement conclut le député socialiste Manuels Vals. Une réforme de plus avortée, comme la plupart des réformes en France depuis maintenant plusieurs décennies.
Néanmoins, qui regrettra sa non-application ? Pas vraiment le patronat, finalement.
Les manifestants ont braillé contre le CPE parce qu’il octroyait à l’employeur l’inadmissible droit de pouvoir licencier un employé sans lui fournir de raison… mais personne ne s’est interrogé sur l’éventuelle raison de celui-ci, à moins d’être convaincu d’une naturelle perversité patronale.
Et cette raison, tout le monde la connaît : que valent nos chères têtes plus tellement blondes qui se présentent aujourd’hui sur le marché du travail ?
Le triste constat que font nombre d’employeurs vis-à-vis de la plupart d’entre eux, c’est que les demandeurs d’emplois exigent d’être rétribués à la hauteur de leurs ambitieuses prétentions et non au niveau de leurs capacités de travail… « pas évidentes », hélas !
Alors, deux ans à supporter salaire et charge pour un employé « pas évident », cela peut paraître à certains, en effet, quelque peu excessif.
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